Le Ministre de l'Économie, Pierre-Yves Jeholet, affichait une mine réjouie : "Les chiffres sont bons, tant au niveau des exportations que des investissements étrangers". C'est en effet un record au niveau des exportations wallonnes puisque la barre des 45 milliards a été franchie pour la première fois. Une double bonne nouvelle puisque ces excellents résultats suivent une année 2017 qui avait connu une progression similaire (+8,7%). Des chiffres qui permettent à la Wallonie de faire pratiquement deux fois mieux que le panel de comparaison (composé de la Flandre, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la France et de la zone Euro19) qui a, en moyenne, progressé de 4,4%.

"Nous sommes particulièrement satisfaits de la hausse de 22,4% sur les marchés hors Union européenne. On peut notamment souligner la belle progression vers les États-Unis (+57,2%) qui devient notre 3e client derrière la France et l'Allemagne" développe Pascale Delcomminette, CEO de l'Awex. Il y a pourtant eu beaucoup d'incertitudes liées au Brexit, aux défis environnementaux ou aux mouvements sociaux. "Les divers questionnements de nos entreprises ne sont pas restés sans réponse, ils ont d'ailleurs conduit notre agence à redéfinir son positionnement et sa stratégie. Plusieurs groupes de travail sont actuellement en train de plancher sur divers aspects sectoriels, géographiques, logistiques, etc. afin de continuer à soutenir la croissance et l'internationalisation de nos entreprises de manière optimale", ajoute-t-elle.

Parmi les secteurs forts, on retrouve bien entendu l'industrie chimique et pharmaceutique qui représente à lui seul plus de 35% des exportations wallonnes. Pour l'aspect géographique, si l'Amérique du Sud et l'Asie sont en recul, l'Amérique du Nord a progressé de plus de 50%, tandis que les ventes en Afrique du Nord et au Proche et Moyen-Orient augmentaient respectivement de 27,6% et 17,5%.

#Brexit ou #CETA ?

Les exportations wallonnes vers le Royaume-Uni, qui reste notre 5e client, ont progressé de 12,7% en 2018. "On peut y voir là un effet d'anticipation des entreprises britanniques face à l'incertitude du Brexit : elles stockent peut-être au maximum afin d'éviter de payer d'éventuels futurs droits de douane", explique Pascale Delcomminette.

Au niveau du Canada, malgré les chiffres impressionnants des exportations wallonnes vers ce marché au cours des deux dernières années, "il faudra encore au moins une année de recul pour voir se dégager une tendance et en identifier l'origine", conclut-elle.