Avec plus de 1.250 exposants issus de 170 pays et plus de 43.000 visiteurs sur 4 jours, le salon IBC (International Broadcasting Convention) reste le premier salon et espace européen de conférences pour l’industrie et les technologies des médias et du divertissement. 

L’événement réunit la communauté du contenu et de la technologie pour présenter des innovations révolutionnaires, aborder les tendances les plus pressantes des médias et permettre la collaboration pendant les quatre jours de l’exposition et de la conférence IBC de trois jours.

Pour la 18^e année consécutive, l’AWEX organise une participation groupée d’entreprises à IBC. Parmi ces entreprises, la société PimpMyCompany est présente à Amsterdam. Elle est même nominée dans la catégorie « Content Everywhere » aux IBC Innovation Awards 2024 pour leur solution PimpMyLive. Franceinfo a intégré cette solution à la rentrée 2023 pour une émission 100% interactive.

Avant son départ pour Amsterdam, nous avons eu l’occasion d’échanger avec Romuald Laurent, responsable de la communication chez PimpMyCompany pour parler export, participation au salon IBC et nomination aux IBC Innovation Awards.

Wallonia Export & Investment Agency (AWEX): Pouvez-vous d’abord nous présenter votre société et votre concept ?

Romuald Laurent (RL): PimpMyCompany existe depuis bientôt 8 ans. Nous développons des outils de communication digitale spécialisés pour répondre aux besoins spécifiques et bien particuliers des médias. Grâce à nos outils, nos clients peuvent consacrer plus de temps à leurs missions d'information et de divertissement. L’une de nos dernières solutions, qui a notamment eu une nomination aux IBC Innovation Awards, est PimpMyLive. Cet outil permet aux téléspectateurs d’interagir avec les émissions en direct, que ce soit en radio ou télévision. En radio, on donne un numéro WhatsApp et on peut directement interagir avec celui-ci. En TV, on va afficher un QR Code sur l’écran. En le scannant avec leur smartphone, les téléspectateurs peuvent intervenir directement via WhatsApp, via Facebook, via un formulaire en ligne ou encore via SMS. Les messages textes, les vidéos, les photos et les notes vocales, qui sont  envoyés via les différents canaux, sont centralisés sur un seul écran. Le média peut ensuite les diffuser en direct à l’antenne, sans recours à un logiciel de montage tiers. Il y a une vraie interactivité. D’une certaine façon, on invite le téléspectateur dans l’émission. Il a une vraie influence sur le contenu de celle-ci. Les journalistes adorent également l’outil car ils ont un vrai retour en direct et… cela leur permet parfois de poser des questions plus « piquantes » à leurs invités, car elles viennent du téléspectateur !

AWEX : En quoi votre technologie se différencie de vos concurrents et des entreprises qui proposent le même genre de services ?

RL : Notre outil amène un vent de fraicheur dans les émissions, car elles peuvent avoir la même interactivité que sur des réseaux sociaux comme Twitch. Les journalistes parlent en général à une caméra. Et maintenant, pour la première fois, ils peuvent avoir des interactions en temps réel avec des téléspectateurs.

AWEX : Votre produit s’adresse principalement au secteur des médias. Est-ce que vous avez déjà constaté l’intérêt d’autres secteurs ?

RL : Actuellement, ce n’est pas à l’ordre du jour. Le marché des médias est assez grand, même s’il est nécessaire pour nous de dépasser nos frontières. Chaque client nous apporte de nouvelles idées, ce qui permet d’améliorer l’outil en totale co-création.

AWEX: Qui sont vos clients ? Où exportez-vous ?

RL: En Belgique, nous avons les principaux médias francophones avec la RTBF, RTL Belgium, LN24, NRJ, Fun Radio, Nostalgie, … En France, nous avons des clients tels que France Télévision avec Franceinfo, Radio France avec France Inter. Nous sommes également présents pour le groupe M6 avec Fun Radio ainsi qu’au Luxembourg avec RTL Lëtzebuerg.  La dernière nouveauté est que nous sommes en train de nous étendre au Canada avec la création d’une filiale. Au Canada, il est important de créer une filiale car les médias publics ne veulent pas collaborer avec des entreprises européennes. Nous sommes donc obligés d’avoir une entreprise au Canada avec des statuts canadiens et nous conformer à leur GDPR local.

AWEX : Que représente pour vous l’export ?

RL : Le marché belge est assez restreint donc forcément l’exportation est primordiale et nous permet de grandir. Le fait d’avoir la RTBF comme client, cela nous permet de démarcher plus facilement Radio France ou France Télévisions parce que ce sont des médias confrères au niveau européen. Ils ont des contacts réguliers.

Pour le moment, nous avons des contacts avec l’Espagne et le Portugal. Nous cherchons à nous exporter principalement en Europe dans un premier temps tout en développant doucement notre filiale au Canada car l’un de mes associés est sur place. A moyen terme, nous avons évidemment des vues sur le marché américain mais, nous nous rendons compte que c’est différent. Nous sommes pas encore prêts pour attaquer ce marché. C’est pour ça que nous commençons avec le Canada qui est plus « simple », car on parle déjà la même langue et nous partageons des points communs au niveau de la « culture » des affaires, ce qui est différent aux USA.

AWEX : Vous êtes parmi les finalistes des IBC Innovation Awards dans la catégorie « Content Everywhere ». Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

RL : C'est toujours un plaisir de voir son travail reconnu comme innovant par un jury international. Nous sommes à un moment où il est primordial pour les médias d’intégrer davantage les spectateurs dans leur programme. Cela permet d’entendre une diversité des opinions et de lutter contre la désinformation. C’est une belle mise en avant qui va nous aider à aller sonner aux portes des médias. C’est assez fascinant de se dire qu’une petite PME de Wallonie est en finale contre RedBull et LaLiga !

AWEX : Que signifie pour vous une participation « réussie » au salon IBC ?

RL : Pour nous, c’est nouer des contacts et rencontrer de nouveaux médias avec lesquels nous n’avions pas encore échangé. Il est clair que pour faire en sorte que ce salon soit réussi, nous travaillons aussi en amont en essayant de déjà fixer des rendez-vous avec des médias qui seront présents au salon afin de prévoir une démonstration en live. Nous avons prévu un modèle réduit d’un plateau TV pour faciliter nos présentations. On essaye de bien organiser les rendez-vous afin de pouvoir prendre le temps avec chaque média. Pour nous, le salon sera vraiment « réussi » si nous décrochons quelques rendez-vous pour des démos plus complètes post-salon. Ce que l’on recherche finalement, c’est de la visibilité.

AWEX : Avez-vous des conseils à partager aux autres entreprises wallonnes qui voudraient se lancer à l’exportation ?

RL : Il ne faut pas se précipiter. Il est important de prendre le temps de bien comprendre les marchés et les différences culturelles afin de pouvoir adapter les solutions aux spécificités locales. Par exemple, au Canada, on s’est vite rendu compte que notre argument « WhatsApp » ne fonctionnerait pas, car les médias sont en désaccord avec Meta., la société mère. Ce qui fonctionne par contre, c’est le SMS. Nous avons donc rendu notre système compatible et adapté notre message commercial. Un autre conseil est de ne pas hésiter à prendre conseil auprès des référents locaux de l’AWEX parce qu’ils sont toujours d’une bonne aide. Nous serons d’ailleurs présents aux Export Days l’AWEX qui se dérouleront ce mardi 17/09 à Wavre pour les rencontrer.