Pendant cinq jours, le salon du Sirha à Lyon accueille le monde de la restauration, de l'hospitalité et de l'alimentation. D’un côté du salon, les concours culinaires les plus prestigieux (Bocuse d’Or, Coupe du Monde de Pâtisserie, International Catering Cup) attirent la foule des supporters. Ils viennent  du monde entier pour encourager leur équipe. De l’autre côté, 4.700 exposants répartis sur 140.000m². Au total ce sont 210.000 professionnels qui défilent dans les allées d’Eurexpo Lyon. Parmi tout ce monde, 31 entreprises wallonnes sont présentes sur le stand collectif de Wallonia Export & Investment Agency.

« Drink a flower »

Présente pour la deuxième année, « Drink a flower » est l’une de ces entreprises. « Nous proposons du craft soda. C’est une alternative aux sodas classiques qui sont très sucrés. Nos boissons sont réalisées avec des ingrédients naturels, des vrais fruits, des plantes déshydratées et une infusion à froid pendant 24 heures. C’est produit en Belgique de façon artisanale et bio », explique Sacha Nguyen qui gère le développement de « Drink a flower » en Belgique et à l’étranger.

« On va seulement commencer à commercialiser nos sodas sur le marché français. C’est un marché très complexe. Il nous a fallu deux ans pour trouver un distributeur. La principale difficulté est liée au prix car il y a beaucoup d’intermédiaires donc les distributeurs veulent des prix très bas. Nous devons toujours expliquer que c’est du craft soda fabriqué en Belgique. Mais nous avons réussi à diminuer le cout de production, c’est pour ça que nous avons finalement trouvé un distributeur en France », développe Sacha Nguyen dont les boissons « Drink a flower » s’exportent déjà au Luxembourg, aux Pays-Bas, à Chypre, en Grèce ou encore à la Réunion.

« Notre deuxième difficulté pour exporter concerne la concurrence. Nous ne sommes pas les seuls à proposer des boissons alternatives », ajoute-elle. La troisième difficulté qu’elle cite concerne l’étiquetage. « Mais pour ça, il est plus simple de trouver des solutions. Pour chaque pays, nous devons adapter les étiquettes aux différentes normes demandées. Pour la France, nous devons, par exemple, proposer des étiquettes en français car en anglais, cela ne passe pas », précise-t-elle.

La biscuiterie « J-L Brichard »

Quelques mètres plus loin sur le stand collectif aux couleurs de la Wallonie, on retrouve la biscuiterie J-L Brichard. Cette société namuroise existe depuis plus de 55 ans et participe au Sirha depuis 30 ans. Elle propose une large gamme de produits de pâtisserie industrielle : gaufres, muffins, couques, frangipanes, cakes, … ainsi qu’un assortiment de biscuits, chocolats, truffes, et bien sûr le spéculoos ( décliné sous différentes formes : biscuits, poudre, brisure et pâte à tartiner ). Ces produits sont à destination des distributeurs automatiques, des collectivités, de l’Horeca, des industriels ou de l’événementiel.

La biscuiterie J-L Brichard exporte dans 13 pays en Europe. « Participer à un salon comme le Sirha nous permet de montrer qu’on est toujours là. Cela nous permet de voir nos clients mais également de rencontrer de nouveaux prospects dans d’autres pays », précise Patricia Debray, responsable Export pour J-L Brichard.

Parmi les défis rencontrées par J-L Brichard pour exporter des produits alimentaires, Patricia Debray pointe les cahiers des charges spécifiques. « Dès qu’on rentre dans des composants de production, comme avec notre brisure de spéculoos, les cahiers des charges sont complexes. Surtout sur des marchés comme la France et l’Angleterre où ils sont très pointilleux sur les dossiers qualité. Pour les produits finis, c’est plus facile », souligne notre interlocutrice.

Si Patricia Debray peut donner un conseil aux jeunes entreprises du secteur alimentaire qui souhaitent se lancer à l’international, c’est de participer à des salons. « Contactez l’AWEX car cela permet d’avoir des échanges avec beaucoup de conseillers économiques et commerciaux et de rencontrer des potentiels acheteurs. Participer à des salons, c’est crucial pour faire de l’exportation. »

La biscuiterie Destrée

C’est en 2008 que Stephen Destrée, pâtissier de formation, a décidé de se lancer dans la production de biscuits. Cette année, la biscuiterie Destrée participe pour la deuxième fois au salon du Sirha. « C’est très important pour nous d’être présent pour voir nos clients. C’est aussi un salon qui devient de plus en plus international », commente Nele Van Gerwen, sales manager à la biscuiterie Destrée.

« Nous exportons les biscuits dans 15 pays. Pour nous, la France reste un marché difficile où nous exportons en « private label » mais pas encore sur notre marque. Le plus difficile est de trouver un grossiste pour les petites épiceries fines », précise Nele Van Gerwen. « Au début, Stephen m’a dit : c’est déjà très bien si on exporte dans les pays voisins. Au final, on exporte aussi aux Etats-Unis et au Japon », sourit Nele Van Gerwen.

Elle nous partage un conseil important pour exporter des produits agroalimentaires, il est important d’avoir une DLC (Date limite de consommation) suffisamment grande pour pouvoir exporter à l’étranger. « Nous avons une DLC d’un an, ce qui est très bien dans le secteur. C’est très important d’avoir une DLC suffisamment grande. Si vous exportez aux Etats-Unis, vous devez déjà compter un mois pour le bateau. Le conteneur est souvent bloqué au minimum deux semaines à la douane. Ensuite, cela doit rejoindre les rayons des magasins via des grossistes et des intermédiaires. Si vous avez une DLC de trois mois, ce n’est pas tenable », conclut Nele Van Gerwen.