6 mois après sa participation à la mission économique belge au Japon en décembre 2022, N-SIDE signe un contrat avec la bourse japonaise d’échange d'électricité.

Encore une belle preuve de l’efficacité de ce type de mission à l’étranger pour ouvrir des portes aux entreprises belges. L’occasion aussi de découvrir un leader de pointe en matière d’automatisation intelligente. Leur outil mathématique est redoutable pour traquer toute forme de gaspillage, tant d’un point de vue énergétique qu’en ce qui concerne la logistique des essais cliniques au niveau pharma. Rencontre avec le CEO de N-Side, Philippe Chevalier.

Wallonia Export (AWEX) : Bonjour Philippe. Pourriez-vous nous d'abord nous rappeler comment est née N-SIDE ?

Philippe Chevalier (PCH) : N-SIDE est née d’une vision, celle d’un rêve d’enfant de devenir inventeur, comme Thomas Edison. La société a été créée il y a 23 ans, de la frustration que j’avais en tant que Professeur à l’Université d’enseigner des choses fabuleuses à mes étudiants mais qui n’étaient pas utilisées en pratique. Ce potentiel incroyable en matière d’optimisation existait en théorie mais les entreprises disaient qu’il n’était pas possible de l’implémenter. D’où mon envie de prendre les choses en main.

AWEX : Quel est l’objectif de N-SIDE ?

PCH : Notre projet est un projet à long terme puisqu’il part du constat que le développement durable est la seule option pour l’avenir. Il y a plus de 20 ans, j’expliquais déjà à mon premier investisseur pourquoi notre entreprise aurait de l’avenir. Ces certitudes sont toujours bien actuelles : nous seront bientôt 10 milliards d’habitants sur terre or nous n’avons qu’une seule planète et le déséquilibre de niveau de vie entre les pays occidentaux et le reste du monde ne sera plus tenable. Il va donc falloir arriver à générer une qualité de vie équivalente à ce que nous avons en occident avec 10 fois moins de ressources afin d’assurer un confort de vie décent pour tous. Une des clés réside dès lors dans l’optimisation.

AWEX : Concrètement comment fait-on du coup pour optimiser les ressources ?

PCH : Nous avons développé des outils de calcul mathématique, implémentés sous forme d’algorithmes, qui permettent de détecter automatiquement les pertes de ressources et éviter ainsi les gaspillages.

Au niveau énergétique, cet outil permet auxfournisseurs d'infrastructures électriques de s’adapter à la grande variabilité de la production des énergies renouvelables (dépendant directement de la météo) et garantir ainsi la résilience du réseau électrique. L'intelligence artificielle permet une prédiction plus dynamique et d’exploiter les informations en temps réel sur la capacité du réseau.

C’est le même principe au niveau pharma : le logiciel que nous avons conçu permet d’éviter beaucoup de stress et de gaspillage (de ressources, de temps et d’argent) lors de la réalisation des essais-cliniques grâce aux prédictions très précises tant en matière de recrutement (des médecins et des patients) que de la gestion des stocks (gestion de dates de péremption très courtes). C’est particulièrement utile quand on sait que trois quarts des médicaments doivent fréquemment être jetés.

Philippe Chevalier, CEO de N-SIDE

« La Belgique a peu de terres à offrir pour faire face aux défis climatiques mais par contre nous avons des idées »

AWEX : Cet outil pourrait donc être utile dans tous les secteurs d’activités ?

PCH : Bien sûr. Le gaspillage commence déjà dans nos frigos. Toutes les grandes entreprises sont déjà amenées à rendre un rapport annuel sur la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) et le développement durable et certaines mettent déjà en place des équipes dédiées à l’optimisation des ressources. Nos outils d’optimisation intelligente sont là pour les aider et nous aussi pour les guider et les amener à se poser les bonnes questions : par exemple vaut-il mieux investir dans un camion électrique ou amener les marchandises en train ? Il y a toute une réflexion globale à mener en amont quand on parle d’optimisation. Nous sommes là pour aider les acteurs à prendre les bonnes décisions.

AWEX : Le Japon a donc été séduit par votre outil lors de la mission princière ?

PCH : Nous avions déjà identifié le Japon comme une cible potentielle car en tant qu’île ils font face à des problèmes de gestion de réseaux électriques particuliers mais cette mission a très clairement permis de débloquer les choses. Les bureaux de l’AWEX sur place ont pu nous obtenir des rendez-vous avec des personnes de contact clé donc c’est sûr que ça ouvre des portes. Ça crée surtout un momentum où sur une semaine, nous avons pu rencontrer énormément d’acteurs. Nous n’avons même pas dû retourner sur place à part maintenant pour la signature du contrat. La mission a été l’élément déclencheur et le reste s’est fait à distance. Ce partenariat avec le Japan Electric Power Exchange (JEPX) marque également notre entrée sur le marché japonais, avec un nouveau bureau à Tokyo.

Philippe Chevalier, CEO de N-SIDE

« L’avenir de l’humanité passe nécessairement par l’optimisation des ressources »

AWEX : Vous aviez déjà des bureaux aux Etats-Unis et plus de 180 personnes travaillent ici à Louvain-la-Neuve. Quels sont les profils que vous recrutez ? 

PCH : Un quart de notre personnel sont des docteurs en mathématiques appliquées. 34 nationalités travaillent ensemble pour N-SIDE. Ils proviennent d’universités du monde entier mais aussi de toutes les universités belges. Nous travaillons aussi beaucoup avec le TRAIL.

L’objectif de N-SIDE est de transmettre aux entreprises l’état de l’art scientifique en matière d’optimisation. C’est donc très important pour nous de rester en contact avec le monde de la recherche et c’est aussi pour cette raison que je reste également Professeur à temps partiel à l’Université de Louvain. En tant qu’entreprise super high-tech, nous voulons rester à la pointe de l’évolution des nouvelles technologies. Il nous tient également à cœur de financer les centres de recherche pour former les étudiants et créer ce cercle vertueux en faveur du développement durable.

Philippe Chevalier, CEO de N-SIDE

« J’encourage vraiment les entreprises à profiter de ces missions. Le succès que nous avons eu au Japon est bien la preuve que qui ne tente rien n’a rien. »

Le Programme d'actions de Wallonia Export

 

Wallonia Export (AWEX) propose un programme de missions internationales comprenant plus de 180 actions de promotion et de prospection commerciale. Ces actions couvrent 22 secteurs et visent 60 pays. Le Programme d’actions 2023 couvre les secteurs wallons les plus importants en matière d’exportation, à savoir : les produits chimiques et pharmaceutiques (14 actions), les machines et équipements électriques et électroniques (10), le matériel de transport (6), le plastique et caoutchouc (3), les produits alimentaires et boissons (24) et la Green Tech (21).

Les entreprises wallonnes ont l’opportunité d’être présentes et de prospecter sur les marchés de différentes manières : sous un pavillon collectif rassemblant plusieurs entreprises wallonnes, sur un stand de prospection ou d’information dans un salon international, en mission économique ou lors de journées de contacts à l’étranger (avec conférences, sessions de networking et visites au programme), en séminaire, en missions princières ou même en Belgique lors de B2B organisés avec des acheteurs étrangers.

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Notre programme d’actions 2023 propose à un maximum d’entreprises, qu’elles soient grandes ou petites, nouvellement exportatrices ou aguerries à l’international, une offre de services la plus diversifiée possible. Et ainsi, selon le principe de service public universel, répondre aux besoins de chacun.

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