Basée à Wavre, l’entreprise Composil est spécialisée dans le nettoyage et l’entretien des moquettes. Depuis quelques années, Composil développe une offre de dalles de moquette de seconde main. Le but ? Être une société avec un réel impact sur la durabilité en Europe. Rencontre avec Jean Minne, le CEO de Composil depuis 10 ans. Il nous parle de l'évolution de sa société et de son développement à l'international.

Composil est une entreprise d’une trentaine d’années qui est en train de connaître sa troisième vie. C’est en 1992 que Composil voit le jour dans le but de distribuer et d’appliquer un traitement de protection sur les moquettes. « Depuis le début, nos premiers stakeholders sont les fabricants de moquette eux-mêmes. Le fondateur Tanguy Massange s’est dit que c’était bien de protéger la moquette mais qu’il fallait aussi la nettoyer. Il a donc pris conseil auprès des fabricants de moquette. Le processus habituel de nettoyage des tapis tend à les abîmer, car il consiste à utiliser beaucoup d’eau et de produits chimiques, notamment par injection et extraction, procédé qui, mécaniquement, tend à endommager la fibre », explique Jean Minne qui est à la tête de Composil depuis une dizaine d’années.

« C’est en écoutant les fabricants de moquette que nous avons développé une méthodologie qui respecte la fibre. Nous sommes donc passés rapidement à la deuxième vie de l’histoire de Composil en passant du traitement de protection au nettoyage et à l’entretien. A cette époque, il y avait déjà une réflexion sur la durabilité pour augmenter la durée de vie d’une moquette », souligne notre interlocuteur.

Ensuite, le Covid est passé par là. L’entreprise n’avait quasiment plus d’activités puisque les clients que sont les entreprises et les hôtels étaient confinés. L’occasion pour Jean Minne et son équipe de réfléchir au futur de l’entreprise. « Il y a eu une grosse remise en question. Et nous avons pris la décision que la durabilité devienne le pilier central de la société. Cela nous a obligés à réfléchir afin d’avoir un véritable impact dans le secteur de l’immobilier et de la construction », précise-t-il. L’entreprise Composil entame sa troisième vie en créant une filière pour le recyclage et le réemploi des moquettes.

« Jusque-là, les moquettes étaient envoyées à l’incinérateur. Nous avons décidé de changer cette logique. Nous avons mis au point une solution circulaire. Lorsque la moquette est enlevée, nous analysons chaque dalle, identifions celles qui sont réemployables, que nous allons traiter et qui vont rentrer dans notre stock. Celles trop usées ou abîmées partant au recyclage , dans une entreprise partenaire, Tarkett, à Dendermonde, un fabricant de revêtements de sol qui dispose d’une chaîne de recyclage, qui sépare les fibres du support. La fibre est renvoyée aux fabricants de fibres, qui les restaurent et les réutilisent. Quant au support, il est dépolymérisé et repolymérisé », détaille Jean Minne.

 

Vers une internationalisation

 

Déjà présente au Luxembourg et en France, la société Composil a pour objectif de s’internationaliser davantage en mettant en place un système de franchise.  « Dans les réglementations qui arrivent suite au Green Deal notamment en Europe, on se rend compte que cela bouge dans de nombreux pays. Nous avons déjà vendu des dalles de moquette sur des territoires où nous ne sommes pas présents. Même s’il y a des trous dans la raquette, certains marchés sont philosophiquement prêts. Je veux dire par là qu’il y a un minimum de conscience au niveau de la durabilité. C’est pour cette raison que nous avons participé à la mission économique en Norvège en juin dernier. On a pu constater que le marché norvégien est prêt », poursuit Jean Minne.

Jean Minne, CEO de Composil

"On croit très fort au fait que ce sont des entrepreneurs locaux, qui connaissent leur marché, qui vont pouvoir développer la solution Composil beaucoup plus vite que nous"

 

Pour le CEO de Composil, le franchisé deviendra un ambassadeur de Composil.  « On croit très fort au fait que ce sont des entrepreneurs locaux, qui connaissent leur marché, qui vont pouvoir développer la solution Composil beaucoup plus vite que nous », précise-t-il. Si Composil ne se met pas de barrière, l’entreprise vise dans un premier temps le marché européen où la moquette est bien présente. « On vise des marchés qui sont prêts philosophiquement. On pense à la France, la Suisse, les pays nordiques ou encore l’Angleterre. »

Avec cette internationalisation, l’objectif est de rechercher des « gisements » de moquette qui pourraient nourrir le stock de dalles de seconde main et élargir l’offre pour les clients. « Nous sommes convaincus qu’à plus d’endroits où nous serons présents demain, plus de gisements de qualité nous aurons à proposer à la vente et plus d’endroits pour écouler nos stocks », conclut Jean Minne.  

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