« Brexit or not, Londres est toujours bien à 2 heures de train de Belgique »
Brexit ? Let's Fix it !
Du 08 au 12 mai, la Princesse Astrid de Belgique emmènera une délégation de 406 participants au Royaume-Uni pour une mission économique de quatre jours. Cleantech, lifesciences, pharma, agroalimentaire ou encore audiovisuel, de nombreux secteurs porteurs outre-manche sont représentés et prêts à (ré)attaquer le marché britannique après plusieurs années de flottements. Un challenge à relever pour ce marché stratégique pour la Wallonie.
Rappelez-vous, c’était il y a exactement 1 an et demi. Le 24 décembre 2020, l'UE et le Royaume-Uni ont conclu l'accord de commerce et de coopération (ACT) le plus complet jamais réalisé entre l'UE et un pays tiers. Une bonne nouvelle donc, mais fondamentalement différent des relations commerciales qui avaient cours lorsque le Royaume-Uni était encore dans le marché unique européen et l'union douanière.
Le Brexit a fondamentalement changé les relations commerciales avec le Royaume-Uni en 2021 et a donné aux exportateurs européens quelques maux de tête lorsqu’il a fallu s’adapter aux nouvelles formalités douanières et réglementations entrées en vigueur (même si de l’avis de nos entreprises, c’était souvent pire côté britannique). Alors stop ou encore ?
Retraverser la Manche après 5 années d’éloignement
En 2021, la Belgique était le 7e client mondial de biens en provenance du Royaume-Uni (4,6% des exportations), soit une place de plus que la position qu'il occupait l'année précédente. L'export belge vers le Royaume-Uni a plongé de 5 % depuis le début 2021, alors qu'il rebondissait nettement vers l'Allemagne (28%) et la France (23%), par exemple.
En réalité, le Brexit a commencé son effet sur les échanges belges dès 2017. Si le scénario catastrophe tant redouté n’a pas eu lieu, la tendance est à la baisse depuis 5 ans (lente érosion de 4% par an), faisant passer le Royaume-Uni de la 4e à 5e partenaire commercial de la Belgique. Les causes de l’érosion semblent remonter à la perspective du Brexit , interprétée comme telle par les exportateurs, dont certains ont commencé à questionner l'opportunité de continuer à investir pour développer ce marché.
« Chez les PME, où les moyens sont limités, certaines d'entre elles auraient préféré chercher des perspectives de croissance ailleurs, soit au sein de l'UE, soit dans des zones plus dynamiques à la grande exportation, analysait récemment David Thonon, Conseiller économique et commercial de Wallonia Export (AWEX) à Londres. S'ajoute à cela la crainte de la complexité des démarches douanières et administratives à devoir gérer. Mais au final le chaos n’a pas eu lieu et les possibilités d’accompagnement des entreprises en Belgique sont nombreuses. Il n’y pas de raisons de ne pas s’intéresser à ce pays résolument orienté business’ et aux nombreuses opportunités. Et de conclure que, Brexit or not, Londres est toujours à 2h de train de Belgique et 50km du continent européen. »
David Thonon, Conseiller économique et commercial de Wallonia Export à Londres
"Chez Wallonia Export, nous fournissons aux exportateurs un soutien maximal pour surmonter les obstacles apparus suite au Brexit. Nous allons refaire du marché britannique 'a place to business' pour nos PME"
Une mission princière belge pour reconnecter les deux côtés de la Manche
L’objectif principal de la mission princière organisée par l'Agence belge pour le commerce extérieur, en partenarait avec les agences régionales de développement du commerce extérieur (Flanders Trade & Investment, Hub.Brussels é Wallonia Export) visera donc à redynamiser nos échanges commerciaux avec le Royaume-Uni et à rétablir une certaine confiance afin de revenir à un volume correspondant à la taille du pays et à ses opportunités d’affaires.
Dans la mesure où le Royaume-Uni est le marché-prioritaire de Wallonia Export en 2022 et en 2023, c’est-à-dire le marché sur lequel un nombre plus élevé d’activités commerciales seront proposées aux entreprises, la mission princière est un vecteur particulièrement important de positionnement pour nos entreprises.
Le secteur des services représente plus de 80 % du PIB du Royaume-Uni. Les services comprennent : le secteur de la finance, le secteur public, l’administration des affaires, les loisirs, les activités culturelles et le secteur de la distribution.
Parmi les secteurs wallons qui ferons l’attention lors de la mission, on trouve l’agroalimentaire, le secteur pharmaceutique (biotech & medtech) et enfin les «cleantech ». Cette attention se traduira par l’organisation de plusieurs sessions de présentation des écosystèmes wallons, de rencontres B2B, de signature d’accords, de visites d’entreprises et de centre de recherches… (programme complet) dans le triangle d’or britannique.
Côté wallon, le Ministre de l’Economie et du Commerce extérieur Willy BORSUS et Wallonia Export conduiront au Royaume-Uni une délégation composée de 43 entreprises wallonnes, 6 fédérations et pôles de compétitivité (BioWin, Essenscia, Greenwin, Wagralim, UWE, UWA), 2 outils financiers wallons (SRIW et Sofinex) et 1 université, l'UCL.
Le triangle d’or britannique
Le Royaume-Uni est aujourd’hui la 5e économie mondiale avec un PIB de 2 348 milliards de £ en 2021. C’est également un acteur très important du commerce international. En 2020, son commerce extérieur représentait 55,5 % du PIB, contre 62,9 % en 2019. C’est le deuxième exportateur mondial de services après les Etats-Unis et le onzième exportateur mondial de marchandises.
Si le pays comporte de nombreuses régions et villes industrielles de premier plan (Manhester, Birmingham, Liverpool…), la majeur partie de se valeur ajoutée se situe dans l’Oxcam, surnommé le triangle d’or, où se concentrera la majorité des activités de la Mission économique princière belge.
Bienvenue dans l’Oxcam
L’Arc Oxford-Cambridge (OxCam) est le nom donné au programme inter-gouvernemental de soutien à la planification de l’arc Oxford-Cambridge, région abritant des clusters de recherche de pointe, des grappes scientifiques et technologiques de renommée mondiale et quelques-unes des villes les plus productives du pays. L’Arc compte plus de 2 millions d’emplois et apporte plus de £ 110 milliards à l’économie chaque année. C’est l’une des économies à la croissance la plus rapide en Angleterre.
Déjà bien connues de réputation, Oxford et Cambridge sont des centres de recherche et d’innovation de premier plan et le pourcentage d’introduction de demandes de brevet de Cambridge est le plus élevé du Royaume-Uni. La région compte également des dizaines établissements d’enseignement supérieur importants, dont l’Université de Cranfield, avec ses spécialités mondiales dans les domaines de l’automobile et l’ingénierie aérospatiale, l’Open University, l’énergie, l’environnement…
Au cours de la mission princière, l’AWEX organisera des activités économiques au profit des hommes et femmes d’affaires au sein de ces pôles de développement et de croissance (Londres, Oxford, Cambridge et Cranfield).
C’est ici qu’auront notamment lieu les principales actions organisées par Wallonia Export dans les secteurs des ‘Cleantech’ (Cambridge) et ‘Lifesciences’ (Oxford).
Echanges économiques entre la Wallonie et le Royaume-Uni
Les exportations wallonnes vers le Royaume-Uni s’élevaient à 2.4 milliards € en 2020, faisant de ce pays le 6ème marché de la Wallonie. Le Royaume-Uni représentait 5,1 % des exportations wallonnes totales, pour un poids de la Wallonie dans les exportations belges vers le Royaume-Uni de 15,44 %.
Les principaux produits wallons exportés vers le Royaume-Uni en 2020 sont :
1. Produits chimiques et pharmaceutiques : 41,9 % du total
2. Métaux communs et ouvrages en ces métaux : 8,7 %
3. Produits alimentaires, boissons, tabacs : 8,2 %
4. Matières plastiques, caoutchouc et ouvrages en ces matières : 7,2 %
5. Machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques : 7,2 %
Les importations wallonnes en provenance du Royaume-Uni s’élevaient à 1.005 milliard € en 2020. Il s’agit du 7ème fournisseur de la Wallonie.
La balance commerciale était positive pour la Wallonie, de 1 407,09 millions €.
Vous souhaitez exporter vers le Royaume-Uni ?
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Ou vous souhaitez seulement vous intéresser à ce marché stratégique pour la Wallonie ?
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