Les missions économiques belges régulières en République Démocratique du Congo restent un incontournable pour les entreprises souhaitant se développer ou renforcer leurs activités avec ce grand pays. Si ce marché gigantesque peut parfois rebuter les PME, les opportunités sont pourtant nombreuses et prometteuses. Du 4 au 12 février, Wallonia Export emmène 17 entreprises à Kinshasa et Lubumbashi pour renforcer leur présence sur place et appuyer les nouveaux venus dans le pays. Car oui, bien préparé et bien accompagné, on peut faire de bonnes affaires en RDC, même en tant que PME. Explications.

Seulement 81e client de la Wallonie en 2021, la République Démocratique du Congo (RDC) reste un marché stratégique en Afrique subsaharienne pour la Belgique et ses régions. La preuve ? A chaque mission économique organisée par le fédéral et/ou les régions, les entreprises sont nombreuses à répondre 'présent', malgré l’éloignement et la situation politique compliquée ! Cette année Wallonia Export emmène 17 entreprises pour une mission économique destinée à conserver et renforcer les liens entre les acteurs économiques des deux pays, particulièrement autour du digital, de la santé, de la finance, du transport et des greentechs, secteurs stratégiques en pleine croiisance en RDC.

Durant la mission, les participants belges vont donc rencontrer des entreprises congolaises issues de ces secteurs et actuellement en recherche de partenariats. Pour vous donner une idée du profil des participants, voici les 17 entreprises wallonnes qui composent la délégation économique belge à cette mission : ALM-Industry, Cereal Tester, Contipharma, Convergent-Group, De Ceuster & Associes, Fally & Associes G, Groupe de Cock, HB Drillings, IDEO, Lexing Belgium, Mates, Metanesis group, ODM, Ovation, PPMGL consulting, Vecturis et Walvert.

 

Sessions de networking et plénières à Kinshasa dans le cadre de la mission économique wallonne - février 2023

 

Une destination qui reste incontournable pour les PME wallonnes

 

Si depuis plusieurs années déjà, les économies africaines, dont la RDC, se sont principalement tournées vers l'est, Chine, Inde et Turquie en tête, la Belgique reste, parmi ses partenaires européens, un de ses plus important.

Une Convention sur la protection et la promotion mutuelle des investissements entre la RDC et l'Union économique belgo-luxembourgeoise (UEBL) a d'ailleurs été ratifiée en 2021, faisant de la Belgique un des seuls pays à disposer d'une telle convention avec la RDC. La conséquence la plus visible sera notamment de permettre aux entreprises d'éviter la double imposition, un atout indéniable pour ceux qui veulent se lancer sur ce marché.

 

Les secteurs porteurs pour les entreprises wallonnes

 

L’économie de la RDC est à l'heure actuelle toujours dominée par son secteur minier (cuivre, cobalt, diamant, or, étain), mais de nombreux autres secteurs, moteurs de la transition économique du pays, sont potentiellement intéressants pour les entreprises wallonnes. Ceux-ci sont actifs dans l'énergie (Nombreux barrages hydro-électriques dont le potentiel encore exploitable est estimé à 100.000 MW soit 37 % du potentiel total africain, biomasse, éolien, solaire, biogaz et biocarburant), le transport (gigantesque réseau routier en voie de rénovation), l'agroalimentaire, la santé, le tourisme, les télécoms, la finance et enfin le numérique (plan national de développement en cours de déploiement).

Les secteurs porteurs en RDC sont donc variés et destinés à soutenir le pays dans l'accélération de son développement. Il y a là donc des opportunités que les sociétés belges peuvent saisir.

La mission organisée en 2023 met donc en avant les secteurs suivants :

1. La santé : quelles synergies possibles entre sociétés belges, wallonnes et congolaises pour une meilleure offre de la santé en République Démocratique du Congo : Comment améliorer la qualité du plateau technique des centres de santé publiques et privés du pays ? Comment travailler ensemble sur une offre de médicaments de qualité à un prix acceptable pour les populations ? Comment connecter davantage l’extraordinaire offre belge et wallonne en matière de santé et de biotechnologie à la demande congolaise dans l’intérêt réciproque de nos deux pays ? Comment établir et améliorer le système des mutualités et des assurances ?

2. L’environnement : traitement des déchets industriels et domestiques, économie circulaire, écotourisme et biodiversité, agroforesterie durable, formation du personnel dans tous ces secteurs ; L’énergie et l’eau : production, transport et distribution d’électricité et de l’eau ; techniques et équipements de différentes sources d’électricité : hydroélectricité, énergie solaire, biomasse, valorisation énergétique des déchets, récupération énergétique à partir du gaz produit par l’exploitation pétrolière. A ce sujet, le président Félix Tshisekedi a récemment lancé 30 appels d’offres internationaux pour l‘exploitation de 27 blocs pétroliers et trois blocs gaziers dans le pays.

3. Les infrastructures, la construction et le transport (routes, rail, voies fluviales, ports maritimes et fluviaux, transport aérien et multimodal) afin de voir ensemble comment mieux relier les centres de production et de consommation, l’accessibilité aux sites touristiques, les projets de construction et d’infrastructures, l’intégration régionale de la RDC au sein des différents corridors logistiques transfrontaliers, enfin le « désenclavement » de certains territoires.

4. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) que l’on retrouve dans chacun des secteurs ciblés, et pour lesquelles des partenariats entre sociétés wallonnes et congolaises sont envisageables.

5. Enfin l’agriculture et l’agro-alimentaire : la RDC a signé son adhésion à la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale africaine) depuis 2021. Cette zone va représenter un marché continental potentiel dans lequel les entreprises congolaises devront se positionner et assurer une certaine compétitivité face aux produits étrangers. L'avantage du secteur agricole est qu'il est perçu comme étant l’un des secteurs prioritaires en RDC, ayant un terrain fertile à exploiter notamment pour réduire la pauvreté au sein des pays africains. De ce fait, le secteur agro-alimentaire représente une opportunité d'investissement très importante et probablement stable sur le moyen et le long terme, vu l'ampleur du marché, de la croissance rapide de la population et par conséquent de leurs besoins.

Eric De Clerq, Directeur Afrique, Proche et Moyen-Orient chez Wallonia Export

"La RDC est un marché intéressant pour nos entreprises car ces secteurs stratégiques connaissent un boom économique énorme. Nos missions sont là pour mettre ces secteurs en lumière et donner le goût à l'export à nos entrepreneurs."

Cinq conseils pour bien aborder le marché congolais

1. Ne pas négliger les aspects juridiques, administratifs, logistiques et fiscaux

Il est conseillé de s’adresser à un bon bureau d’avocats, un transitaire ou à une fiduciaire afin de prendre les précautions nécessaires en matière de protection administrative, juridique, fiscale et de gestion du risque.

2. Prévoir une présence locale en prenant le temps de choisir soigneusement son partenaire. La formule la plus souvent adoptée par les entreprises qui connaissent du succès au Congo, est d’ouvrir un bureau de représentation en collaboration avec un partenaire local sérieux du secteur privé. Ce partenaire est essentiel dans les relations avec ses clients et avec les administrations. Rien ne peut remplacer le savoir local comme source d’informations et comme facilitateur auprès des nombreuses administrations. Mais trouver le bon partenaire exige du temps, de la patience et de l’expérience. C’est une étape cruciale à ne pas négliger.

3. L’établissement de relations personnelles avec le partenaire local, ses clients et l’administration, est également un élément clé de la réussite commerciale et de la gestion du risque.

4. La culture congolaise accorde une grande importance au respect de la hiérarchie. Lors de la prospection, il est donc important que le représentant de la société belge ait un pouvoir de décision.

5. Garder le plus de souplesse possible par rapport à la particularité du pays: transport parfois difficile occasionnant des retards fréquents, coupures d’électricité et d’eau, chaleur et moustiques et garder à l’esprit que 80 % de la population vit avec moins d’un dollar/jour.

Liens économiques entre la RDC et la Wallonie

Les exportations wallonnes qui s’élevaient à 18,75 millions € en 2019, avant la crise sanitaire, se sont réduites à 11.32 millions d’euros en 2020 (ce qui représentaient une baisse de près de 40% par rapport à 2019). Les deux principaux secteurs d'exportation sont les instruments d'optique & de précision (47,43%) et les machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques (15,83%).

Au niveau des importations, la RDC est le 111e fournisseur de la Wallonie (2021). Les importations vers la Wallonie s’élevaient à un chiffre modeste de 70 000 euros en 2020 pour se réduire à zéro durant le premier trimestre 2021 par rapport à la même période en 2020. La balance commerciale penche en faveur de la Wallonie pour un montant de 18.71 millions euros en 2019, avant la crise sanitaire, pour ensuite se réduire à 11,25 millions d'euros en 2020 et à 2,54 millions pour le premier trimestre 2021.

Informations essentielles sur la RDC

Vous souhaitez en savoir plus sur le pays, ses opportunités et sa culture business? Découvrez plus d'informations à jours, les points de contact, de la documentation, le cadre juridique, les indicateurs politiques... Bref, toute l'information disponible à propos du marché de la RDC s'y trouve !

N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'informations.

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