Structure étatique

Conformément à sa constitution de 1982, la Turquie est un État de droit et une république démocratique, laïque et sociale. Cette constitution a été modifiée à plusieurs reprises, notamment lors d’un référendum, organisé le 16 avril 2017. La réforme constitutionnelle turque de 2017 a supprimé le poste de Premier ministre et a élargi considérablement les compétences du président. Elle a pris effet suite aux élections législatives et présidentielles communes du 24 juin 2018.

L’administration turque est organisée de manière centralisée. Le territoire est divisé en 81 provinces, qui sont à leur tour subdivisées en districts avec un gouverneur ou administrateur de district à la tête. En outre, au niveau local et municipal, on retrouve des administrations locales qui sont élues directement par la population locale à la majorité absolue des voix tous les cinq ans.

Toutefois, les membres des conseils provinciaux et municipaux sont élus sur des listes des partis à la majorité relative à condition que le parti dépasse le seuil de 10 %. Les villes et les municipalités ont des revenus relativement faibles et dépendent financièrement des subventions gouvernementales.

Le Parlement turc, la Grande Assemblée nationale, est généralement élu en même temps que le président pour un mandat de cinq ans. 
Pour entrer au parlement, le parti doit franchir le seuil de  10 % à l’échelle nationale.

 

Axes de la politique intérieure

La Turquie combine des éléments d’une société moderne, occidentale, démocratique et industrielle, avec un islam populaire dynamique, profondément enraciné dans la société turque et un nationalisme prononcé. Elle se caractérise par de forts contrastes politiques, économiques et sociaux, qui de temps à autre mettent à l’épreuve le système politique.    

La Turquie est un État laïc (séparation de l'État et de la religion) avec une population à prédominance musulmane. Le laïcisme est l'un des quatre principes de base de la république, tels que définis par le fondateur de l'État, Atatürk. Cependant, la compréhension turque de la laïcité implique que l’État exerce un contrôle sur l’islam (sunnite) par l’intermédiaire du Bureau des affaires religieuses (Diyanet), qui façonne la vie publique en Turquie. Le principe de laïcité a fait à maintes reprises l'objet de conflits internes.

Une forte orientation occidentale était et reste officiellement la pierre angulaire de la Turquie moderne. 

Les tensions géopolitiques régionales seront un marqueur de la politique étrangère turque

 

La Turquie est gouvernée par un système présidentiel, adopté par référendum en 2017 et en vigueur depuis la mi-2018.

Dans le cadre de ce système, les pouvoirs et les devoirs exécutifs sont exercés et remplis par le président conformément à la Constitution et à la loi.

Après les élections présidentielles de 2023 et les élections locales de 2024, la scène politique intérieure, qui est principalement dominée par le président Recep Tayyip Erdogan et son Parti de la justice et du développement (AK Parti), devrait rester relativement plus stable.

Alors que la politique étrangère de la Turquie a été principalement motivée par des considérations économiques ces dernières années, les tensions géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient, devraient devenir un facteur plus important à partir de 2025.

Le pays devrait agir avec prudence pour éviter d'être entraîné dans les conflits.

D'autre part, la Turquie continuera à jouer le rôle de médiateur diplomatique mondial, notamment dans les discussions en cours entre l'Éthiopie et la Somalie, ainsi que dans les négociations entre l'Ukraine et la Russie.

La Turquie a étendu sa présence en Afrique en investissant dans les infrastructures, l'énergie et les télécommunications.

Elle a établi des liens économiques solides avec les nations africaines, se positionnant comme un partenaire crucial (le commerce entre l'Afrique et la Turquie est passé de 5 milliards d'USD en 2003 à 37 milliards d'USD en 2023).

Les liens avec la Russie, qui vont de l'énergie au corridor céréalier, devraient se poursuivre, y compris la coopération sur les conflits régionaux tels que la Libye, la Syrie et entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Enfin, la Chine pourrait souhaiter investir dans le pays pour se rapprocher des marchés occidentaux.

Après la deuxième guerre du Karabakh en 2020, un accord a été conclu pour supprimer les obstacles économiques et de transport dans la région.

Dans ce contexte, le corridor de Zangezur via l'Arménie, qui relie l'Azerbaïdjan à son exclave du Nakhitchevan et à la Turquie, est devenu une priorité.

L'ouverture de ce corridor permettrait de créer une voie terrestre directe avec l'Azerbaïdjan, l'un des principaux partenaires économiques de la Turquie, tout en facilitant les échanges commerciaux de la Turquie avec l'Asie centrale. L'Arménie et l'Iran sont opposés au projet.

Malgré les défis actuels dans leurs relations, la Turquie, les États-Unis et l'Union européenne restent déterminés à maintenir leurs engagements diplomatiques.

La participation du ministre turc des affaires étrangères à une réunion informelle des ministres des affaires étrangères de l'UE en août 2024, après cinq ans d'absence, indique la possibilité d'un nouvel élan dans les relations entre l'UE et la Turquie.

En ce qui concerne la politique étrangère des États-Unis, les pratiques post-électorales seront déterminantes pour l'évolution des relations avec la Turquie.

Malgré les positions divergentes des parties en matière de politique étrangère, notamment sur des questions telles que l'Ukraine et la Russie et la guerre en Israël, certains facteurs stabilisants, tels que l'alliance de l'OTAN et le statut de la Turquie en tant que puissance régionale, peuvent contribuer à une relation plus stable.

La demande d'adhésion de la Turquie aux BRICS en septembre 2024 est probablement motivée par le fait que le pays cherche une alternative à son adhésion à l'UE, qui est dans l'impasse, conformément à sa politique étrangère de maintien de l'équilibre.

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