L'économie du Suriname
 

Le Suriname est une petite économie dépendante des matières premières ; l'or est sa principale exportation. Un héritage de faible gouvernance lui a laissé une lourde dette. Toutefois, les gisements de pétrole offshore et les réformes structurelles entreprises dans le cadre d'un programme du FMI sont de bon augure pour la croissance à moyen terme.
Sa politique économique sera dominée par les objectifs du gouvernement, à savoir promouvoir la croissance, maîtriser l'inflation et poursuivre l'assainissement budgétaire et les réformes structurelles conformément au FEP. En termes d'assainissement budgétaire, l'administration Santokhi limitera les dépenses en supprimant progressivement les coûteuses subventions aux carburants et à l'électricité, et en réduisant la masse salariale du secteur public. Toutefois, compte tenu de la flambée des prix du pétrole provoquée par la guerre en Ukraine, le gouvernement a introduit des subventions temporaires pour le carburant, financées en grande partie par les bénéfices de « Staatsolie », la compagnie pétrolière d'État. Une partie des économies générées par l'assainissement budgétaire sera consacrée aux dépenses sociales destinées aux segments les plus faibles de la population. Du côté des recettes, le gouvernement devrait introduire une taxe sur la valeur ajoutée pour remplacer l'actuelle taxe de vente, augmenter les redevances sur les producteurs d'or et réduire les exonérations fiscales. Il consacrera également des ressources et s'appuiera sur le soutien technique des organisations internationales pour améliorer la collecte des impôts et la qualité des statistiques économiques. Les organismes internationaux aideront également le Suriname à améliorer son cadre de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.
Toutefois, ces efforts ne suffiront pas à assainir les finances publiques ; la poursuite des progrès dépendra de la restructuration de la dette, qui est une condition majeure du programme du FEP. En juin 2022, le gouvernement a réussi à restructurer des prêts d'une valeur de 98 millions de dollars américains auprès du Club de Paris. Bien que cela ne représente qu'une petite part de la dette extérieure totale du Suriname, cela est de bon augure pour les accords avec d'autres créanciers bilatéraux (comme la Chine). Le pays donnera également un nouvel élan aux négociations avec les créanciers privés.
À moyen terme, le gouvernement se concentrera sur le développement des secteurs énergétique et minier. D'importantes découvertes de pétrole offshore ont été annoncées au cours des deux dernières années par ExxonMobil (États-Unis), Apache (États-Unis), Petronas (Malaisie) et TotalEnergies (France). Selon les estimations de Rystad Energy, société norvégienne de conseil en énergie, le Suriname a découvert près de 2,2 milliards de barils de pétrole, avec des ressources potentielles nettement plus élevées. La production de pétrole devrait commencer après 2025, pour atteindre 650 000 barils/jour en 2030. Le gouvernement prévoit d'intégrer les recommandations de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE, une norme mondiale pour la bonne gouvernance du pétrole, du gaz et des ressources minérales) dans sa réglementation minière afin d'accroître la transparence et d'améliorer ainsi l'environnement commercial.
L'économie du Suriname ne retrouvera pleinement son niveau d'avant la pandémie qu'après 2023. Selon les prévisions, la croissance du PIB devrait tourner autour de 2 % en 2022, tirée du côté de la demande par l'investissement et les exportations. L'investissement sera dynamique dans un contexte d'augmentation des dépenses d'investissement dans les infrastructures liées au pétrole et au gaz ; par exemple, DP World (une société de logistique basée aux EAU) a annoncé qu'elle investirait 100 millions de dollars US en 2022 pour construire une base de soutien offshore au Suriname. Les prix élevés de l'or et la demande extérieure stimuleront également une augmentation des investissements miniers, ce qui entraînera une hausse des volumes d'exportation. Du côté de l'offre, quant à elle, la croissance sera tirée par la construction liée aux investissements dans les infrastructures et par une reprise partielle des services.

Source : Suriname One-click Report 3rd quarter 2022- www.eiu.com

 

Relations avec l'Union européenne

Le Suriname bénéficie de l’aide européenne (pays ACP) dans la région laquelle se monte à 165 millions € depuis l’indépendance. La plus grande partie de ces fonds (60%) a été injectée dans les transports (réhabilitation du port de Paramaribo, route entre Paramaribo et Albina, appui à la riziculture et à la production de banane, e.a.).

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