Approche du marché
Quelques informations économiques de base
Avec un PIB de 535 Mrds € (2022), la Suède est la 8ème économie européenne[1]. C'est la plus importante économie nordique.
Son PIB/habitant, de 53 160 € en 2022, la place 8ème au classement des pays les plus riches d'Europe.
La Suède a par ailleurs mieux performé que la moyenne de la zone Euro au cours des dernières années.
En 2021 la Suède était[2] :
33ème exportateur mondial de marchandises, pour une valeur de 156 Mrds $
30ème importateur mondial de marchandises, soit une valeur de 149 Mrds $
A comparer avec la Belgique : 419 Mrds exportés, 395 Mrds importés)
19ème exportateur mondial de services commerciaux, pour une valeur de 69 Mrds $
18ème importateur mondial de services commerciaux, pour une valeur de 68 Mrds $
A comparer avec la Belgique : 113 Mrds $ exportés, 115 Mrds $ importés
Principaux secteurs : la production de machines industrielles, l'industrie automobile, l'électronique et les communications ainsi que la chimie-pharmacie.
POINTS FORTS :
- une économie forte avec un des meilleurs PIB/hab. au monde ;
- un climat des affaires très favorable ;
- son économie très diversifiée, spécialisée dans les produits de haute technologie (automobile, aviation, télécommunications, nucléaire) ;
- des finances publiques saines avec un taux d'endettement de 36,3% du PIB en 2022, ce qui est très nettement inférieur à la moyenne européenne et donne à la Suède une
marge de manœuvre pour des mesures destinées à soutenir l'économie et ses acteurs dans le contexte actuel ;
- une productivité de 8 % supérieure à celle des économies avancées de l'OCDE ;
- Un "Green tax shift" a été initié en 2019 pour augmenter progressivement les taxes environnementales et réduire les taxes sur l'emploi et l'entrepreneuriat.
- L’importance des dépenses dans la recherche et le développement.
POINTS FAIBLES – défis pour la Suède:
- Dans le contexte actuel, l'ouverture de son économie (ses exportations représentant 41 % de son PIB en 2021) rend la Suède dépendante de la conjoncture internationale. L'incertitude mondiale accrue pèsera sur les investissements des entreprises et les exportations ;
- Le taux d'endettement des ménages, qui représente 193 % du revenu disponible, ainsi que la part importante des prêts hypothécaires contractés à taux variable, présentent un risque pour la stabilité financière et la croissance économique. Ceci en particulier dans un contexte de hausse des taux d'intérêt.
Une pyramide des âges défavorable, le chômage assez important des jeunes et l'intégration sur le marché de l'emploi des travailleurs peu qualifiés (principalement issus de l'immigration).
Le commerce extérieur de la Suède
Les écueils à éviter et les conditions à remplir pour aborder avec succès le marché suédois.
Comprendre la géographie et ses implications:
- Etre prêt à voyager car la Suède fait 15 fois la Belgique. La population se concentre heureusement dans les zones urbaines et dans la moitié sud du pays.
- les distributeurs sont souvent sur la côte ouest Göteborg-Malmö + région de Stockholm, quelques-uns dans le centre également (région de Jönköping).
- les administrations publiques sont soit à Stockholm, soit dans les zones menacées par l’exode rural.
- Il y a très peu de chance qu’un distributeur de Malmö fasse 620 km pour rencontrer une entreprise wallonne à Stockholm. C’est à nos exportateurs à se déplacer.
- Réaliser que le nombre de partenaires/clients potentiels pour un exportateur wallon est plus limité que sous nos latitudes :
- D’abord parce que le pays compte moins d’habitants que la Belgique, et qu’avec la Mer baltique et la Mer du Nord comme principaux voisins, on est loin d’atteindre la densité de population que nous connaissons au Benelux. C’est plus difficile pour un distributeur de rentabiliser ses activités, il y en a donc moins.
- Vu les distances, seules quelques grandes sociétés ont la capacité logistique et les équipes commerciales nécessaires pour à couvrir l’ensemble du territoire suédois. La plupart des distributeurs sont des sociétés de taille réduite. Les grands distributeurs sont par conséquent fort sollicités, ils ne répondent en général pas à un mailing du genre ‘êtes-vous intéressés à distribuer notre produit’, mais sont plus réceptifs dans le cadre d’une visite, pour autant que le produit les intéresse.
Tout l’art sera donc de décrocher ce premier rendez-vous. Les Suédois sont très pragmatiques, ils ne répondront favorablement à une demande que :
- si le produit proposé correspond à un besoin réel au moment où ils sont abordés. Nous sommes souvent confrontés à des réponses telles que « Ce produit ne figure pas dans mes plans d’achat ce semestre, rappelez-moi dans six mois », ou encore ‘Produit trop nouveau, marché à construire… Trop risqué. Je dois d’abord rentabiliser le dernier produit que j’ai accepté de représenter avant d’en prendre un nouveau ».
- ou si le produit offre une avancée technologique ou une valeur ajoutée manifeste par rapport à leur gamme existante, démonstration et business case à l’appui. Sans quoi « J’ai déjà deux fournisseurs, cela me suffit, je n’ai pas besoin de vous rencontrer ».
- En d’autres termes : si les Suédois acceptent un RDV, c’est qu’ils sont en général intéressés à la base. C’est rare qu’ils le fassent par simple curiosité.
Les Suédois sont très protecteurs de leur vie familiale. Conséquences :
- Il est inutile d’essayer d’avoir des rendez-vous après 16h/6h30, le vendredi après-midi (ils sont déjà en route vers leur maison de campagne), ou en juillet (mois pendant lequel les Suédois prennent systématiquement 4 semaines de vacances et ne seront pas du tout joignables).
- Les Suédois essaient de rentabiliser au maximum leur temps au bureau :
- Les business lunch sont courts et peu pratiqués. (Nb : Jamais d’alcool).
- Ils préfèrent de loin rencontrer un exportateur dans leurs locaux que de faire le déplacement pour le voir dans une salle d’hôtel.
- Etre à l’heure au rendez-vous, prévenir sinon.
- Ne pas demander de rendez-vous à la dernière minute, ou leur forcer la main en faisant du ‘porte à porte’.
- Ils apprécient l’efficacité et le sérieux dans le travail : ne pas promettre ce qu’on sait ne pas pouvoir tenir, faire un suivi rapide des RDV.
Autres points à considérer par rapport à la culture locale :
- Culture égalitaire :
- Boss = un employé comme un autre. Les managers sont plutôt des team leaders / coordinateurs / facilitateurs de la prise de décision au sein du groupe.
- La prise de décision est collective, par consensus (brusquer les choses ne sert à rien).
- Les Suédois sont assez relaxes au travail : code vestimentaire ‘casual’, utilisation des prénoms.
- Ils n’aiment pas la confrontation.
- Un certain chauvinisme :
- Les Suédois sont convaincus que leur pays, leurs produits, leurs façons de faire sont les meilleurs.
- Après eux viennent les pays limitrophes. Un exportateur ne doit surtout pas oublier de mentionner ses références clients dans les Pays nordiques : la confiance de l’interlocuteur suédois est déjà à moitié gagnée.
- Ils aiment l’idée de travailler ensemble pour construire une nouvelle solution.
- Tous les Suédois parlent bien anglais. Mais nous avons un meilleur taux de réponse aux emails s’ils sont en suédois.
En conclusion : Ne pas se décourager. Ne pas hésiter à réessayer plus tard. Si un secteur semble bouché : penser aux distributeurs danois (vu l’Öresund bridge), norvégien et finlandais qui démarchent aussi des clients en Suède.
NB : Ne pas s’attendre toutefois à ce que ces trois pays soient plus faciles à pénétrer, ils fonctionnent pour l’essentiel avec les mêmes règles.
« Dans le cadre de l’évolution des réglementations en matière de responsabilité sociétale des entreprises et de (bonne) gouvernance, nous vous invitons à consulter l’outil gratuit d’analyse de risque RSE dans la supply Chain : https://www.mvorisicochecker.nl/en, ainsi que le site de l’organisation internationale non gouvernementale, Transparency International : https://www.transparency.org/en/cpi/2021. »