Conjoncture économique
Conjoncture économique
Le PIB par habitant de Singapour est l'un des plus élevés d'Asie. Son économie dépend largement du transbordement et de son statut de centre d'affaires. L'électronique reste le secteur manufacturier le plus important.
L'attitude officielle vis-à-vis du covid-19 a réaffirmé la position de "covid endémique", ce qui a été rendu possible par les progrès rapides de la vaccination de rappel. Malgré l'augmentation des infections, Singapour a surmonté une nouvelle épidémie (largement due à la variante Omicron) avec une pression modérée sur le système de santé et très peu de décès. La volonté de réouverture laisse penser que la plupart des restrictions sociales seront levées à partir du deuxième trimestre de 2022. Les restrictions aux frontières ont été assouplies de manière prudente et pragmatique depuis le quatrième trimestre de 2021 ; il est à prévoir qu'aucune condition majeure, au-delà des tests rapides, ne sera appliquée à partir du milieu du deuxième trimestre de 2022, bien que des restrictions ciblées soient encore possibles.
En 2022-26, les autorités s'attacheront à stimuler les moyens de subsistance des Singapouriens et à atteindre des objectifs stratégiques. Parmi les initiatives notables figure la taxe sur le carbone, qui passera du taux actuel de 5 dollars singapouriens par tonne (3,7 dollars américains) à 25 dollars singapouriens par tonne en 2023-24 et à 45 dollars singapouriens par tonne en 2025-26, et qui devrait atteindre 50-80 dollars singapouriens par tonne en 2030. Ces mesures faciliteront la transition écologique de Singapour et sont conformes aux perspectives actualisées selon lesquelles la ville-État devrait atteindre des émissions nettes de carbone nulles vers le milieu du XXIe siècle. Toutefois, cela exercera une forte pression sur les coûts dans les secteurs de la pétrochimie et des services publics. Il est à prévoir que des incitations gouvernementales ciblées seront mises en oeuvre pour aider à la mise à niveau de ces secteurs.
Une croissance du PIB réel de 3,8 % en 2022 est attendu, après une croissance de 7,6 % en 2021. La consommation privée continuera de connaître une reprise prononcée en 2022, en raison de la suppression totale des restrictions sociales et du raffermissement simultané de la confiance des consommateurs. L'anticipation des achats de biens durables, en raison de la hausse de la TPS en 2022-23, va également soutenir la consommation privée en 2022. L'investissement augmentera dans un contexte de perspectives économiques plus favorables, notamment grâce au secteur de la construction, à mesure que les arriérés de construction actuels (résultant des pénuries de personnel) seront résorbés. Les secteurs de l'électronique, de la chimie et de la fabrication avancée resteront des moteurs importants de la performance du secteur extérieur en 2022.
La croissance de la consommation privée tout au long de la période 2022-26 sera compatible avec la baisse du chômage et du sous-emploi. L'investissement sera soutenu à partir de 2023 par des dépenses d'investissement plus élevées pour la modernisation des infrastructures et par les investissements directs étrangers des entreprises qui souhaitent étendre leur présence à Singapour (en partie pour accéder à d'autres marchés d'Asie du Sud-Est). Il est également à prévoir que la demande extérieure pour les biens de Singapour restera élevée. Ces facteurs permettront au PIB réel de progresser de 3 % en moyenne annuelle en 2023-26, ce qui est largement conforme à la moyenne pré-pandémique de 3,1 % en 2015-19.
En termes de coût des facteurs, le secteur des services restera le principal contributeur au PIB en 2022-26, avec en tête les services financiers et la logistique. Les technologies financières (fintech) figureront parmi les secteurs émergents notables, le MAS soutenant l'innovation via des dispositifs réglementaires de type bac à sable. Le secteur industriel conservera néanmoins une importance significative. Le gouvernement souhaite transformer Singapour en un centre de fabrication avancée et de produits pharmaceutiques, et diversifier la fabrication en dehors de l'électronique. Cet effort ne connaîtra qu'un succès modeste, car l'attrait de la ville-État pour les investissements sera limité par des coûts d'exploitation élevés par rapport aux autres économies