Secteurs porteurs

Automobile 

Secteur qui a vu le constructeur historique Serbe Zastava racheté par Fiat en 2008 avec un projet d’investissement de 940 million d’euros, la marque italienne est considérée comme la colonne vertébrale de l’industrie automobile en Serbie.  Elle a attiré par après des producteurs de pneus, de câblages, d’essuie-glaces, de tuyaux et de divers composants métalliques. A terme, on verra une production de  moteurs électriques, de turbocompresseurs, de capteurs radar et optiques, d'électronique et de convertisseurs de puissance. 

En 2021, le secteur automobile serbe affiche un chiffre d’affaires de 4,9 millions d’euros (+ 23,3% par rapport à 2020) pour 98 000 employés (+ 21% par rapport à 2020). 

Electronique 

Le secteur de l’électronique a décollé en Serbie, à l’époque de la Yougoslavie, dans les années 1960 pour atteindre une apogée dans les années 1990 avec la ville de Nis, hub des produits électroniques où les entreprises produisaient une large gamme de produits : des semi-conducteurs jusqu’à des télévisions, des radios, des instruments optiques, de mesures, des systèmes audio ou encore des machines à rayon X. 

Aujourd’hui, la grande majorité des entreprises du secteur sont liées au secteur automobile. Celles-ci sont surtout des géants du secteur. Ces derniers comme IMI, Continental, Bosch et ZF Friedrichsafen ont ouvert des centres de R&D dans le courant des années 2010. Le secteur emploie près de 34 000 personnes pour près de 1400 entreprises pour une valeur d’exportation de 1,84 milliards d’euros, représentant 10,6% des exportations serbes. 

On retrouve deux types d’entreprises dans le secteur électronique serbe : d’une part les grandes entreprises étrangères fabricants d’appareils électroménagers (réfrigérateurs, chaudières, lave-vaisselles), des composants de radiateurs, de moteurs et générateurs électriques. D’autre part de PME serbes, représentant l’épine dorsale du secteur, peuvent être réparties en quatre sous-secteurs : l’électronique sophistiquée (microcontrôleurs, circuits imprimés, dispositifs sans fils…), la connectique (câblages, connecteurs), l’électroménager et des produits dits « de niche » (dispositifs médicaux, optiques, équipements de signalisation). 

Industrie forestière 

Il y a un peu plus de 2 260 000 hectares de forêts en Serbie, composées essentiellement de feuillus (91,1% contre 8,9% de conifères) et dont les principales espèces sont le hêtre et le chêne, tous deux représentant plus de 70% des feuillus. La production annuelle de bois abattus est de 3 700 000m³, dont 2 800 000 m³ sont issus de zones forestières gérées par l’Etat (43% des surfaces forestières) contre 900 000 m³ issus de zones forestières privées (57% des surfaces forestières). 

L’industrie forestière compte plus de 3500 entreprises, dont près de la moitié dans la production de bois et de liège (1 700), 25% dans la production de meuble (930), 20% dans la production de papier et un peu plus de 5%. Plus de 90% de ces entreprises sont dans le secteur privé. Les scieries représentent 49% du nombre total d'entreprises de transformation du bois et, dans le même temps, le bois scié représente 19,8% des exportations dans ce secteur. 

L'exploitation forestière en Serbie est gérée par les entreprises publiques Srbijašume (www.srbijasume.rs) et Vojvodinašume (www.vojvodinasume.rs). Ces entreprises déterminent la qualité du bois requis à partir de sources nationales et attribuent des allocations aux entreprises/individus engagés dans l'exploitation forestière. Les allocations sont révisées et ajustées en fonction des besoins du marché, de la disponibilité et de l'accessibilité du bois. À la fin de chaque année, les entreprises peuvent conclure un contrat annuel avec Srbijasume et Vojvodinasume pour garantir l'approvisionnement de l'année suivante. 

La Serbie est également un pays connu pour la fabrication de meubles. Toutes les catégories de meubles sont concernés : cuisines, mobilier pour bureaux, pour magasins, pour l’HORECA ou encore les écoles.  

Bien que la majeure partie de la production soit assurée par des entreprises de taille moyenne, les micro et petites entreprises jouent un rôle important dans l'industrie du meuble lorsqu'il s'agit de développer des produits en petites quantités ou des meubles conçus sur mesure. Ces entreprises familiales exportent avec succès des produits sur le marché de l'UE depuis des années et sont souvent associées à des entreprises de construction pour fournir des meubles et des équipements pour les bâtiments en Serbie, en Russie, au Moyen-Orient et sur d'autres marchés. 

Les meubles sont généralement fabriqués à partir de panneaux de particules. Les panneaux de particules sont les produits du bois les plus demandés en Serbie. Bien que l'entreprise autrichienne Kronospan ait investi en Serbie, la demande de panneaux de particules reste très élevée. 

La demande de meubles en bois massif de haute qualité est toujours présente localement, ainsi que sur les marchés étrangers. Seuls 30 % des meubles en Serbie sont produits à partir de bois massif et ce secteur relativement peu exploré présente un grand potentiel d'investissement, en particulier si l'on considère la croissance de la demande de ce segment au niveau international. 

Agro-alimentaire 

La Serbie dispose de plus de 5,1 millions d’hectares de terres agricoles dont 60% de terres arables. Exportatrice de fruits, légumes et également de diverses types de viande, la balance commerciale serbe pour les produits agricoles reste constamment excédentaire. 

Au niveau des fruits, les principales productions sont les prunes et pommes, avec respectivement 560 000 et 500 000 tonnes produites en 2019. La Serbie est également le premier producteur mondial de framboises (et de mûres), dont 90 à 95% de la production est destiné à l’exportation, principalement en format surgelés. L’Allemagne, l’Autriche et la Russie en sont les principaux clients. Du côte des légumes, outre la pomme de terre (700 000 tonnes produites en 2019), la Serbie produit également des choux (180 000 tonnes en 2019) et des poivrons (120 000 tonnes en 2019) principalement sous formats pasteurisés pour ces derniers . 

Du point de vue des productions d’origine animale, la Serbie a signé un accord de libre-échange avec la Turquie, pour l’exportation, en franchise de droit, de 5000 tonnes de viande bovine surgelée, fraiche ou réfrigérée. Pour les produits laitiers, la Serbie produit le fromage le plus cher du monde, le Pule (environ 1000€/kg) et sa production en lait frais et pasteurisé répond outre la demande locale, à celle de la Bosnie et du Monténégro. Des accords de libre-échange avec la Russie et la Turquie représente également des débouchés pour la vente de différents types de fromage (fromage frais, à pâte dure ou de chèvre). 

En ce qui concerne l’industrie de la transformation alimentaire (y compris les boissons), le secteur recense 2700 producteurs pour près de 40 000 salariés. En 2019, son chiffre d’affaire dépassait les 4 milliards d’euros pour 865 millions d’exportations. Parmi les produits transformés, nous pouvons cité le vin serbe (22 150 ha de vignoble dont 6500 à usage commercial, pour 350 établissements vinicoles, en particulier des PME et pour une production de 70 millions de litres), les jus de fruits (avec Nectar Group, entreprise serbe fabriquant des jus et autres produits dérivés des fruits,  qui exporte dans plus de 50 pays) ou encore la nutrition animale avec Patent Co (leader mondial). 

Machines et équipement métalliques 

La production de machines et d’équipements métalliques représentent 6% du PIB serbe et 20% des exportations serbes. Près de 4200 entreprises pour 73 000 employés composent le secteur générant un chiffre d’affaires de 4,4 milliards d’euros et 2,7 milliards d’euros d’exportation (20% des exportations serbe). 

Le secteur de la transformation des métaux compte aussi bien des grandes entreprises que des PME. Si les premières dominent la première partie de la chaine de valeur, on retrouve des PME spécialisées dans des sous-secteurs de la transformation métallique. La part de PME atteignant les 90% dans les traitements secondaires tels que le moulage, l’emboutissage ou encore le revêtement de métaux. 

Au niveau de la répartition par sous-secteurs, celui de la production de métaux, géré par un petit nombre de grandes entreprises a généré plus 1,2 milliards d’euros  revenus avec en tête la production de fer, d’acier, de cuivre et d’aluminium. Celui de la fabrication de produits métalliques, composé essentiellement de PME, a une valeur de production de 2,1 milliards d’euros, principalement composé de production d’ossatures métalliques et de profilés, d’usinage de métaux et de métaux pour l’industrie de la défense. Pour terminer, la valeur de production des machines et équipements est près de 990 millions d’euros, principalement composé de pompes et compresseurs, de machines à usage général, d’équipements de ventilation et de refroidissement ainsi que d’élévateurs et engins de chantier. 

ICT/TIC 

Le secteur des TICs devient peu un peu un pilier de l’économie serbe aux côtés des secteurs alimentaires et de l’automobile. Le secteur compte 1 600 entreprises pour 14 000 salariés et a vu Microsoft ouvrir son 4ème centre développement et d’innovation. Le secteur est caractérisé par son expertise en matière de services de développement informatique personnalisés et haut de gamme, y compris le développement de logiciels, de matériel et de solutions. 

Textile 

Autre secteur historique serbe qui à l’heure actuelle, compte 1800 entreprises actives pour plus de 43 000 salariés. Des grandes entreprises telles que Clazedonia, Benetto ou Golden Lady ont ouvert des sites de fabrication en Serbie. Le secteur a évolué au cours de la dernière décennie, passant d’une industrie de fabrication à l’échelle nationale  à un secteur de conception opérant sur le marché mondial. 

Infrastructure et construction 

La Serbie connait une croissance significative dans le secteur des infrastructures et de la construction. Avec 615 milliards RSD (5,25 milliards €) en 2022, ces secteurs comptent pour 8,7% du PIB contre 6,8% en 2018.  

Plus récemment, la valeur des travaux de construction que les entrepreneurs de la République de Serbie ont réalisé au cours de la période janvier - septembre 2023 a augmenté de 16,1 % à prix courants alors qu'à prix constants, les données ont enregistré une croissance de 10,6% par rapport à la période correspondante de 2022. Observé par types de constructions, à prix constants la valeur des travaux effectués sur les bâtiments a diminué de 1,6%, et la valeur des travaux de génie civil a augmenté de 17,9%. 

Avec ses 271 milliards RSD (2,3 milliards €) en 2022, la partie construction représente 44 % du secteur et affiche une progression de 70% pour la période 2018-2022. Les bâtiments résidentiels représentent près de 40% des constructions (105 milliards RSD ; 900 millions €) tandis que la part des bâtiments industriels (y compris les entrepôts) est de 23% (63 milliards RSD ; 540 millions €). Pour la période considérée, les deux affichent respectivement une progression de 82,5% et 74,4%. 

C’est la partie infrastructure/génie civile avec ses 343 milliards RSD (2,93 milliards) en 2022 qui compose 56% du secteur et affiche une progression de 86% pour la période en question. Un peu moins de 40% du total du secteur concerne les infrastructures de transport (223 milliards RSD/ 1,9 milliards € en 2022), en particulier les infractructures routières (28,4%, 175 milliards RSD/ 1,5 milliards € en 2022) affichant une progression de 100%, et même de 128% rien que pour les autoroutes en 4 ans depuis 2018. 

Cependant, la plus grande progression est affichée par le réseau ferroviaire. Bien qu’il ne représente que 5,5% du secteur en 2022, les dépenses pour le réseau ferroviaire ont augmenté de 232% en 4 ans pour atteindre 33 milliards de RSD (282 millions €) en 2022. 

La République Serbe poursuit le développement de l’infrastructure routière et ferroviaire en témoigne  l’annonce faite l’été dernier par les autorités serbes d’un plan de 12 milliards d’euros pour les 4 prochaines en prévision de l'Expo 2027 qui se tiendra à Belgrade, dont une partie sera consacrée à la revitalisation du réseau ferroviaire. Ce qui annonce de belles opportunités. 

Energie 

Le secteur de l'énergie est d'une importance capitale pour la croissance économique et particulièrement industrielle de la Serbie. Les éléments les plus importants du secteur énergétique de la Serbie comprennent : un approvisionnement en énergie sûr et fiable, une transition vers un système énergétique durable où les technologies utilisées sont acceptables en termes de protection de l'environnement, avec une efficacité énergétique accrue (EE) et une grande part de sources d'énergies renouvelables (SER). L'accent est également mis sur le développement du marché de l'énergie et sur la politique d'investissement déjà solidement établie. 

La Serbie est membre de la Communauté de l'énergie, une organisation internationale dont l'objectif est de créer un cadre réglementaire conforme aux réglementations de l'UE dans le domaine de l'énergie en Europe du Sud-Est et d'intégrer le marché de l'électricité et du gaz naturel aux marchés de l'UE. Elle a également signé en 2020, le pacte vert de l’Union Européenne, imposé aux six pays des Balkans occidentaux candidats à l’intégration, qui prévoient notamment de parvenir à la neutralité zéro carbone d’ici 2050. 

En juillet 2023, la République Serbe finalise son Plan National Energie et Climat, contenant plus de 150 mesures, et se fixe les objectifs suivants : la part des sources d’énergies renouvelables doit être de 33,6% dans la consommation finale brute d’énergie, de 45% dans la production d’électricité et dans la consommation finale brute d’électricité ; booster l’efficience énergétique et réduire de 40,3% les émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030 en comparaison avec 1990. De tels objectifs impliquent la construction de nouvelles capacités de productions, comprenant des centrales solaires et des parcs éoliens d’une capacité totale de 3,4 GW- dont 1,7 GW pour l’énergie solaire – ainsi qu’une nouvelle centrale au gaz d’une capacité de 350 MW. Les investissements nécessaires sont estimés à 27,4 Milliards d’euro jusqu’en 2030 et à au moins 32 milliards d’euros pour atteindre la neutralité carbone en 2050. 

Il s’agit d’un challenge ambitieux pour la Serbie car le charbon occupe une part importante dans son mix énergétique. En 2021, le charbon représentait 62% de la production intérieure d’énergie ainsi que 62% de la production d’électricité (contre 3% pour l’éolien). De plus, l’âge moyen des centrales au charbon est supérieur à 50 ans et la qualité des filons de lignites s’amenuisent. 

En 2020, la République de Serbie a maintenu une croissance constante dans la construction de nouvelles capacités de production d'électricité à partir de sources d'énergies renouvelables. Au 31 décembre 2020, dans le cadre du système de mesures incitatives, 266 centrales électriques utilisant des SER, d'une capacité installée totale de 514 603 MW, ont été construites, et à la fin du mois de mai 2022, 284 centrales électriques utilisant des SER, d'une capacité installée totale de 537 775 MW, ont été construites.  En février 2023, la compagnie publique d’électricité a présenté son plan « Go Green Road », feuille de router pour encadrer la transition verte jusqu’en 2050 avec plus de 15 milliards d’euros d’investissements sur 12 ans pour garantir la sécurité énergétique, moderniser les centrales au lignite et pour développer les sources d’énergies renouvelables. Un autre chantier prioritaire est celle de l’isolation des bâtiments afin de réaliser des économies d’énergie. 

En 2023, la Communauté de l'énergie (CE) a désigné la Serbie comme un pays leader dans la mise en œuvre des réformes au cours de l'année écoulée, principalement grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la décarbonisation et aux réformes menées dans le secteur de l'énergie. Au cours de la période de référence, qui comprend la période allant de novembre 2022 à octobre 2023, la Serbie a réalisé les plus grands progrès en matière de décarbonisation grâce à l'adoption d'amendements à la loi sur l'utilisation des sources d'énergies renouvelables, à la mise en œuvre des premières enchères pour les primes de marché et à l'élaboration du plan intégré sur l'énergie et le climat. 

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