Comme tous les pays, suite à la guerre russo-ukrainienne, l’Ouganda a subi  des pressions inflationnistes dues à la hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole et le pays a connu des perturbations dans de la chaîne d’approvisionnement.

Néanmoins, la relance économique post-covid a commencé et une croissance du PIB est projetée à 4,9 % en 2022 et à 5,5 % en 2023 grâce à plusieurs facteurs :

  • Le développement par le français TotalEnergies et le chinois China NATIONAL offshore Oil Corporation de leurs gisements pétroliers respectifs de Tilenga et Kingfisher près du lac Albert, se poursuivra en 2023 pour une mise en production en 2025.
  • L’économie devrait bénéficier de la réforme de la loi sur les mines et minéraux. En effet, la suppression de la taxe de 5% introduite en juillet 2021 sur les exportations d’or raffiné (l’essentiel du métal exporté), en principe remplacée par un prélèvement de USD 100 par kilo, devrait relancer les exportations du métal tombées entre temps à zéro.
  • La croissance reposera aussi sur l’agriculture (23% du PIB) avec le maïs et le café, pour lesquels la demande mondiale et régionale est forte et les cours bien orientés. L’Ouganda est dans le top 10 mondial des exportateurs de café et numéro deux en Afrique avec 6,65 millions de sacs pour la saison 2022-2023.
  • Le tourisme (10 % des exportations) va reprendre, avec notamment l’hôtellerie.
  • Les technologies de l’information et de la communication (10 % des exportations) vont continuer à se développer , à l’instar de la fintech avec l’expansion des transactions mobiles d’argent suite au covid.
  • La production manufacturière (16% du PIB) va croître dans les secteurs de l’agroalimentaire, l’habillement et les matériaux de construction.

L’augmentation des dépenses sera principalement due aux investissements consacrés au développement et à la modernisation des infrastructures (routes, barrages, oléoduc), ainsi qu’aux services publics comme l’éducation, la sécurité et la santé.

Le pays exporte de l’or et des produits agricoles (principalement du café) et importe des biens d’équipement, particulièrement ceux nécessaires à la réalisation des projets pétroliers.

Changement climatique et options de politiques publiques

L’Ouganda subit de plus en plus de phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, ainsi que des périodes de sécheresse et de forte chaleur prolongées. Les impacts du changement climatique se font sentir principalement dans les secteurs de l’agriculture, de l’eau, de la santé et les établissements humains.

En l’absence d’actions réalistes pour s’adapter aux impacts climatiques, l’Ouganda risque de devoir supporter des coûts économiques annuels de 2,8 à 4,5 % du PIB sur la période 2010–2050.

Les autorités veulent lancer le développement du couvert forestier pour le faire passer de 2,6 % à 15 %, dans le but d’atténuer les effets du changement climatique sur la production agricole.

Sources:

  • Perspectives économiques en Afrique (AEO) 2022 ;
  • Coface : Ouganda, avril 2023 ;
  • Economist Intelligence Unit 12/9/2023
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