Approche du marché
L'approche commerciale
Après un demi-siècle d’isolationnisme commercial, il apparaît difficile de définir avec précision la manière la plus appropriée de faire des affaires en Birmanie. En revanche, la nécessité de multiplier les échanges avec les acteurs locaux et les institutions officielles compétentes dans la région ne fait aucun doute. Le but étant d’une part d’accéder aux sources d’informations les plus fiables et les plus pertinentes, et d’autre part de se faire connaître et d’étendre son réseau de partenaires potentiels.
À noter que les télécommunications sont encore extrêmement réduites dans le pays, et que la venue sur place est probablement le meilleur moyen de créer des contacts en Birmanie.
Les formes d'implantation
La nouvelle Foreign Investment Law (votée en novembre 2012) et ses deux décrets d’application parus le 31 janvier 2013 offrent la possibilité aux étrangers de détenir une société à 100 % dans certains secteurs ou de participer à une joint-venture avec des partenaires locaux en détenant jusqu’à 80 % du capital selon l’activité économique envisagée. Toute création d’entreprise doit obtenir du Directorate of Investment and Company Administration (DICA) un Permit to Trade ainsi qu’un Business Registration Certificate délivré le par Company Registration Office. Une fois que la société de droit birman est créée, ou la succursale (ou le bureau de représentation) enregistrée, la seconde étape consiste à obtenir un permis d’investissement délivré par la Myanmar Investment Commission (MIC). Ce permis d’investissement n’est obligatoire que pour les projets d’investissements dans les secteurs de l’hôtellerie, de la construction et de l’industrie. Sous la nouvelle loi de novembre 2012, une société ne peut pas être propriétaire d’un terrain, mais peut conclure un bail de 50 ans minimum renouvelable ensuite sur 2 périodes de 10 ans maximum, soit 70 ans si elle bénéficie d’un permis d’investissement. La loi sur les investissements étrangers encourage les investisseurs à employer de plus en plus de main-d’oeuvre locale : après 5 années d’activité, la masse salariale doit ainsi être composée d’au moins 25 % de Birmans, 50 % après 10 ans et 75 % au-delà de 15 ans. Par ailleurs, les investisseurs étrangers dont le projet d’investissement a obtenu un permis de la MIC bénéficient d’une exemption de l’impôt sur les bénéfices pendant les 5 premières années.
Les zones économiques spéciales (ZES) créées depuis janvier 2011 par la Birmanie sont réservées à certains secteurs (hautes-technologies, infrastructures, etc.) et à certaines entreprises sélectionnées par le Central Body désigné par le gouvernement.
Néanmoins, il faut rappeler qu’il y a encore un énorme manque d’infrastructures, surtout concernant l’accès à l’électricité, au réseau de télécommunications et aux transports. En outre, l’évolution de la situation restant très incertaine, les investisseurs veilleront à ne pas s’engager de manière démesurée et à limiter leur exposition face à ce risque géopolitique et attendront les élections de novembre 2015 qui représentent un test de l’irréversibilité des réformes démocratiques et économiques entreprises par le pays.
Les moyens de paiement
Jusqu’au 1er avril 2012, le taux de change officiel du kyat avait été fixé à 1 USD pour environ 6 kyats, bien éloignés des taux parallèles. Il est ainsi désormais possible de changer des USD (environ 960 MMK) ainsi que des euros (environ 1 300 MMK) à l’aéroport de Yangon et dans la plupart des banques du pays.
Les distributeurs automatiques qui avaient été fermés avec la crise de 2003 ont ré-ouvert fin 2012. Ils ne représentent que quelques centaines de distributeurs et sont concentrés dans les grandes agglomérations. De fait, le recours aux espèces reste quasiment le seul moyen de paiement possible.
L’endettement vis-à-vis de l’étranger, entièrement public, se caractérisait par d’importants arriérés de paiement qui se sont accumulés à partir de 1990. Le Club de Paris, qui s’est réuni fin janvier 2013, s’est accordé sur l’annulation de la moitié des dettes de la Birmanie (60 % pour le Japon).
S'informer
Tout en prenant soin de bien recouper les informations, la presse internationale ainsi que le Myanmar Times (quotidien anglophone) fournissent de nombreuses indications quant au contexte actuel du pays.
"Source Ubifrance"
Les investissements
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La privatisation de l’économie, timidement entamée à partir des années 90, s’accélère et s’étend désormais à de nombreux domaines : exploitation portuaire, distribution d’énergie, licences d’ouverture d’hôpitaux et cliniques privées, avec une cession de plus de 100 sociétés d’État et de bâtiments officiels. Accompagné d’une libéralisation du financement de l’économie, ce mouvement de privatisation encourage les investisseurs étrangers qui reviennent peu à peu dans le pays.
Selon le Directorate of Investments and Companies Administration (DICA, gouvernement birman) le stock d’investissement étranger s’élève à 45,3 Mds USD à fin janvier 2014. Mais ce montant devrait rapidement augmenter puisque, après avoir reçu moins 300 M USD par an jusqu’en 2006, la Birmanie a accueilli près de 1 Md USD en 2009 et 2010 ; au total plus de 20 Mds USD d’investissements ont déjà été prévus. Bien que concentrés sur quelques secteurs (hydrocarbures, infrastructures portuaires, télécoms), ces arrivées massives de capitaux devraient, par leur ampleur, créer des effets d’entraînement réels sur l’économie.
Toutefois, à cause du maintien de certaines sanctions des pays occidentaux jusqu’à une période très récente, ce sont les partenaires asiatiques qui sont actuellement les plus actifs. La Chine représente 50 % des IDE, suivie par la Thaïlande, 18 %, et la Corée du Sud, 15 %.
Une crise financière avait conduit trois banques à la faillite en 2003. Si des progrès significatifs ont été accomplis dans ce domaine, via l’accord de nouvelles licences bancaires et la mise en place du micro-crédit, le financement de l’économie demeure pratiquement inerte. La plupart des acteurs privés ne peuvent pas emprunter auprès des banques.
Enfin, un accord signé avec la Bourse de Tokyo devrait permettre à la Birmanie de se doter d’un marché de capitaux d’ici fin 2015.
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