Le Laos est une petite économie en développement, enclavée, qui dépend d'industries basées sur les ressources telles que l'hydroélectricité, l'exploitation minière et la sylviculture. Le pays est un exportateur croissant d'électricité, bien que les investissements aient été alimentés par une augmentation rapide et insoutenable de la dette.

Les autorités resteront déterminées à assainir les finances publiques et à stabiliser les pressions sur les prix intérieurs. En janvier, le gouvernement a fixé son objectif de croissance annuelle du PIB à 4,5 % pour 2023. Cela restera inférieur au taux de croissance moyen de 7,3 % enregistré au cours de la décennie précédant la pandémie. Toutefois, les taux de croissance antérieurs à la pandémie étaient largement alimentés par la dette, avec des investissements dans des industries énergétiques à forte intensité de capital. Au cours de la période de prévision, le gouvernement réduira les projets non essentiels financés par l'État, mais assurera la continuité des programmes de réduction de la pauvreté qui sont partiellement financés par des organisations multilatérales.

Le rythme de la croissance ne reviendra donc pas au niveau d'expansion rapide enregistré avant 2019-20, dans un contexte de ralentissement de la consommation publique et de l'investissement public. Toutefois, à plus long terme, la réduction du fardeau budgétaire et de la dette rendra le Laos plus attrayant pour les investissements étrangers, car elle améliorera les fondamentaux économiques et donnera plus de certitude au tableau de la croissance économique future.

L'assainissement budgétaire impliquera une réduction des dépenses publiques en 2023-24, ainsi qu'un moratoire sur les nouveaux emprunts (à l'exception des prêts destinés à honorer les obligations de remboursement de la dette existante). Des examens plus stricts ont été introduits au niveau local pour l'approbation des projets, et le recrutement de fonctionnaires a été réduit. Le gouvernement cherchera également des moyens d'accroître les recettes, notamment en s'attaquant à l'évasion fiscale, en numérisant la collecte des recettes et en minimisant les fuites financières. Il s'efforcera de réformer les entreprises publiques pour les rendre plus productives et donc capables de rembourser leurs dettes. Cela pourrait conduire à des licenciements et à un ralentissement de la croissance des revenus des employés de l'État. À court terme, le gouvernement restructurera également un plus grand nombre d'entreprises d'État sous forme de coentreprises avec des sociétés étrangères, afin de réduire le passif éventuel.

Nous pensons que Thongloun poursuivra les réformes de l'environnement des entreprises qu'il a entamées en tant que premier ministre. Il est probable qu'il suive le modèle du Vietnam, proche allié du Laos, en rationalisant les réglementations commerciales et en poursuivant l'intégration régionale. Le gouvernement continuera également à promouvoir les partenariats public-privé pour soutenir le développement des infrastructures et le transfert de capitaux et de technologies. Après le premier transport d'électricité vers Singapour en 2022, le Laos continuera à tirer parti de la hausse des prix mondiaux de l'énergie, de la demande croissante d'énergie durable et de l'expansion des infrastructures de réseau transfrontalières pour accroître ses exportations d'électricité vers ses voisins.

Source : One-click Report March 2023 www.eiu.com © Economist Intelligence Unit Limited 2023