Indicateurs politiques

Le Japon est une monarchie constitutionnelle dotée d’un système parlementaire. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement, dirigé par le Premier ministre, tandis que le pouvoir législatif est détenu par la Diète nationale, composée de deux chambres : la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers.
Depuis plusieurs décennies, le paysage politique japonais est dominé par le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir presque sans interruption depuis 1955. Considéré comme un parti conservateur et pro-entreprises, il entretient une relation étroite avec les États-Unis et prône des politiques économiques favorisant le développement industriel et technologique. Face à lui, le Parti démocrate constitutionnel du Japon (PDCJ), formation de centre-gauche, représente la principale opposition, défendant des politiques plus sociales et progressistes.
Malgré une stabilité institutionnelle forte, le Japon est confronté à des défis majeurs, notamment le vieillissement de sa population, une natalité en baisse et un ralentissement économique, qui pèsent sur les finances publiques et les perspectives de croissance.

Le gouvernement de Shigeru Ishiba

Depuis le 1ᵉʳ octobre 2024, le Japon est dirigé par Shigeru Ishiba, membre du PLD, ancien ministre de la Défense et expert reconnu en sécurité nationale. Il a été nommé Premier ministre après le départ de son prédécesseur, en raison de tensions internes au sein du parti et d’un besoin de renouvellement de l’exécutif. 
Dès son arrivée au pouvoir, Ishiba a mis en avant une politique axée sur la défense et la sécurité nationale. Face aux tensions géopolitiques croissantes en Asie de l'Est, il a engagé une réforme visant à rééquilibrer l’alliance militaire avec les États-Unis, permettant au Japon de renforcer sa propre capacité de défense. Il a également proposé la création d’une alliance régionale de sécurité, comparable à l’OTAN, regroupant plusieurs pays asiatiques pour contrer les menaces potentielles posées par la Chine, la Corée du Nord et la Russie.
Son gouvernement s'est également concentré sur la relance économique après des années de croissance stagnante. Cependant, il a été rapidement confronté à une inflation inédite depuis trente ans, alimentée par la hausse des prix de l’énergie, des matières premières et la dépréciation du yen. Cette situation a entraîné une augmentation importante du coût de la vie, notamment pour des produits de base comme les nouilles ramen, devenues le symbole du mécontentement populaire.

Crise politique et instabilité du gouvernement

En octobre 2024, les difficultés économiques ont provoqué une défaite électorale historique du PLD lors des élections législatives. Perdant sa majorité parlementaire, le parti s’est retrouvé dans l’obligation de former des alliances pour pouvoir gouverner. Ce revers a plongé le pays dans une période d’instabilité politique, avec des tensions accrues entre le gouvernement et l’opposition.
Face à la pression croissante, des appels à la démission de Shigeru Ishiba se sont multipliés au sein de son propre parti, certains membres du PLD craignant une perte de crédibilité à long terme. Malgré cela, Ishiba a choisi de se maintenir au pouvoir, cherchant à s’appuyer sur le Parti démocratique du peuple (PDP) pour stabiliser son gouvernement.
Lors des élections anticipées d’octobre 2024, la coalition au pouvoir entre le Parti libéral-démocrate (PLD) et le Komeito a perdu sa majorité à la chambre basse du Parlement. Cela a conduit à la formation d’un gouvernement minoritaire, ce qui accroît fortement l’incertitude politique et réduit l’efficacité gouvernementale. Il existe un risque élevé que le Japon revienne à une instabilité politique avec des changements fréquents de dirigeants. La longévité politique du Premier ministre, Ishiba Shigeru, dépendra du résultat des élections sénatoriales de juillet 2025.

 

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