Informations politiques
Société
Israël est un pays jeune et dynamique ayant atteint, en une soixantaine d’années, un niveau de développement similaire à celui des pays de l’OCDE. Pays d’immigration ouvert à tous les Juifs du monde par la « Loi du retour », Israël est également un pays multiculturel et multilingue.
La société israélienne est loin d’être uniforme. Certains clivages occasionnent parfois des tensions internes:
- Clivage religieux: entre les Juifs laïques partisans d'une plus nette séparation entre religion et Etat et les Juifs ultra-religieux;
- Clivage gauche/droite: entre les partisans d’un retrait des Territoires palestiniens et le maintien de l’occupation de ces territoires;
- Clivage ethnique: entre les Ashkenazes, Juifs originaires d’Allemagne et d’Europe de l’Est et les Shéparades, provenant des pays musulmans tels que Maroc, Turquie, Irak, Iran... et les Ethiopiens
L’armée (Tsahal) joue un rôle important dans la société, en raison de la situation politique instable, mais également en tant que facteur d’intégration des nouveaux immigrants. Le service militaire obligatoire (3 ans pour les hommes – 2 ans pour les femmes) crée souvent de fortes solidarités entre conscrits qui se prolongent dans la vie active. Il est également une source de connaissance technique et technologique que les conscrits reconvertiront dans le civil.
La Shoah est un élément clef de la psyché israélienne. Elle fait partie intégrante de l’enseignement.
L’exiguïté du territoire et l’absence de pays limitrophes amis comme destination touristique font que les Israéliens éprouvent un pressant besoin à beaucoup voyager hors du pays, les destinations privilégiées étant les USA et l’Europe, mais également l'Asie et l'Amérique Latine chez les jeunes. Cette ouverture sur le monde a également modifié les habitudes de consommation comme en témoignent les nombreuses et nouvelles marques et produits étrangers sur le marché.
Système politique
Démocratie parlementaire fondée sur le principe de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Le pouvoir législatif est détenu par les 120 membres de la Knesset (Parlement) élus au suffrage universel.
Israël ne possède pas de constitution, ce qui fragilise la séparation des pouvoirs comme en témoigne la tentative de coup judiciaire initiée par le gouvernement Netanyahu en 2022.
Le président de l'Etat: Isaac Herzog (HaAvoda – parti travailliste) depuis le 7 juillet 2021.
- Gouvernement Netanyahu (droite-extrême droite) depuis le 22 décembre 2022.
- situation de conflit intérieur et blocage du processus de paix israélo-palestinien renforcé depuis la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les Etats-Unis ainsi que le déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem (situation inchangée depuis l’élection de Joe Biden)
- Refus par Israël du processus électoral dans les Territoires sous autorité palestinienne ayant poussé Mahmoud Abbas à annuler la perspective d’élections en Cisjordanie et à Gaza. Les analystes politiques parlent plutôt d’une aubaine pour Abbas qui se maintient ainsi au pouvoir face au Hamas alors qu’il perdrait d’éventuelles élections, usé par des années de pouvoir et une image négative de faiblesse, d’inefficacité et de corruption de l’Autorité palestinienne.
Politique extérieure
L’axe central de la diplomatie israélienne est et reste sa relation avec les Etats-Unis, considérés comme le principal allié stratégique.
La relation avec l’Union européenne est également essentielle, ne serait-ce qu’en raison de l’ampleur des échanges commerciaux: l’UE est, devant les Etats-Unis, le premier partenaire commercial d’Israël, avec une part de marché de 29,3%. Elle est régie par un accord d’association signé en 1995 et entré en vigueur en 2000, dont la mise en œuvre donne lieu à l’élaboration de plans d’action communs (dont le dernier a été adopté en avril 2005). Le processus de rehaussement est suspendu depuis l’opération militaire israélienne à Gaza dite « Plomb durci » de janvier 2009. Sa reprise est liée notamment à l’avancée du processus de paix.
Au sein du monde arabe, deux pays ont des relations particulières avec Israël :
- la Jordanie, qui est à ce jour le seul Etat arabe avec lequel Israël entretient, depuis l’accord de paix conclu en 1994, des relations dépassant le stade de la « paix froide » ;
- l’Egypte constitue aussi un cas à part, compte tenu de l’accord de paix la liant à Israël (1979), de son statut de partenaire obligé dans la gestion de certains aspects du processus de paix (notamment ce qui concerne la bande de Gaza) et de l’insécurité dans la région du Sinaï.
Concernant la Syrie, les autorités israéliennes ont appelé au départ de Bachar al-Assad dès juillet 2011 et ont ouvertement pris position en faveur d’une intervention occidentale à la suite de l’utilisation par le régime d’armes chimiques, se montre aujourd’hui très attaché à l’élimination de l’arsenal chimique de Bachar al-Assad.
Les autorités israéliennes, qui n’ont cessé d’appeler la communauté internationale à maintenir l’ensemble des sanctions contre l’Iran et à demander l’arrêt complet de son programme nucléaire, ont dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien conclu le 14 juillet entre l’Iran et le P5 + 1, comme une "erreur historique".
Concernant le Liban, la principale inquiétude israélienne porte sur la montée en puissance de l’arsenal militaire du Hezbollah et sur les conséquences éventuelles de l’aggravation des tensions pour au nord du pays.
Un accord historique a par ailleurs été annoncé le 13 août 2020, entre Israël et les Emirats arabes unis, qui inclut notamment une normalisation de leurs relations, l’ouverture d’ambassades et de liaisons aériennes directes. Premier rapprochement israélo-arabe depuis le traité de paix signé par l’Etat hébreu avec la Jordanie, en 1994, il s’accompagne d’un abandon provisoire du plan d’annexion d’une partie de la Cisjordanie qu’agitait le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Ces accords (dits « d’Abraham ») ont également été signés par le Bahreïn, le Maroc et le Soudan qui normalisent, de fait, leurs relations avec l’état israélien. L’Arabie Saoudite, première puissance du monde arabo-musulman, semblait de plus en plus proche de reconnaître Israël début octobre 2023. Or, les attaques terroristes du Hamas perpétrées aux alentours de la bande de Gaza le 7 octobre 2023 ont gelé le processus de normalisation.
Ces attaques meurtrières (près de 1.400 victimes israéliennes, en grande majorité civiles) et la prise en otage par le Hamas de 229 civils (selon l’armée israélienne) ont eu pour conséquence d’officiellement plonger Israël en état de guerre. Certains pays (occidentaux pour la majorité) ont soutenu Israël et son droit à se défendre, d’autres ont appelé à une désescalade et, enfin, quelques-uns ont soutenu les actions du Hamas. Depuis ce jour, Israël bombarde abondamment la bande de Gaza et a imposé un siège complet de la bande de Gaza et prive ses 2,4 millions d’habitants de gaz, d’eau, de nourriture et d’électricité. L’ONU demande à Israël de respecter les règles de la guerre et de ne pas viser des cibles civiles. De nombreuses manifestations en soutien envers la Palestine ont eu lieu dans tout le monde arabe et ailleurs dans le monde. Une escalade du conflit avec le Hezbollah libanais à la frontière nord n’est pas à exclure.