Etant donné l’étendue du régime de sanctions américaines et européennes contre l’Iran, nous conseillons aux entreprises de prospecter ce marché uniquement dans deux secteurs non-soumis aux sanctions.

Ce secteur constitue un marché de taille qui se caractérise par une évolution démographique et sanitaire favorable à la mise en oeuvre d’une politique de santé publique de qualité. En 2014, dans le cadre du nouveau plan de transformation de la santé, le gouvernement avait lancé un régime d'assurance maladie universelle visant à réduire les dépenses de santé à la charge des patients, en particulier parmi les segments les plus pauvres de la société. Ce régime est également connu sous le nom de "Rohanicare", car il s'agissait de la politique phare du président de l'époque, Hassan Rohani. Bien que le régime ait été confronté à des contraintes financières, en raison de l'impact des sanctions sur les exportations pétrolières de l'Iran, plus de 90 % de la population est désormais couverte par une assurance maladie, et l'Iran vise une couverture universelle d'ici à 2025. Des dossiers médicaux électroniques ont été mis en place pour 98 % de la population. Le gouvernement prévoit d'étendre la couverture d'assurance à trois branches de la médecine traditionnelle d'ici mars 2024.

Notons qu’en 2017, le gouvernement a restreint l'accès aux hôpitaux publics dans le cadre de ce programme, craignant que la forte demande n'ait mis à rude épreuve les ressources du système. Les prix et les pénuries de médicaments continuent d'augmenter, compte tenu des sanctions occidentales et du taux d'inflation élevé de l'Iran.

Le système de santé iranien a également eu du mal à lutter contre les multiples vagues de la pandémie de coronavirus, en partie à cause du manque de fournitures médicales et de la situation économique précaire de l'Iran.

Le pays reste importateur et largement demandeur de matériel médical, notamment de médicaments destinés aux traitements des maladies dites spécifiques et d’équipements médico-hospitaliers de technologie avancée. Il y a d’importants besoins en matière de  construction d'hôpitaux et de centres spécialisés (cancer, centres de dialyse ...), de matériels médicaux et hospitaliers, de produits pharmaceutiques….

L'Iran est l'une des plus grandes économies du Moyen-Orient, avec la deuxième plus grande population et un potentiel de croissance considérable pour le marché de la consommation. Son économie est plus diversifiée que celle des autres producteurs de pétrole de la région, ce qui s'explique en partie par les sanctions internationales imposées à l'Iran et par l'isolement du pays. Notons que la sécurité alimentaire du pays est devenue une question urgente. L'Iran souffre d'une pénurie d'eau et  est devenu un important importateur de céréales russes. Toutefois, les importations vitales de céréales et de sucre ont été entravées par le manque de devises fortes à la Bank Markazi (la banque centrale).

La population iranienne devrait atteindre 90 millions d'habitants en 2027, ce qui en fait le deuxième marché de consommation du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, après l'Égypte. Le profil de la population est jeune, avec environ 40% de la population âgée de moins de 25 ans. La croissance démographique s'est ralentie mais devrait atteindre une moyenne de 0,7% par an entre 2023 et 2027. Même après des années de profonde récession, l'Iran reste l'une des plus grandes économies de la région, ce qui en fait un marché attrayant à long terme pour les entreprises du secteur agro-alimentaire.