Indicateurs politiques
Le régime politique
La Grèce a obtenu son indépendance de l'Empire ottoman en 1830 et est devenue un royaume. En 1974, elle devient une république parlementaire et abolit la monarchie. La Grèce rejoint l'Union européenne en 1981. Structurellement fort endetté et accusant un déficit budgétaire élevé, le pays est touché de plein fouet par la crise économique mondiale de 2008. Plusieurs plans de sauvetage (UE, FMI) seront nécessaires pour sortir la Grèce de cette situation dramatique. En échange de l’octroi de crédits, le pays doit drastiquement réduire ses dépenses publiques et appliquer des plans d’austérité de grande ampleur. Beaucoup d’entreprises publiques vont également être privatisées. Toutes ces mesures ont permis à la Grèce de surmonter cette crise et de demeurer dans la zone euro.
La Grèce restera cependant sous la surveillance des créanciers de la zone euro pendant des décennies. Le gouvernement devra donc ramener les finances publiques sous contrôle et adopter des réformes difficiles pour améliorer la compétitivité économique. Les progrès en matière de réformes structurelles sont graduels mais devraient rester constants d’ici 2027.
En ce qui concerne les aspects purement politiques, il est à noter que la Nouvelle Démocratie (ND) a remporté une victoire éclatante lors des élections législatives du 25 juin 2023, obtenant 40,6 % des voix et une majorité confortable de 158 sièges au sein du parlement (Unicameral Vouli) qui en compte 300. Le nouveau gouvernement du premier ministre Kyriákos Mitsotakis promet une accélération du programme de réforme et de modernisation du parti de centre-droit, favorable aux entreprises. Il a mandat pour une période de 4 ans. Les prochaines élections sont prévues pour juillet 2027, malgré le fait qu’une dissolution anticipée soit toujours possible.
La politique migratoire est régulièrement sous les feux de la rampe, notamment suite à la mort de centaines de migrants dans le chavirement d'un chalutier au large des côtes grecques le 15 juin 2023. Il est attendu que le nouveau gouvernement poursuive ses politiques de sécurité aux frontières et de répression des réseaux de passeurs.
La politique étrangère de la Grèce poursuit comme premier objectif la sécurité dans son environnement régional. La relation stratégique avec la Turquie reste complexe. Les deux pays se sont rapprochés depuis une vingtaine d’années, notamment dans le cadre du processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Les échanges économiques sont à ce sujet significatifs. Les irritants bilatéraux sont toutefois nombreux, notamment s’agissant des différends territoriaux en mer Égée et en Méditerranée orientale ainsi que du statut des minorités.
À Chypre, la Grèce soutient le principe d’une réunification des deux parties de l’île sur la base du cadre de l’ONU et du respect de l’acquis communautaire. La Grèce est également puissance garante de l’île, comme la Turquie et le Royaume-Uni, et à ce titre un des acteurs clés de la négociation. Athènes et Nicosie partagent aussi une vue commune sur les principaux dossiers en Méditerranée orientale (énergie, droit de la mer et sécurité).
Le différend entre la Grèce et la Macédoine du Nord à propos du nom de cette dernière a été résolu en juin 2018 par la signature de l’accord de Prespès, qui est entré en vigueur le en février 2019.
La Belgique jouit d'une image positive en Grèce. Cela peut s’expliquer à l’aide de 5 facteurs :
- les deux pays ont acquis leur indépendance presque en même temps (1830)
- la présence de volontaires belges pendant la guerre d'indépendance de la Grèce (1821-1830)
- la population comparable,
- le fait que la Belgique soit considérée comme un pays d'accueil pour une partie de la diaspora grecque (30 000 personnes)
- les expériences positives des nombreux Grecs qui se trouvent temporairement en Belgique ou qui y résident (fonctionnaires européens, étudiants, diplomates)
La Belgique soutient par ailleurs les réformes sectorielles que la Grèce met actuellement en œuvre et met à la disposition de la Commission européenne à Athènes et des autorités grecques des experts et une assistance technique dans différents domaines (santé publique, l’asile et migration, les finances,...).