Conjoncture économique
Situation économique actuelle
POINTS FORTS
- Qualité des infrastructures et des services publics
- Main d’œuvre qualifiée et productive, démographie dynamique
- Puissance touristique
- Groupes internationaux compétitifs (aéronautique-spatial, énergie, environnement, pharmacie, luxe, agroalimentaire, distribution)
- Puissance agricole mondiale
- Niveau élevé d’épargne
POINTS FAIBLES
- Nombre insuffisant d’entreprises exportatrices, perte de compétitivité et de parts de marché. Déficit commercial structurel
- Désindustrialisation avancée, niveau de gamme relativement faible, efforts d’innovation insuffisants
- Faible taux d’emploi des jeunes et des seniors
- Faible efficacité des dépenses publiques et poids élevé des prélèvements obligatoires
- Endettement (public et privé) élevé et croissant
Selon les dernières données disponibles à date, la France est la septième puissance économique mondiale (classement établi par le FMI). Avec un PIB de 3.140 milliards de dollars, elle se place derrière les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Inde. Toujours selon le FMI, la France glisse par contre au 25ème rang du point de vue de l’indicateur du PIB par habitant (elle figurait à la 24ème place en 2022, à la 19ème en 2005 et même à la 13ème en 1980).
Par ailleurs, elle est hautement développée et orientée vers les prestations de services, avec des secteurs forts comme l'aéronautique et les produits de luxe. Les réformes du marché du travail et de la fiscalité menées en 2017 ont permis d'améliorer la compétitivité.
Perspectives politiques et économiques
Selon les analyses récentes (août 2024) du « The Economist », l'orientation de la politique sera influencée par les demandes des électeurs en matière de soutien du coût de la vie. La frustration suscitée par la réforme des retraites de M. Macron et la forte inflation récente expliquent en grande partie l'attrait pour l'extrême gauche et l'extrême droite. Les politiques évolueront vers la gauche, mais la marge de manœuvre budgétaire pour des dépenses supplémentaires sera limitée.
La croissance du PIB ne s'accélérera que marginalement en 2024, car les taux d'intérêt élevés et la demande extérieure modérée freinent l'activité. Toutefois, le chômage restera faible et la baisse de l'inflation soutiendra le revenu disponible. La croissance s'accélérera au troisième trimestre, sous l'effet des Jeux olympiques.
La Banque centrale européenne (BCE) a commencé à assouplir ses taux d'intérêt en juin. Toutefois, le rythme de cet assouplissement sera progressif, et les ménages et les entreprises français resteront confrontés à des coûts d'emprunt élevés pendant la majeure partie de la période 2024-25.
Le ratio dette publique/PIB de la France, à 109,7 % à la fin de 2023, est l'un des plus élevés de la zone euro. Les coûts d'emprunt augmenteront à mesure que la dette sera renouvelée, mais le financement ne constituera pas un obstacle si le déficit budgétaire ne s'envole pas (ce qui pourrait provoquer des turbulences sur les marchés).
Politique budgétaire
« The Economist » prévoit que le déficit restera extrêmement élevé, à 5,2 % du PIB en 2024, en baisse minime par rapport aux 5,4 % de 2023. La transition verte impliquera 10 milliards d'euros d'investissements supplémentaires, notamment pour le financement de pompes à chaleur, l'amélioration des logements et des transports plus écologiques. Ces investissements devraient être compensés par les économies réalisées grâce à la suppression progressive des subventions aux prix de l'énergie d'ici à la fin de l'année 2024. Le gouvernement a également prévu des dépenses supplémentaires pour améliorer la qualité des services des collectivités locales et augmenter les ajustements des dépenses sociales en fonction de l'inflation. Les dépenses de défense passeront à 1,94 % du PIB, dans le cadre d'un budget militaire pluriannuel allant jusqu'en 2030.
Le ratio dette publique/PIB s'élevait à 109,7 % à la fin de 2023, soit le troisième ratio le plus élevé de l'UE après la Grèce et l'Italie. Comme le déficit ne se réduira que lentement, il est estimé que ce ratio restera élevé en 2024-28.
Croissance économique
« The Economist » estime que la croissance annuelle sera de 1,3 % en 2024, soit une légère hausse par rapport à 2023. L'activité économique sera freinée par une politique monétaire stricte (les taux d'intérêt continueront à baisser lentement, mais resteront élevés), ce qui pèsera sur l'activité d'investissement. La production industrielle restera fragile, en raison de la faible demande de l'Allemagne, premier marché d'exportation de la France. Les Jeux olympiques, qui se sont déroulés à Paris du 26 juillet au 11 août, donneront une impulsion modérée à la croissance du PIB réel au troisième trimestre.
Le chômage n'augmentera que très peu et un marché du travail encore restreint, ainsi qu'une augmentation des salaires réels, entraîneront une reprise progressive de la demande intérieure, en particulier avec la poursuite de la baisse des taux d'intérêt. Une aide fiscale continue et des perspectives positives pour des secteurs tels que le tourisme, la défense et les infrastructures énergétiques soutiendront la croissance. La dynamique économique restera faible en 2025-28, la demande extérieure restant inférieure au seuil de capacité, en raison de l'incertitude commerciale liée à l'arrivée du prochain gouvernement américain.
L'inflation
« The Economist » prévoit un ralentissement de l'inflation globale à 2,6 % en moyenne en 2024, contre 5,7 % en 2023. En 2024, les prix des services et la croissance des salaires seront les principaux moteurs de l'inflation. La baisse des prix de l'énergie et des autres matières premières, combinée au resserrement de la politique monétaire, ralentira la croissance des prix. Toutefois, il existe un risque de rebond de l'inflation du côté de l'offre, ce qui compliquerait l'assouplissement de la politique monétaire par la BCE. En 2026-28, il est estimé que la croissance des prix à la consommation en France se stabilisera à une moyenne annuelle de 2 %, ce qui correspond à la moyenne de la zone euro.
Principaux secteurs d'activités
Le secteur agricole
En 2024, la production agricole hors subventions atteint 89,3 milliards d’euros (Md€) en valeur : 46,5 Md€ de production végétale et 33,9 Md€ de production animale. Les subventions d’exploitations s’élèvent à 8,6 Md€. Après prise en compte des subventions sur les produits (1,2 Md€), le total des subventions représente 9,8 Md€.
En 2023, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs atteint 46,6 Md€ contre 30,7 Md€ en 2000. Entre 2000 et 2023, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif a augmenté de 50,9 % en termes réels.
En 2020, en France métropolitaine, le nombre d'exploitations agricoles s'élève à 390 000. Près de 20 % d'entre elles sont de grandes exploitations.
En 2022, en France métropolitaine, le travail agricole mesuré en équivalent temps plein (EQTP) est assuré principalement par les dirigeants actifs, c’est-à-dire par les chefs d’exploitation et leurs coexploitants (57 %). Les autres permanents qu’ils soient non salariés ou salariés représentent 27 % des actifs agricoles ; les salariés saisonniers ou prestataires extérieurs à l’exploitation 13 %.
En 2022, en France, 527,5 milliers de tonnes de produits de pêche maritime sont débarquées pour une valeur de 1,4 Md€.
Le secteur du commerce
En 2022, le commerce rassemble 725 952 entreprises. Elles réalisent un chiffre d’affaires de 1 664 milliards d’euros et dégagent une valeur ajoutée (VA) de 263 milliards d’euros. Fin 2023, 3,4 millions de personnes occupent un emploi salarié dans le commerce.
La quasi-totalité des entreprises du commerce sont des microentreprises (MIC) ou des petites et moyennes entreprises (PME). Elles emploient la moitié des salariés des entreprises du commerce. Les grandes entreprises (GE) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) réalisent 63 % du chiffre d’affaires hors taxes.
Le commerce comprend le commerce de gros, le commerce de détail et le commerce et réparation d’automobiles et de motocycles. En 2022, le commerce de gros réalise 49 % de la VA du commerce, le commerce de détail 40 % et le commerce automobile 12 %. Mais le commerce de gros n’emploie que 33 % des salariés, le commerce de détail plus de la moitié (54 %) et le commerce automobile 14 %.
La production des entreprises commerciales est générée principalement par la marge commerciale dégagée de la vente de marchandises, mais elle comprend également des ventes de services, ou la production de biens. En 2022, le taux de marge commerciale s’établit à 23 % pour l’ensemble du commerce. Le taux de valeur ajoutée est très lié au taux de marge commerciale. Il est de 16 % dans le commerce, soit nettement moins que pour l’ensemble des entreprises du champ des secteurs marchands non agricoles et non financiers (28 %). Le taux d’investissement est sensiblement plus faible dans le commerce (11 %) que dans l’ensemble du champ marchand (20 %). Le taux d’exportation des entreprises du commerce de gros est plus élevé que celles du commerce de détail et de réparation d’automobiles (17 % contre respectivement 3 % et 8 %).
Le secteur de l’industrie
En 2022, l’industrie rassemble 301 095 entreprises. Elles réalisent un chiffre d’affaires de 1 528 milliards d’euros et dégagent une valeur ajoutée (VA) de 324 milliards d’euros. Fin 2023, 3,3 millions de personnes occupent un emploi salarié dans l’industrie.
Plus que tout autre grand secteur, la concentration des moyens de production est importante dans l’industrie. Ainsi, les grandes entreprises (GE) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) réunissent 69 % des salariés, 77 % de la valeur ajoutée et 85 % du chiffre d’affaires hors taxes.
L’industrie comprend l’industrie manufacturière mais également les industries extractives, la production et la distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné, ainsi que la production et la distribution d’eau, l’assainissement, la gestion des déchets, la dépollution. L’industrie manufacturière constitue autour de 85 % du secteur industriel en matière de salariés en équivalent temps plein, de valeur ajoutée et de chiffre d’affaires.
Dans son processus de production, l’industrie mobilise beaucoup d’intrants. Le taux de valeur ajoutée des entreprises industrielles se situe ainsi en deçà de l’ensemble des entreprises des secteurs marchands, hors agriculture et secteur financier : 21 % contre 28 % en 2022. Elles génèrent aussi un taux de marge légèrement inférieur (28 % contre 30 %). Les entreprises industrielles sont davantage tournées vers l’extérieur que celles des autres secteurs puisqu’elles y réalisent 40 % de leur chiffre d’affaires, soit le double de l’ensemble des entreprises marchandes non agricoles et non financières (20 %).
Le secteur de la construction
En 2022, la construction rassemble 564 575 entreprises. Elles réalisent un chiffre d’affaires de 388 milliards d’euros et dégagent une valeur ajoutée (VA) de 121 milliards d’euros. Fin 2023, 1,6 million de personnes occupent un emploi salarié dans la construction.
La quasi-totalité des entreprises de la construction sont des microentreprises (MIC) ou des petites et moyennes entreprises (PME), hors MIC. Elles emploient 68 % des salariés des entreprises de la construction et réalisent 64 % de la valeur ajoutée.
La construction comprend la promotion immobilière, la construction de bâtiments résidentiels et non résidentiels, le génie civil et les travaux de construction spécialisés. En 2022, les travaux spécialisés réalisent les deux tiers de la valeur ajoutée de la construction, le génie civil 17 %, la construction de bâtiments 8 % et la promotion immobilière 7 %. Les travaux spécialisés emploient 73 % des salariés, le génie civil 16 %, la construction de bâtiments 9 % et la promotion immobilière 3 %.
Le taux de marge et le taux d’investissement sont plus faibles pour les entreprises de la construction que pour l’ensemble des entreprises des secteurs marchands, hors agriculture et secteur financier (21 % contre 30 % et 13 % contre 20 %).
Le secteur des services
En 2022, les services principalement marchands non financiers comptent plus de 2,2 millions d’entreprises. Ces entreprises réalisent un chiffre d’affaires de 927 milliards d’euros et dégagent une valeur ajoutée (VA) de 447 milliards d’euros. Fin 2023, 7,6 millions de personnes (y compris les intérimaires) occupent un emploi salarié dans les services principalement marchands non financiers.
La quasi-totalité des entreprises des services principalement marchands non financiers sont des petites et moyennes entreprises (PME), essentiellement des microentreprises (MIC). Leur poids dans l’emploi et dans la valeur ajoutée y est plus important que dans l’ensemble des entreprises des secteurs marchands non agricoles et non financiers : 51 % des salariés (contre 47 %) et 49 % de la VA (contre 42 %).
Les services principalement marchands non financiers se composent de cinq sous-secteurs. En 2022, les services aux entreprises réalisent près de la moitié de la VA des services principalement marchands non financiers et l’information-communication, près du quart. Si la contribution de l’hébergement-restauration à la VA avoisine celle des activités immobilières, son poids dans les effectifs est tout à fait différent : activité de main-d’œuvre, l’hébergement-restauration emploie 20 % des salariés contre 5 % dans les activités immobilières, activité très capitalistique.
En 2022, les entreprises des services principalement marchands non financiers exportent deux fois moins que l’ensemble de l’économie marchande (10 % du chiffre d’affaires contre 20 %), la pénétration des marchés extérieurs se faisant plutôt par l’implantation de filiales. Elles se caractérisent également par une relative intégration de la production : leur taux de valeur ajoutée est presque deux fois plus élevé que la moyenne. Leur taux d’investissement est légèrement supérieur à la moyenne, mais uniquement en raison des activités immobilières, secteur hautement capitalistique.
Le secteur des transports
En 2022, les transports et l’entreposage rassemble 187 756 entreprises. Elles réalisent un chiffre d’affaires de 286 milliards d’euros et dégagent une valeur ajoutée (VA) de 119 milliards d’euros. Fin 2023, 1,4 million de personnes occupent un emploi salarié dans les transports et l’entreposage.
La quasi-totalité des entreprises des transports et de l’entreposage sont des microentreprises (MIC) ou des petites et moyennes entreprises (PME), hors MIC, mais elles ne rassemblent que 30 % des salariés et représentent seulement un cinquième de la valeur ajoutée réalisée par les entreprises du secteur. Les grandes entreprises (GE) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont, en revanche, un rôle prépondérant : 81 % de la VA et 70 % des effectifs.
Les transports terrestres et par conduites sont le premier contributeur au secteur en matière de valeur ajoutée (43 %), loin devant l’entreposage et services auxiliaires des transports (23 %). De même, il en est le premier employeur (61 % des salariés) et le premier investisseur (50 %).
Les entreprises du transport et de l’entreposage ont un taux de valeur ajoutée et un taux de marge nettement supérieur à l’ensemble des entreprises des secteurs marchands non agricoles et non financiers (42 % au lieu de 28 % et 41 % au lieu de 30 %). Leur taux d’investissement est également élevé (27 % contre 20 %), du fait d’importants efforts dans le transport ferroviaire. En revanche, le taux d’exportation se situe dans la moyenne de l’économie marchande.
Le secteur du tourisme
En 2023, en France, l’hôtel est le premier mode d’hébergement collectif touristique avec 217,4 millions de nuitées.
Les capacités d’accueil et les taux d’occupation sont de plus en plus élevés dans les établissements les mieux classés. Le haut de gamme tire ainsi la fréquentation des établissements hôteliers et de l’hôtellerie de plein air : en 2023, les hôtels classés 3-étoiles sont les plus visités (39 % des nuitées), devant les 4-étoiles (26 %) puis les 2-étoiles (17 %). Les campings classés 4-étoiles sont les plus fréquentés (40 % des nuitées), devant les 3-étoiles (26 %) et les 5-étoiles (20 %). Enfin, avec 69,6 millions de nuitées, les résidences de tourisme rassemblent les trois quarts de la fréquentation des autres hébergements collectifs touristiques.
En 2023, en France métropolitaine, la clientèle résidente (venant de France) représente près de 70 % des nuitées dans les hôtels et campings ; la clientèle en provenance des autres pays européens plus d'un quart. En 2023, lorsqu’ils voyagent pour motif personnel en France ou à l’étranger, les résidents de la France métropolitaine choisissent d’abord de séjourner dans leur famille, dans leurs résidences secondaires ou chez des amis (554 millions de nuitées), plutôt que dans les hôtels, campings, locations, gîtes et chambres d'hôtes (423 millions de nuitées).
En 2022, en France, la dépense touristique intérieure s’élève à 167,1 milliards d’euros. L’hébergement marchand et les transports représentent près de la moitié de cette dépense.
Le secteur de l’économie sociale et solidaire
Les entreprises de l’économie sociale se caractérisent par leur famille de l'économie sociale, à la fois privé et à caractère essentiellement non lucratif. En 2021, elles représentent 10,1 % de l’emploi salarié total en équivalent temps plein. Les associations emploient 73 % de ce volume de travail salarié ; 14 % est employé par les coopératives, 6 % par les mutuelles, 5 % par les fondations et 3 % par les autres organismes privés à but non-lucratif.
La rémunération brute mensuelle pour un emploi à temps plein des salariés de l’économie sociale, 2 840 euros en moyenne, est moins élevée que dans l’ensemble de l’économie (3 190 euros en moyenne). Les salariés des associations sont, en moyenne, moins rémunérés (2 600 euros) que ceux des autres organismes privés à but non-lucratif, fondations, mutuelles et coopératives.
Les associations bénéficient, en outre, de l’apport d’activité des personnes bénévoles. Selon les domaines, l’activité des associations est plus ou moins soutenue par le bénévolat : les associations du sport, les associations de défense de causes, droits et intérêts, les associations de la culture, des spectacles, des activités artistiques, des loisirs s’appuient, pour plus de la moitié de leur activité, sur des heures bénévoles. Au contraire, l’activité salariée est majoritaire dans les domaines de l’action sociale ou médico-sociale, l’enseignement et la santé.
Quel que soit le domaine, les ressources courantes des associations employeuses sont très supérieures à celles des non employeuses.
Les femmes sont en minorité parmi les présidents d'associations (35 %), alors qu'elles sont investies, au moins autant que les hommes, dans la gouvernance, sur les fonctions de trésorières et de secrétaires.
Commerce extérieur et investissements étrangers
Analyse du commerce extérieur français et projections
Au cours de la période de prévision 2025-29, le commerce extérieur de biens et de services conservera une grande importance pour l'économie française. Les exportations de biens, estimées à 665 milliards de dollars en 2024 (huitième rang mondial), continueront d'augmenter pour atteindre 722,2 milliards de dollars en 2029. Elles seront portées par le sous-secteur dominant de l'industrie manufacturière, notamment les équipements de transport et les produits pharmaceutiques. Environ 60 % des exportations de marchandises sont vendues en Europe, ce qui signifie qu'un affaiblissement de la demande intra-UE risque de freiner la croissance des exportations françaises à court terme. Les États-Unis sont également un partenaire commercial important pour la France, et le relèvement probable des droits de douane américains sur les exportations européennes telles que l'électronique, les machines, l'automobile et les produits chimiques en 2025 freinera la croissance des exportations au cours de la période de prévision. Les dépenses d'importation continueront également à augmenter. Une partie de cette croissance est liée à l'augmentation de la demande de biens intermédiaires qui sont utilisés dans l'industrie manufacturière et pour les produits pharmaceutiques, puis exportés. Les importations de pétrole demeureront également élevées, la baisse des prix du marché étant probablement compensée par la hausse des volumes due à une demande intérieure plus forte.
Le commerce des services sera dominé par le secteur des transports (principalement le tourisme), ainsi que par les services financiers et les services aux entreprises. Les arrivées de touristes ont atteint le chiffre record de 100 millions en 2023 et devraient encore augmenter en 2024, en raison de la forte demande des marchés clés (Europe, États-Unis et Chine). Une croissance continue de ce sous-secteur est attendue pour la période 2025-29. La hausse récente des taux de fret maritime internationaux a stimulé le transport maritime français, mais en présumant que ces taux ne s'envolent pas à nouveau, les recettes des services de transport connaîtront une croissance plus modérée. Les services financiers et les services aux entreprises resteront également dynamiques ; les services financiers seront stimulés par la croissance de la place financière de Paris depuis le départ du Royaume-Uni de l'UE, tandis que les services aux entreprises seront soutenus par l'activité croissante des services de conseil professionnel, ainsi que par les investissements dans les services de recherche et de développement.
Attractivité vis-à-vis des investisseurs étrangers
La France continue de jouir d’une forte attractivité vis-à-vis des investisseurs étrangers, comme en témoigne le baromètre 2024 d’EY : le pays a su maintenir sa 1ère place au classement européen de l’attractivité pour la 5ème année consécutive avec 1 194 projets recensés. Le Royaume-Uni (985 projets) et l’Allemagne (733 projets) complètent le podium. La France est destinatrice de 21% des investissements étrangers destinés à l’Europe en 2023, contre 18,7% en 2019, elle accueille donc une partie plus importante des investissements directs étrangers qu’en 2019.
Le nombre important des extensions en France (64%) est une preuve de confiance renouvelée envers le site France et doit être considéré comme un véritable atout. Cette part significative est directement liée au nombre élevé de projets industriels recensés sur notre territoire.
La France reste le pays le plus attractif pour les investissements industriels en Europe avec 530 projets comptabilisés, une position de leader qu’elle détient depuis plus de 20 ans. Elle occupe également la 1ère place européenne pour le nombre d’usines créées ou étendues et pour le nombre d’emplois générés dans les sites de production.
La France s’est dotée d’une stratégie industrielle ambitieuse, qui va de la réduction significative des délais d’implantation permis par la loi industrie verte, l’investissement massif dans les compétences ou encore la structuration de véritables filières. Toutes ces mesures permettent de rendre l’Hexagone compétitif et attractif pour les projets industriels.
La France conserve son titre de championne de l’innovation en Europe avec 123 projets recensés en 2023 dans la R&D. La vision claire et ambitieuse portée par France 2030 est un véritable avantage comparatif dans une compétition mondiale accrue. Elle apporte des réponses et des perspectives claires aux investisseurs et inscrit ainsi l’innovation sur le long terme. Il est ainsi important de souligner que la France est la première destination en Europe pour les investissements étrangers dans l’intelligence artificielle avec 17 projets recensés en 2023, devant le Royaume-Uni (12 projets) et l’Allemagne (9 projets).
L’enquête de perception qui complète le baromètre EY indique que 76% des dirigeants interrogés se déclarent plus confiants sur la capacité de la France à maintenir ou même accroître son attractivité (vs. 53% en 2023). Cette nette augmentation témoigne d’un changement notable dans la perception globale de la France en tant que destination d’investissement et de développement économique. L’économie française apparaît plus attractive aux yeux du monde, ce qui pourrait encourager davantage d’investissements étrangers à se tourner vers la France.
Echanges entre la Belgique et la France
Avec 12,79% en 2023 et 13,10% en 2022 du total des exportations belges, la France est le troisième client de la Belgique (après l’Allemagne et les Pays-Bas). Elle est également son troisième fournisseur (après l’Allemagne et les Pays-Bas) avec et 5,06% en 2023 et 19,04% en 2022 du total des importations belges.
Echanges entre la Wallonie et la France
La France est le principal partenaire commercial de la Wallonie, devant les Pays-Bas, l’Allemagne, les Etats-Unis et l’Italie, et concentre 20,82 % du total des exportations wallonnes en 2023, ce qui représente une baisse de 2,56 % par rapport à 2022, lorsque ce chiffre s’élevait à 23,38%. Quant à la part de la Wallonie dans le total des exportations belges vers la France, elle a atteint 25,02% en 2023, 27,57% en 2022, 28,25% en 2021 et 27,84% en 2020.
S’il est notre premier client, l’Hexagone est aussi notre premier fournisseur, devant la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie : nos importations issues de ce pays se sont élevées à plus de 7 milliards d’euros en 2023 (- 16,06% par rapport à 2022) et en 2022 à plus de 9 milliards d’euros (+ presque 21,0 % par rapport à 2021), représentant respectivement 19,49% et 21,29 % pour l’année 2023 et pour l’année 2022 du total des importations wallonnes.
La balance commerciale entre la Wallonie et la France affiche traditionnellement un solde positif en faveur de notre région ; il s’élevait à 3,3 milliards d’euros en 2023 et à 4,8 milliards d’euros en 2022.
Sources
- Douanes françaises – Département des statistiques et des études économiques
- Tresor.economie.gouv.fr
- Entreprises.gouv.fr
- INSEE, Institut national de la statistique et des études économiques de la France
- Banque nationale de Belgique
- EIU Viewpoint Country Analysis
- OCDE – perspectives économiques
- Prévisions économiques de la Commission Européenne
- Fond Monétaire International
- Banque Mondiale
- OFCE, Observatoire français des conjonctures économiques
- Business France
- Classe Export
- Vie-publique.fr[SB1]
- https://www.france-industrie.pro/
- https://www.observatoire-metallurgie.fr/