L’Espagne est composée de 17 communautés autonomes qui disposent chacune de leurs propres institutions et d’importantes compétences. Si le système espagnol est proche du fédéralisme, il est important de noter que les communautés autonomes n’influent que peu la politique nationale. 

Le pouvoir législatif espagnol « Cortes » est constitué par une structure bicamérale :

-  Le Sénat (chambre haute) : 266 membres, 208 élus directement et 58 nommés en tant que représentants régionaux, mais peu d'influence ;

-  Le Congrès des députés (chambre basse) : 350 membres, élus sur des listes de partis fermées dans des circonscriptions individuelles.

Les principaux partis politiques sont :

-  Au niveau national : Parti populaire (PP ; centre droit) ; Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE); Sumar (extrême gauche) ; Ciudadanos (Citoyens) ; Vox (extrême droite) ; l'alliance régionale de la Coalition canarienne et du Parti nationaliste canarien (CCa-PNC) ; Parti nationaliste basque (PNV) ; Gauche républicaine catalane (ERC) ; Pays basque uni (EH Bildu).

-  Au niveau régional : Partis régionaux en Catalogne-Junts per Catalunya (JxCat, Ensemble pour la Catalogne), composé du Parti démocrate européen catalan (PDeCAT) et de la Gauche républicaine catalane (ERC) ; Candidature d'unité populaire (CUP) ; au Pays basque - Parti nationaliste basque (PNV) ; EH Bildu ; et en Galice - Bloc nationaliste galicien (BNG) ; Parti socialiste galicien (PSdeG-PSOE) ; tous les principaux partis nationaux ont également des affiliés régionaux en Catalogne, au Pays basque et en Galice. 

Les élections générales espagnoles du 23 juillet 2023 ont débouché sur un parlement sans majorité. Le Parti populaire (PP), parti d'opposition de droite, et le parti d'extrême droite Vox ont remporté 169 sièges au Congrès des députés (la chambre basse), soit moins que les 176 sièges nécessaires pour obtenir la majorité, tandis que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), parti de centre-gauche au pouvoir, et le parti d'extrême gauche Sumar ont remporté 153 sièges à eux deux.

Les scénarios les plus probables sont un autre gouvernement minoritaire dirigé par le PSOE avec le soutien de petits partis nationalistes catalans et basques, ou de nouvelles élections fin 2023 ou début 2024.

L'Espagne va probablement être confrontée à des mois d'incertitude politique, qui bloqueront l'élaboration des politiques et retarderont la mise en œuvre des réformes et des investissements convenus avec l'UE pour débloquer 140 milliards d'euros de fonds de relance. L'incertitude politique accroît les risques de dégradation des perspectives économiques et politiques de l'Espagne, en particulier si l'impasse politique se prolonge jusqu'en 2024.