Conjoncture économique
Croissance économique
Le Salvador est une petite économie dollarisée qui dépend des États-Unis pour les investissements, le commerce et les envois de fonds, ce qui le rend vulnérable aux chocs extérieurs. À court terme, la gestion du gouvernement se concentrera sur les efforts afin de compenser l'impact négatif de la détérioration des conditions économiques sur les revenus des ménages et à répondre aux besoins budgétaires urgents du gouvernement. Les négociations avec le FMI pour l'obtention d'une ligne de crédit ont été suspendues en 2021 en raison de la désapprobation du Fonds concernant l'introduction du bitcoin comme monnaie légale, sur laquelle M. Bukele a refusé de revenir.
Les risques relatifs à la situation budgétaire du Salvador resteront extrêmement élevés dans un contexte de faible croissance économique, d'enlisement des négociations avec le FMI sur une facilité de prêt et d'approbation d'une réforme difficilement viable du système de retraite géré par le secteur privé.
En pourcentage du PIB, les envois de fonds des travailleurs salvadoriens expatriés sont parmi les plus élevés au monde. Même si ces envois devraient ralentir dans un contexte de croissance américaine plus faible, ils resteront un moteur essentiel de la consommation privée intérieure et contribueront à financer les déséquilibres extérieurs.
Sur le plan de la croissance, le PIB devrait croître de seulement 0,5 % en 2023, compte tenu du ralentissement économique aux États-Unis qui pèse sur les envois de fonds des travailleurs émigrés au Salvador. Cette situation aura pour effet de freiner la consommation intérieure, surtout à un moment où l'inflation et les taux d'intérêt nationaux sont élevés. La réduction des impôts et des tarifs d'importation pour contenir les pressions inflationnistes croissantes, associée aux coûts de la réforme des retraites approuvée en décembre 2022, exercera une pression supplémentaire sur la situation budgétaire, réduisant la marge disponible pour d'autres dépenses publiques, comme les investissements publics. Les investissements - par les entreprises privées et par le gouvernement - seront freinés par l'incertitude quant à la capacité du Salvador à couvrir le paiement de sa dette. Le ralentissement de la demande extérieure freinera également les exportations salvadoriennes, dont l'effet ne sera que partiellement compensé par une forte décélération de la croissance du volume des importations.
Par la suite, une amélioration des conditions économiques mondiales devrait stimuler les performances, bien que nous prévoyions que la croissance économique n'atteigne qu'une modeste moyenne annuelle de 1,8 % en 2024-2027, principalement en raison de l'impact négatif de la politique du gouvernement sur l'investissement privé, qui ne sera que partiellement compensé par la hausse des investissements et des flux commerciaux entre les pays du Triangle du Nord (El Salvador, Guatemala et Honduras). Des risques pèsent sur ces perspectives. Bien que ni un défaut de paiement de la dette souveraine ni une crise de la balance des paiements ne fassent actuellement partie des prévisions de base, l'un ou l'autre pousserait probablement le Salvador en récession, tout comme la récession aux États-Unis pourrait être plus forte que prévu.
Enfin, la reprise dans l'industrie manufacturière - dominée par le secteur des maquilas (assemblage national pour la réexportation) - sera freinée par les coûts encore élevés, bien qu'en baisse, des intrants en 2023 et par l'impact du conflit entre la Russie et l'Ukraine sur la croissance mondiale. La production agricole devrait rester faible, en raison de gains de productivité limités et de la vulnérabilité du pays aux conditions climatiques défavorables.
Source : El Salvador One-click Report – 1st quarter 2023 – www.eiu.com
Accord UE-Amérique centrale
L'Union européenne et l'Amérique centrale - Costa Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua et Panama - avaient conclu un accord d'association, à Tegucigalpa en 2012. L'accord constitue un cadre juridique contractuel stable et à long terme reposant sur trois piliers : le pilier du dialogue politique, le pilier de la coopération et le pilier commercial, dont l'objectif ultime est l'établissement d'une zone de libre-échange.
L'accord a été signé en juin 2012 et l'application provisoire du pilier commercial a commencé en 2013. Fort de cet accord, le commerce entre l’Union européenne et le Panama s’est nettement développé ces dernières années. Selon la législation européenne, l’accord devait encore être approuvé par l’ensemble de ses Etats-membres, ce qui est désormais chose fait avec l’accord de la Belgique le 17 janvier 2024.