Conjoncture économique

 

La Colombie est la quatrième économie d’Amérique latine, mais elle souffre d’une faible ouverture commerciale (mesurée par le rapport commerce/PIB) et d’une base d’exportation dépendante des produits de base qui la rend vulnérable aux chocs de prix. Les efforts visant à favoriser la diversification n'ont pas abouti.
M. Petro a adopté une attitude plus conciliante à l’égard de l’opposition en ce qui concerne ses propositions politiques, au profit de la gouvernabilité. Néanmoins, l’EIU s’attend à ce que la popularité de M. Petro reste faible et qu’un candidat de centre-droit remporte les prochaines élections générales prévues pour 2026.
Le déficit budgétaire devrait se réduire progressivement en 2025-2029, bien que l’engagement fragile du gouvernement actuel en faveur de la discipline budgétaire constitue un risque pour ces prévisions. L’EIU s’attend à ce que M. Petro réussisse partiellement dans ses tentatives renouvelées de son programme social. La Colombie devrait mettre en œuvre des politiques plus favorables aux entreprises après la fin de son administration en août 2026. 
L’’économie devrait progresser de 2,5 % en 2025 après une croissance timide du PIB en 2024, estimée à 1,6 %. La désinflation et l’assouplissement monétaire soutiendront la vigueur de la consommation privée grâce à la hausse des salaires réels et à l’augmentation du crédit. Bien que l’incertitude politique continue de peser sur l’environnement des affaires, l’investissement privé devrait augmenter, sous l’impulsion d’un accord conclu par le gouvernement avec des banques privées, qui prêteront 13,6 milliards de dollars de crédit à des secteurs économiques clés tels que le logement, l’agriculture et le tourisme.
Les investissements privés dans les hydrocarbures continueront de diminuer en 2025 en raison de la suspension par M. Petro de nouvelles licences d’exploration pétrolière et gazière. Cependant, nous nous attendons à ce que les investissements dans le secteur augmentent après 2026, étant donné qu’un gouvernement favorable aux entreprises est susceptible de remporter les élections générales.
Les importations se redresseront à mesure que la demande intérieure se renforcera, et l’accélération de la croissance économique mondiale en 2025 constituera un plancher pour la demande pour les exportations colombiennes. La consommation publique soutiendra la croissance en 2025, stimulée par les programmes de soutien social de M. Petro, mais il sera contraint de mettre en œuvre de nouvelles réductions de dépenses, principalement dans les dépenses d’investissement, pour atteindre l’objectif budgétaire fixé pour cette année. Cela limitera la mesure dans laquelle les dépenses publiques peuvent stimuler la croissance globale.

Source : Colombia One-click Report – Janvier 2025 – www.eiu.com

 

Accord de libre-échange UE – Colombie/Pérou/Equateur

En juin 2012, les relations économiques entre le Pérou et l'UE ont fait un pas de géant avec la signature d'un accord commercial ambitieux et complet, qui a ouvert leurs marchés dans une zone de libre-échange, favorisant ainsi le commerce et les investissements. L'accord, qui a également été signé avec la Colombie et, ultérieurement, avec l'Équateur, est en vigueur au Pérou depuis le 1er mars 2013. Il a donné une forte impulsion aux relations économiques entre les partenaires commerciaux, dont les principales industries exportatrices ont bénéficié de la suppression des droits de douane.

Pourquoi l'accord commercial avec la Colombie est-il important pour les entreprises européennes ?

Echanges commerciaux avec la Wallonie (2023)
 

En 2023, la Colombie est le 57ème pays client de la Wallonie et son 77ème pays fournisseur.  

En 2023, la Wallonie a exporté pour un montant de 51,21 millions € vers la Colombie.  

Evolution récente des exportations wallonnes à destination de la Colombie (2019-2023) 

 

2019 

2020 

2021 

2022 

2023 

Montant exporté (millions €) 

95,18 

53,09 

71,97 

65,39 

51,21 

Evolution 

+21,3% 

-44,2% 

+35,6% 

-9,1% 

-21,7% 

Principaux secteurs d’exportation de la Wallonie à destination de la Colombie (2023)  :

En 5 ans, les exportations de produits wallons à destination de la Colombie ont diminué fortement et ne représentent plus en 2023 qu’un tout petit peu plus que le montant enregistré en 2019. Entre 2019 et 2023, les augmentations succèdent aux reculs des montants exportés sans pour autant jamais revenir aux résultats d’avant la pandémie. La part de la Colombie dans le total des exportations wallonnes représentent 0,10% du montant total exporté. 

 

Les importations de Colombie vers la Wallonie s’élèvent à 1,05 million € fin 2023, soit une augmentation de plus de 9% par rapport à l’année précédente  

Evolution récente des importations wallonnes originaires de Colombie (2019-2023) 

 

2019 

2020 

2021 

2022 

2023 

Montant (millions €) 

0,97 

0,63 

0,77 

0,96 

1,05 

Evolution 

+88,8 

-35,6 

+22,1 

+25,3 

+9,4% 

Principaux secteurs d’importation venant de Colombie en Wallonie (2023) :

Les importations de Colombie vers la Wallonie s’élèvent à 1,05 million € fin 2023, soit une augmentation de plus de 9% par rapport à l’année précédente. Au cours de la période 2019-2023, après un net recul en 2020, nos importations de produits colombiens renouent en 2022 avec les montants enregistrés en 2022 et les dépassent en 2023. La part de la Colombie dans le total de nos importations est quasi nulle et n’atteint pas 0,00%.  

Balance commerciale Wallonie- Colombie:  
Balance commerciale Wallonie-Colombie (en millions d'euros)  

 

2019 

2020 

2021 

2022 

2023 

Montant (millions €) 

+94,20 

+52,47 

+71,20 

+64,43 

+50,15 

Variation 

+16,27 

-41,74 

+18,73 

-6,78 

-14,27 

 

 

 

 

 

La Colombie devient pays membre de l’OCDE

Le gouvernement colombien a signé le 15 janvier 2019  la loi ratifiant l’adhésion de la Colombie à l´OCDE. La Colombie devient ainsi officiellement le 37ème pays à rejoindre cette organisation et le troisième pays latino-américain après le Mexique en 1994 et le Chili en 2010. Cette adhésion au club des pays les plus industrialisés  sera tout bénéfice pour la Colombie en termes de crédibilité et de visibilité sur la scène internationale. En tant que pays membre, la gestion publique de la Colombie sera évaluée sur plus de 200 critères. Cette adhésion devrait contribuer à renforcer la confiance des investisseurs étrangers dans le pays. La Colombie avait déjà anticipé son adhésion en décrétant une cinquantaine de mesures visant à améliorer la gouvernance du pays, parmi lesquelles figurent les lois anti-corruption et contre le blanchiment d’argent, le système d’échange d’informations financières avec plus de 90 pays ou encore la nouvelle loi sur les droits d’auteur. En matière environnementale, la Colombie a instauré une taxe carbone et une réglementation restreignant l’usage des sacs plastiques.

Les accords commerciaux de Colombie

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement colombien a redoublé d’efforts afin d’ouvrir l’économie nationale au monde entier. Selon le Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, le nombre d’accords de libre-échange en vigueur s’est multiplié par deux entre 2010 et 2018, en passant de 8 à 16 accords.

Aujourd’hui, la Colombie est le 3e pays de la région le mieux positionné dans le classement des économies Doing Business, et occupe la première position régionale en ce qui concerne la protection des investisseurs minoritaires

En mai 2018, la Colombie a rejoint l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et est ainsi devenue le 37-ème pays adhérant à cette organisation qui a pour but de relever les défis économiques et sociaux de la globalisation. L’adhésion de la Colombie s’est concrétisée par la Loi 1950 du 8 janvier 2019.

En ce qui concerne l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la Colombie défend une politique de libéralisation des échanges et d'insertion dans le commerce mondial. Dans le cadre de cette politique, les principes de non-discrimination et de réciprocité prévalent, garantissant de plus grands bénéfices économiques dérivés des accords commerciaux existants.

De la même manière, dans le secteur public colombien, les accords commerciaux sont les traités internationaux en vigueur conclus par l’État qui contiennent les droits et devoirs relatifs aux marchés publics. Par rapport à ceux-ci, l’état est obligé de traiter les soumissionnaires, les biens et les services étrangers comme des nationaux. Les entités étatiques doivent respecter les engagements de l’État inclus dans les accords commerciaux. Enfin, les soumissionnaires nationaux et étrangers ont le droit d’exiger l’application correcte des accords commerciaux quand ceux-ci sont applicables aux marchés publics.

L’Europe

La Colombie est liée au continent grâce à :

-  Un Accord commercial avec l’Union européenne (en vigueur depuis aout 2013)

-  Un accord de libre-échange avec l’AELE, l’Association européenne de libre-échange dont les membres sont la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein (en vigueur depuis 2011 avec la Suisse et le Liechtenstein et depuis 2014 avec la Norvège et l’Islande.

- Des accords de protection réciproque des investissements (APRI) en vigueur avec l’Espagne, la Suisse et le Royaume-Uni. L’APRI avec la France a été approuvé par la Cour constitutionnelle, mais n’est pas encore entré en vigueur.

L’Accord commercial avec l’Union européenne

Grâce à cet accord, « le commerce de tous les produits industriels, de la pêche et d’une grande majorité de produits agricoles s’est libéralisé. Par ailleurs, les conditions d’accès aux marchés pour les exportateurs colombiens et européens se sont améliorées. L’accord couvre les thèmes suivants : la libéralisation progressive et réciproque du commerce des biens et des services, la libéralisation des investissements et des paiements liés, l’ouverture aux marchés publics des deux parties, la protection des droits de propriété intellectuelle, la coopération dans le domaine de la compétence et la mise en place de mécanismes pour résoudre les litiges. » Cet accord a été régi par la loi 1669 de 2013, « par laquelle est adopté l'accord commercial entre la Colombie, le Pérou et l’Equateur d'une part, et l'Union européenne et ses États membres, d'autre part, signé à Bruxelles, en Belgique, le 26 juin 2012 ».

Les États membres de l'Union européenne concernés par l'accord sont : l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, Chypre, le Danemark, l’Allemagne, la Slovaquie, la Slovénie, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, le Royaume-Uni, la République tchèque, la Roumanie et la Suède.

Pour plus d’informations, consultez la Fiche sur l’Accord commercial entre l’UE, la Colombie, le Pérou et l’Equateur.

Amérique du Nord (États-Unis et Canada)

La Colombie a conclu un traité de libre-échange avec le Canada en vigueur depuis 2011 et avec les États-Unis en vigueur depuis 2012 qui lui ont permis d’accéder à un marché de 350 millions de consommateurs. L’accord avec les États-Unis est régi par la Loi 1143 de 2007 « Par laquelle est adopté ‘l’Accord de promotion commerciale entre la République de Colombie et les États-Unis d’Amérique, ses ‘annexes’ et ses ‘protocoles’, signés à Washington le 22 novembre 2006 ».

L’accord commercial avec le Canada est régi par la Loi du 9 décembre 2009, « Par laquelle est adopté l’Accord de libre-échange entre le Canada et la République de Colombie », signé à Lima, au Pérou, le 21 novembre 2008, et « l'Échange de lettres entre le Canada et la République de Colombie » du 20 février 2009, qui corrige les erreurs techniques et matérielles de l'accord de libre-échange Canada-Colombie.

Amérique latine et les Caraïbes

Jusqu’à présent, le pays est lié à la région par les accords commerciaux suivants :

- L’accord commercial avec le Mexique depuis 1995 (des ajustements ont été apportés au Traite de libre commerce : ils ont été ajoutés dans un protocole d'amendement et sont entrés en vigueur le 02 aout 2011).

- L'accord de Libre-commerce avec les Républiques du Salvador, du Guatemala et du Honduras depuis 2010.

- L’accord avec la Communauté andine dont les membres autres que la Colombie sont : la Bolivie, le Pérou et l’Équateur (depuis 1969).

- L’accord sur le commerce et la coopération économique et technique avec la Communauté caribéenne – CARICOM (depuis 1995)

- L’accord de partenariat économique N 59 (ACE 59) CAN – Mercosur (depuis 2006).

- L’accord entre la Colombie et le Chili (depuis 1994) (le traité de libre commerce est plus récent et remplace l’accord partiel).

- L’accord de partenariat économique numéro 49 signe avec Cuba (depuis 2001)

- L’accord partiel avec le Nicaragua (depuis 1980)

- L’accord partiel avec le Venezuela après que ce dernier se soit retiré de l’accord de Carthagène en 2006 (depuis 2012)

- L’accord commercial avec le Panama (pas encore en vigueur)

- L’accord commercial avec le Costa Rica (pas encore en vigueur)

Alliance du Pacifique 

Il s’agit d’une communauté économique regroupant la Colombie, le Chili, le Mexique et le Pérou dont l’objectif principal est de créer un marché commun incluant la libre circulation des services, des capitaux, des biens et des personnes et qui vise clairement la région Asie-Pacifique. L’Alliance représente un marché de 214 millions de personnes et un PIB moyen par habitant de 16 500 dollars (en termes de parité de pouvoir d’achat), ce qui fait d’elle la huitième puissance économique mondiale. En Amérique latine et aux Caraïbes, elle représente 50% du commerce total de la région et 45% des investissements directs étrangers. L’Accord-cadre de l’Alliance du Pacifique est entre en vigueur en Colombie en juillet 2015, après avoir suivi les procédures internes prévues par la Constitution politique. Cet accord est régi par la Loi 1745 de 2014, « par laquelle est adopté le ‘Protocole additionnel à l’Accord-cadre de l’Alliance du Pacifique’, signé à Carthagène des Indes, en République de Colombie, le 10 février 2014.

Protocole sur le commerce avec le Mercosur

Le 23 juillet 2018, la Colombie a signé un protocole sur le commerce pour pouvoir commercer des services avec les pays du Mercosur (le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay). Le protocole sert à « approfondir l’accès aux marches et bénéficier du traitement national pour les services et leurs prestataires dans les cinq pays ». Ce protocole représente un pas de plus vers le rapprochement entre le Mercosur et les pays membres de l’Alliance du Pacifique et pour les entreprises de services . En outre, il permet d’établir des conditions claires d’accès aux marchés.

Il faut souligner que l’actualisation de l’accord avec le Mercosur est entrée en vigueur en décembre 2017 et qu’il concerne plus de 900 produits industriels qui ne bénéficiaient pas d’un tarif préférentiel complet sur ce marché.

Asie-Pacifique et Moyen-Orient

La Colombie est très intéressée par l'établissement de liens avec la région Asie-Pacifique. Le gouvernement a conclu un accord de libre-échange avec la Corée du Sud, régi par la Loi 1747 du 26 décembre 2014, « par laquelle est adopté l'accord de libre-échange entre la République de Colombie et la République de Corée » et par le Décret 1078 du 30 juin 2016, « Qui contient les engagements tarifaires obtenus par la Colombie dans le cadre de l'accord de libre-échange entre la République de Colombie et la République de Corée ».

De plus, des négociations pour un accord commercial avec le Japon, débutées en décembre 2012, sont en cours.

Quant au Moyen-Orient, la Colombie a commencé des négociations avec Israël en mars 2012 pour conclure un accord commercial qui augmenterait les échanges commerciaux et les investissements. L’accord a été signé par les parties, mais n’a pas encore été approuvé par le Parlement colombien. Il est important de souligner qu’il s’agit du premier accord signé avec un pays du Moyen-Orient.

En 2011, la Colombie a commencé des négociations pour conclure un accord commercial avec la Turquie, mais les négociations sont actuellement gelées. La Colombie voudrait particulièrement renforcer ses relations avec les pays émergents connus sous le nom de CIVETS, dont elle fait partie (les autres pays sont : l’Indonésie, le Vietnam, l’Égypte, la Turquie et l’Afrique du Sud).  

 

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