Conjoncture économique
Conjoncture économique
Le Chili se caractérise par sa stabilité politique et économique ainsi que par l’ouverture de son économie. C’est aussi un pays riche en opportunités d’affaires pour nos entreprises.
Le Chili a conclu 26 accords commerciaux avec 65 économies, dont l’Union Européenne (signé en 2002 et entré en vigueur en 2003 ; révisé en 2024), soit plus de 85% du commerce mondial. Le Chili s’impose très vite comme l’une des économies les plus dynamiques d’Amérique latine. Son PIB/hab, estimé à 16.024 USD en 2024, lui permet de se classer parmi les pays les plus développés de la région. Il connaît depuis plus de 20 ans, une forte croissance économique (3,27% de moyenne entre 2010 et 2021). Tout ceci permet au Chili de se positionner comme plateforme d’exportation en Amérique du Sud vers la zone Asie-Pacifique.
En 2010, le pays adhère à l’OCDE, témoignant ainsi qu’une reconnaissance internationale de sa stratégie et gestion de ses dépenses publiques.
Cependant, le Chili connaît encore de grandes disparités sociales et la crise déclenchée en octobre 2019 (« estallido ») a également eu de lourdes répercussions sur la croissance économique, sur le taux de change avec le dollar, sur l’inflation, le chômage et le déficit budgétaire.
L’année 2023 a été une année de bouleversements au Chili, qui ont impacté négativement l’activité économique (+0,2%). En revanche, l’année 2024 est une année de reprise avec une croissance estimée à 2,2%, grâce notamment à l’assouplissement de la politique monétaire et une amélioration de la demande interne.
Ce rebond est porté par les bonnes performances des secteurs miniers (le PIB minier a crû de 6,9 % et 5,5 %), d’électricité, eau et gaz, du commerce et des transports. Du côté de la demande, ce sont surtout les exportations, notamment de cuivre et de lithium, qui ont tiré le PIB à la hausse (+3,7 % et +7,3 %). Le Chili est en effet l’un des principaux producteurs miniers au monde (1er rang mondial pour le cuivre). Le ralentissement de l’inflation, qui a atteint 4,7 % en octobre, conjugué à l’assouplissement monétaire (taux directeur divisé par deux de 11,25 % à 5,25 %) soutiennent la demande intérieure, bien que la consommation privée demeure fragile.
Le Chili reste toutefois fortement dépendant des matières premières, notamment du cuivre et du lithium. Celles-ci représentent plus de la moitié des exportations du pays. Le Chili est également fortement dépendant en termes d’énergies. Le pays tente d’ailleurs de redéfinir sa matrice de production énergétique et a mis en place une stratégie nationale de production d’hydrogène vert.
Enfin, le Chili est un précurseur en matière de finance verte, il est le premier Etat émetteur d’une obligation souveraine verte en Amérique latine.
Le marché du travail s’est nettement dégradé en 2023 et reste touché par un taux de chômage élevé (8,7% en septembre 2024). Le Chili est en outre marqué par des fortes inégalités de genre sur le marché du travail : le taux de participation des femmes au marché du travail est de 60,5 %, et bien qu’en forte hausse par rapport aux 40,3 % de 2005, il reste largement en deçà de celui des hommes (77,6 %) et de la moyenne de l’OCDE (80 %). Les inégalités de revenu demeurent importantes. Le taux de pauvreté a cependant baissé de manière significative entre 2017 et 2022 (de 8,5 % à 6,5 %) grâce à la forte hausse des prestations sociales, notamment aux subventions aux ménages et à la nouvelle pension minimale garantie.
Les finances publiques se sont dégradées en 2023 (déficit de 2,3 % du PIB) en raison du ralentissement économique et des mesures adoptées dans le cadre du bouclier anti-inflation. En 2024, le déficit public se stabilise à 2,3 % du PIB, malgré la hausse attendue des recettes dans le sillage d’une nouvelle redevance minière. Le niveau de recettes publiques est relativement faible (24,7 % du PIB attendu en 2024), et les difficultés à capter des recettes limitent les marges de manœuvre en cas de choc externe, rendant l’équilibre budgétaire particulièrement volatile. Cependant, la conduite d’une politique de dépenses prudente permet au Chili d’afficher une dette publique soutenable. En dépit de la trajectoire haussière, l’endettement public devrait rester en-dessous du plafond légal de 45% du PIB fixé par les autorités chiliennes en 2022.
Le Chili présente un risque souverain faible selon le FMI, compte tenu d’une certaine maîtrise de la dette publique et d’importantes réserves de change. Grâce à cette stabilité, le Chili dispose d’un accès aisé aux financements internationaux, le risque souverain étant jugé faible par les agences de notations.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le Président chilien Boric s’est engagé dans un processus de réformes du cadre social et économique du pays. Toutes n’ont pas encore pu aboutir et sont toujours en discussion au Congrès du fait d’une absence de majorité pour le gouvernement en place.
Une partie des réformes vise à lutter contre les inégalités (baisse du temps de travail ; hausse du salaire minimum, augmentation de la pension). Par ailleurs, une nouvelle redevance minière ayant pour objectif d’augmenter les revenus de l’État est entrée en vigueur en 2023. Les discussions portant sur d’une hausse de la part du PIB pour financer l’élargissement des droits sociaux (retraite, santé) et renforcer la sécurité publique, sont toujours en discussion au Congrès, sans avancée majeure cependant en 2024.
Le Chili est également engagé dans la transition écologique et vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. Dans cette perspective, le Chili a adopté une taxe sur le carbone de 5 USD/t de CO2 et prévoit d’arrêter ses centrales à charbon à l’horizon dès 2030. À terme, le Chili ambitionne aussi de devenir l’un des principaux exportateurs d’hydrogène bas carbone et de lithium.
La finance verte sera également mise à contribution avec l’objectif des autorités chiliennes de mettre en conformité, au cours des 4 prochaines années, la moitié du financement de la dette publique avec les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Points forts / Points faibles
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Perspectives 2025
Pour 2025, l’activité devrait rester dynamique (+2,4 % selon le FMI, +2,2 % OCDE), soutenue par toutes les composantes de la demande et par le secteur minier. Le Chili demeure toutefois exposé à de nombreux risques externes, notamment l’évolution des cours mondiaux des minerais et la demande chinoise.
Selon les prévisions, la croissance du PIB chilienne devrait ralentir légèrement en 2025 notamment en raison de la progression plus lente de la consommation des ménages, facteur qui restera néanmoins le principal moteur de croissance. Le processus de désinflation et l’assouplissement de la politique monétaire contribuent à la croissance du PIB et à la baisse du taux de chômage. Dans le même ordre d’idées, l’augmentation des dépenses publiques devraient également suivre la tendance à la baisse. En revanche, dans la même période, une accélération de l’investissement privé en raison de conditions de financement relativement meilleures ainsi que des prix élevés du cuivre.
Début 2025, le Chili se trouve confronté au phénomène climatique « La Niña » qui pourrait entraîner une période de sécheresse avec des conséquences préoccupantes tant pour l’agriculture (2% du PIB) et l’exploitation minière (11% du PIB).
Les exportations chiliennes représentent 25% du PIB. Leur croissance devrait quelque peu ralentir cette année, ce qui s’explique en grande partie par un essoufflement progressif de son principal partenaire commercial, la Chine, qui absorbe à elle seule 39% de ventes chiliennes à l’étranger.
Le déficit de la balance commerciale devrait rester stable en 2025. De son côté, l’excédent commercial devrait, quant à lui, se réduire, traduisant une croissance plus rapide des importations que des exportations.
Destination des exportations chiliennes :
- Chine (39%)
- USA (15%)
- Union européenne (7%)
- Corée du sud (6%)
Principaux produits exportés : produits miniers dont cuivre, fruits, produits de la mer, bois
Provenance des importations :
- Chine (23%)
- USA (20%)
- Union Européenne (11%)
- Brésil (10%)
- Argentine (7%)
Principales importations chiliennes : pétrole, automobiles, équipements audiovisuels, matériel de transport, médicaments.
Statistiques des échanges commerciaux avec la Wallonie et la Belgique (2023)
Pour l’année 2023, le Chili occupe :
- Le 44ème rang dans le classement mondial des clients de la Wallonie. C’est notre 5ème marché pour la zone Amériques, après les USA, le Brésil, le Mexique et le Canada, et devant, la Colombie, l’Argentine et le Panama.
- Le 60ème rang dans le classement mondial des clients de la Belgique.
En 2023, les exportations se sont élevées :
- Pour la Wallonie, à 79,19 millions EUR, soit 0,14 % du total wallon exporté.
- Pour la Belgique, à 473,14 millions EUR, soit 0,13 % du total belge exporté.
Pour les 6 premiers mois de 2024, les exportations wallonnes se sont élevées à 29,21 millions EUR et à 254,64 millions EUR pour la Belgique.
Secteurs des exportations wallonnes
Les principaux produits wallons exportés vers le Chili en 2023 sont :
Ces 6 secteurs concentrent 93,68 % des exportations wallonnes à destination du Chili.
Part de ce pays dans les exportations wallonnes totales (%) : 0,14 %.
Part de la Wallonie dans les exportations belges vers ce pays (%) : 16,99.
Secteurs des exportations belges
Les principaux produits belges exportés vers le Chili en 2023 sont :
Part de ce pays dans les exportations belges totales (%) : 0,13 %
Importations de la Wallonie et de la Belgique en provenance du Chili
Pour l’année 2023, le Chili occupe :
- Le 76ème rang dans le classement mondial des pays fournisseurs de la Wallonie. C’est notre 9ème fournisseur pour la zone Amériques, après les USA, le Canada, le Brésil, le Mexique , le Venezuela, le Pérou, l’Equateur , l’Argentine et devant la Colombie. La part de ce pays dans le total des exportations wallonnes est de 0,0%.
- Le 49ème rang dans le classement mondial des pays fournisseurs de la Belgique.
En 2023, les importations se sont élevées :
- Pour la Wallonie, à 1,12 million EUR, soit 0 % du total wallon importé.
- Pour la Belgique, à 440,47 millions EUR, soit 0,12 % du total belge importé.
Pour les 6 premiers mois de 2024, les importations wallonnes se sont élevées à 0,35 million EUR et à 153,29 millions EUR pour la Belgique?
Principaux secteurs d’importation en Wallonie en provenance du Chili (2023)
Principaux secteurs d’importation en Belgique en provenance du Chili (2023)
Evolution récente des exportations wallonnes à destination du Chili (2020-2023)
|
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
Montant en millions € |
58,25 |
77,36 |
88,06 |
79,19 |
Taux de croissance |
-21,96% |
+32,81% |
+13,83% |
-10,07% |
Evolution récente des exportations belges à destination du Chili (2020-2023)
|
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
Montant en millions € |
334,06 |
447,05 |
588,14 |
473,14 |
Taux de croissance |
-14,98% |
33,82% |
31,56% |
-19,55% |
Evolution récente des importations wallonnes originaires du Chili (2020-2023)
|
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
Montant en millions € |
6,88 |
2,80 |
2,19 |
1,12 |
Taux de croissance |
573,42% |
-59,25% |
-21,79% |
-48,92% |
Evolution récente des importations belges originaires du Chili (2020-2023)
|
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
Montant en millions € |
274,73 |
193,53 |
423,35 |
440,47 |
Taux de croissance |
-13,64% |
-29,56% |
118,75% |
4,04% |
Balance commerciale Wallonie-Chili (en millions d'euros)
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
+74,55 |
+85,86 |
+78,07 |
+78 |
Balance commerciale Belgique-Chili (en millions d'euros)
2020 |
2021 |
2022 |
2023 |
+59,3 |
+253,5 |
+164,79 |
+32,67 |
Accord politique et commercial UE-CHILI
Un accord d’Association a été signé entre l’Union Européenne et le Chili en 2002 et entré en vigueur en 2003.
En 2023, les parties décident de sa modernisation afin d’y intégrer des clauses environnementales et inviter l’UE à investir davantage dans les énergies renouvelables chiliennes.
Le Parlement européen a ratifié un accord commercial intérimaire en février 2024 et désormais en vigueur, et ce, jusqu'à ce que le processus de ratification par les États membres de l'UE soit complété. Ce n'est qu'à ce moment-là que l'accord cadre pourra entrer en application.
Cet accord intérimaire a pour objectif de réduire les risques associés aux chaînes d'approvisionnement, d'augmenter les exportations et de faciliter les investissements, tout en assurant un approvisionnement durable en matières premières critiques.
Il prévoit la suppression des droits de douane sur 99,9 % des exportations de l'UE, tout en garantissant des conditions de concurrence équitables pour les produits européens sur le marché chilien. De plus, il vise à optimiser le flux de matières premières et de produits dérivés, à simplifier l'accès des entreprises de l'UE souhaitant commercialiser leurs produits au Chili, et à garantir aux investisseurs européens une protection équivalente à celle accordée aux investisseurs chiliens.
L'accord facilitera également l'accès aux marchés publics pour les entreprises de l'UE investissant dans le pays, tout en permettant aux PME chiliennes et européennes de tirer pleinement parti des opportunités offertes par cet accord.
EU-Chile - Advanced Framework Agreement
Trade and Sustainable Development