Conjoncture économique
Conjoncture économique
- L'économie canadienne est la dixième du monde et la plus petite du G7. Elle est fortement intégrée à celle des États-Unis, qui sont de loin son principal partenaire commercial. L'économie est basée sur les services, mais le Canada est également le quatrième exportateur de pétrole au monde.
- L'activité économique demeure atone, en raison de deux années de forte inflation et d'une hausse progressive du taux de chômage. La chute des prix des matières premières, notamment du pétrole brut, a une incidence négative sur les perspectives d'exportation du Canada, les produits énergétiques représentant environ 23 % des exportations canadiennes de marchandises. Les prix du pétrole, qui ont chuté de 3 % par an en 2024, devraient encore baisser en 2025-2026. La demande des consommateurs demeure faible en raison des effets des taux d'intérêt précédemment élevés.
- EIU prévoit une croissance du PIB réel de 1,6 % en 2025, la baisse des taux d'intérêt soutenant les ménages et les entreprises.
- Un resserrement des politiques d'immigration affectera le potentiel de croissance du PIB, d'autant plus que la quasi-totalité de la croissance canadienne depuis la pandémie est attribuable à la croissance de la population active plutôt qu'à l'amélioration de la productivité.
- Une administration américaine dirigée par M. Trump pèsera sur les perspectives économiques du Canada, particulièrement en 2025 et 2026. EUI estime que ces effets se feront sentir de deux manières principales : des effets directs, par l’intermédiaire des barrières commerciales imposées aux échanges commerciaux entre les États-Unis et le Canada, et des effets indirects, du ralentissement de l’économie américaine résultant des perturbations commerciales qui réduisent la demande d’exportations canadiennes. EIU s’attend à ce que les droits de douane américains sur les importations canadiennes augmentent à 5 %, en moyenne pondérée, mais pas autant que la menace d’un droit général de 25 %.
- Bien que EIU pensent que l’accord demeurera en grande partie intact, la renégociation prévue de l’accord de libre-échange tripartite, l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC), en 2026, pourrait déclencher des mesures commerciales de la part de l’administration américaine, notamment le durcissement potentiel des exigences en matière de règles d’origine, défavorable aux entreprises canadiennes.
- Si la menace de M. Trump d’imposer un tarif général de 25 % au Canada sera mise en œuvre dans son intégralité, EIU s’attend à ce que la croissance canadienne en 2025 et 2026 soit considérablement revue à la baisse, avec le risque que le Canada entre en récession.
Source : EIU, rapport du 11.03.2025
Echanges commerciaux avec la Wallonie (2023)
Exportations wallonnes vers le Canada
En 2023, le Canada occupait le 34ième rang dans le classement mondial des clients de la Wallonie. Dans les pays des Amériques, le Canada est 4ième client de notre région derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Mexique.
En 2023, nos exportations se sont élevées à 154,45 millions EUR, soit 0,27 % du total wallon exporté.
Pour les six premiers mois de 2024, le Canada occupait le 34ième rang dans le classement mondial des clients de la Wallonie, avec 83,71 millions EUR, malgré une augmentation de 8,7% par rapport aux exportations des six premiers mois en 2023.
Secteurs des exportations en 2023 :
Variations de l’export depuis 2020 (%)
Variations des exportations (%) |
Wallonie |
Belgique |
2021/2020 |
-15,7 |
+16,9 |
2022/2021 |
-74,8 |
-3,9 |
2023/2022 |
-16,6 |
-1,3 |
6 mois 2024/6 mois 2023 |
8,7 |
-3,5 |
Pour 2023, la part de la Wallonie dans les exportations de la Belgique vers le Canada était de 5,64%.
Importations de la Wallonie depuis le Canada
En 2023, le Canada se situait au 26ième rang dans le classement mondial des fournisseurs de la Wallonie. Parmi les pays des Amériques, le Canada était le 2ième fournisseur de notre région derrière les Etats-Unis, devançant le Brésil et le Mexique.
En 2023, nos importations se sont élevées à 123,91 millions EUR, soit 0,41% du total wallon importé.
En comparaison avec les importations de 2022, cela représente une diminution de 31.2%. Cela s’explique principalement par une chute de 57.7% dans les importations de produits des industries chimiques et pharmaceutiques et en particulier dans les médicaments. Néanmoins, le secteur des industries chimiques et pharmaceutiques reste le plus important dans nos importations, représentant 46,61% du total en 2023
Pour les six premiers mois de 2024, le Canada occupait le 24ième rang dans le classement mondial des fournisseurs de la Wallonie, soit 76,81 millions EUR.
Secteurs des importations en 2023 :
Variations de l’import depuis 2020 (%)
Variations des importations (%) |
Wallonie |
Belgique |
2021/2020 |
+39,2 |
+3,9 |
2022/2021 |
-4,6 |
+34,8 |
2023/2022 |
-31,2 |
-21,1 |
6 mois 2024/6 mois 2023 |
+17,7 |
-23,1 |
Pour 2023, la balance commerciale était positive pour la Wallonie (30,53 millions EUR).
Bulletins conjoncturels des Caisses Desjardins
CETA : avantages pour les PME wallonnes
Entrée en vigueur l’Accord de libre-échange entre l’UE et le Canada ce 21/09/2017:
Bénéfices des secteurs plus particulièrement concernés en Wallonie
Secteur pharmaceutique
Tarifs déjà très bas mais le secteur bénéficiera particulièrement des dispositions relatives à la propriété intellectuelle et le protocole sur la reconnaissance mutuelle des bonnes pratiques de fabrication (GMP).
Machine et équipements
Outre les économies de droits de douane, il permettra de supprimer les coûts de double test grâce à la reconnaissance des certificats d'évaluation de conformité.
Produit alimentaires
Les tarifs actuels peuvent atteindre 15%, rendant la compétition difficile pour nos entreprises. L’accord prévoit la suppression de la plupart des droits de douanes pour les produits agricoles et alimentaires (suppression 90,9% lignes tarifaires agricoles) et un engagement visant à éliminer rapidement les obstacles phytosanitaires.
NB :
Pour les produits plus sensibles :
- Quotas maintenus pour l’importation de bœuf et de porc, au-dessus desquels des tarifs élevés s'appliquent
- Pas de réduction tarifaire pour la volaille et les œufs
L'UE pourra toujours utiliser ses outils traditionnels pour protéger les agriculteurs, y compris le système de prix d'entrée des fruits (particulièrement important pour protéger les producteurs wallons de fruits et légumes).
Les exportations canadiennes devront se conformer aux normes EU, y compris sa législation sur les OGM et sur l'utilisation d'hormones et d'antibiotiques dans la production alimentaire.
Services
La moitié de la croissance économique générée par l’AECG devrait provenir des services, avec un accès au marché canadien facilité par :
· La reconnaissance mutuelle de certaines qualifications (avocats, comptables, architectes et ingénieurs) ;
· La possibilité de travailler plus facilement de manière temporaire au Canada ;
· L’accès aux contrats publics (les offres seront centralisées sur un site internet).
De manière générale, l’AECG devrait permettre aux PME (70% des exportateurs belges vers le Canada) d’exporter davantage et d’être plus compétitives vis-à-vis des grandes entreprises, grâce à des procédures douanières simplifiées et des exigences techniques plus compatibles.
Les entreprises canadiennes seront également amenées à limiter leurs intrants américains et se fournir d’avantage en Europe pour répondre aux règles d’origine (déterminant la provenance d’un produit importé).
La Commission Européenne a procédé à une analyse des secteurs plus particulièrement visés par pays. Elles peuvent être consultées à la page suivante CETA in your town
L’Accord Canada-États-Unis-Mexique (AEUMC)
L’AEUMC est un ALE entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. L’AEUMC est entré en vigueur le 1er juillet 2020 et gouverne les échanges commerciaux (c.à.d. les importations et les exportations) et les investissements entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. L’AEUMC remplace l’ALENA, qui était en application depuis le 1er janvier 1994.
Bien qu’une grande partie de l’AEUMC soit identique à l’ALENA, les deux accords diffèrent à plusieurs égards. Globalement, l’AEUMC est un accord plus moderne puisqu’il adresse de nouvelles problématiques reliées au commerce international, tels que le commerce électronique et numérique, les droits de propriété intellectuelle et les échanges transfrontaliers de données personnelles, ce sur quoi l’ALENA était silencieux. L’AEUMC est aujourd’hui un ALE dit « de seconde génération » puisqu’il vise substantiellement l’élimination des barrières non-tarifaires au commerce.
Bien que le traité court jusqu’en 2026, des modifications ou des droits de douane supplémentaires ne sont pas à exclure. En mars 2025, le président américain Donald Trump a annoncé des droits de douane de 25% sur les marchandises en provenance du Canada.
Pour en savoir + : Le texte de l’AEUMC et les textes connexes