Indicateurs politiques
Bahreïn est une monarchie constitutionnelle dotée d’un parlement bicaméral.
Pouvoir exécutif
Le pouvoir exécutif est détenu à la fois par le roi Hamed Ben Issa al Khalifa et son Premier Ministre. En vertu de la constitution, le Roi possède de larges pouvoirs. Il est également commandant en chef de l’armée et dispose de l’étendue du pouvoir législatif.
Le Premier Ministre de Bahreïn est le Sheikh Khalifa Bin Salman al Khalifa. Ce dernier est l’oncle du Roi et est à la tête du Conseil des ministres depuis 1971. Selon la constitution, le Premier Ministre est désigné par le Roi et en cas de démission, c’est l’entièreté du Conseil des ministres qui est contraint de démissionner. Le Roi nomme également les autres ministres sur avis du Premier Ministre. Depuis 2013, le Vice Premier Ministre est le Prince Salman Bin Hamad Al Khalifa, fils du monarque et Prince héritier.
Pouvoir législatif
Depuis 2002, la représentation nationale est constituée de deux chambres : la chambre des députés « Majlis Al Nuwwab » et une haute chambre «Majlis Al Choura», toutes deux composées de 40 sièges. Les membres du «Majlis Al Nuwwab» sont élus au suffrage direct tandis que les membres du «Majlis Al Choura» sont nommés par le Roi. Pour être approuvée, une loi doit passer par les deux chambres pour ensuite être ratifiée par le Roi.
Pouvoir judiciaire
Le pouvoir judiciaire de Bahreïn est divisé entre différents tribunaux de première instance. Le Roi est quant à lui président du Haut Conseil judiciaire, s’assurant du bon fonctionnement des tribunaux de première instance et du Ministère Public.
Il existe également une cour d’appel nommée la «High Civil Appeals Courts» ainsi qu’une Cour Constitutionnelle. Le rôle de cette dernière est de s’assurer de la compatibilité des projets de lois avec la constitution de Bahreïn. Elle est composée d’un président et de six membres nommés par le Roi sous recommandation du Haut Conseil judiciaire.
Situation politique actuelle
Le pays fait face à un fort antagonisme entre chiites et sunnites. Alors que la famille royale est sunnite, les chiites, qui représentent près de 70% de la population, s’estiment marginalisés sur le plan politique et économique. Dans le cadre du Printemps arabe en 2011, un mouvement de contestation est né au sein du pays. Celui-ci fut toutefois réprimé par le régime avec l’aide de l’Arabie saoudite. Le Cheikh Ali Salman, leader de l’opposition chiite, fut arrêté en juin 2015 et condamné à une peine de quatre ans de prison. D’autres dissidents chiites ont par ailleurs été condamnés à des peines de prison à perpétuité. Ces tensions communautaires ont été également exacerbées par l’attentat qui a frappé le pays le 28 juillet 2015. Les revendications chiites ont eu des conséquences négatives sur les relations du pays avec l’Iran que Bahreïn accuse d’être responsable des attentats de 2015. Ainsi, il n’est pas exclu que des troubles éclatent de nouveau après l’épidémie de coronavirus.
De plus, les retombées économiques de la pandémie ajoutées à l'effondrement des prix du pétrole vont obliger le gouvernement à reporter la mise en œuvre d'objectifs politiques plus larges. Les effets de la pandémie sur le moyen terme causeront ainsi de nombreux défis au régime. Le gouvernement pourrait réintroduire de mesures d'austérité à partir de 2022 afin de réduire son important déficit budgétaire causé par la baisse des recettes pétrolières et la mise en œuvre d'importants plans de relance. Les autorités devront également tenter d’augmenter le taux d’emploi des jeunes (en poursuivant la bahreïnisation) et trouver une réponse aux différentes demandes sociales faites par la population dans un contexte de chute des revenus pétroliers et de détérioration des perspectives à court terme pour le secteur non pétrolier.
Enfin, Bahreïn devra également faire face à une demande croissante pour plus de liberté d’expression, de liberté politique et de liberté de la presse. Le pays enregistre toutefois des progrès concernant la lutte contre la corruption et a signé dans ce cadre la Convention des Nations Unies contre la corruption. De plus, Bahreïn est un Etat où la petite délinquance est très peu développée.
Politique extérieure
La politique extérieure de Bahreïn devrait continuer d’être influencée par ses alliés saoudiens et américains et leur hostilité envers l’Iran, qu’ils accusent d’avoir armé des militants chiites radicaux. De plus, une certaine nervosité a émergé à la suite de l’assassinat du général iranien Qassem Suleimani par les Etats-Unis. Le pays qui abrite plus de 9000 soldats américains sur son territoire pourrait être la cible de représailles futures par l’Iran.
Les Bahreïnis ont également accusé l’Iran d’être responsable de l’émergence des cas de coronavirus sur son territoire, leur reprochant de ne pas avoir pris les mesures nécessaires en temps et en heure, ce qui n’améliore pas les relations entre les deux Etats.
Bahreïn - avec les Emirats arabes unis, l'Égypte et l'Arabie saoudite – a mis en place un blocus de transport envers le Qatar en juin 2017. Cette mesure a été prise car ces différents Etats accusent le Qatar de soutenir différents groupes islamistes radicaux de différentes couleurs et d’entretenir des liens solides avec l'Iran.
Comme ses voisins du Golfe, Bahreïn maintient son engagement en faveur des droits et de la souveraineté des Palestiniens. Toutefois, on peut observer des liens naissants avec Israël. Le gouvernement a exprimé son soutien au plan de paix américain récemment dévoilé et a exhorté Israël et les Palestiniens à entamer des négociations sous le parrainage des États-Unis.
Les difficultés économiques du Royaume couplées aux menaces permanentes pour la sécurité et l'instabilité politique régionale, devrait également inciter Bahreïn à renforcer ses alliances avec les pays occidentaux (principalement les États-Unis et le Royaume-Uni).
Organisations internationales
Bahreïn est membre des principales organisations internationales telles que :
- L’Organisation des Nations Unies (ONU)
- La Ligue arabe
- L’Organisation des Pays exportateurs du Pétrole (OPEP)
- Le Fonds monétaire international (FMI)
- Le Conseil de Coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG)
- L’Organisation mondiale du Commerce
- Organisation de la Coopération islamique