Données politiques de base

Nature de l'Etat : L'Arabie Saoudite est une monarchie dans laquelle le roi dispose des pouvoirs suprêmes.

Le pouvoir exécutif

Le roi est à la fois le chef de l'état et le chef du gouvernement. La monarchie est héréditaire. Le Conseil des Ministres (cabinet) est nommé par le monarque et il est constitué de nombreux membres de la famille royale. Le Conseil des Ministres possède à la fois des pouvoirs législatifs et exécutifs qui sont soumis à l'approbation du roi.

Le pouvoir législatif

Il n'y a pas de législature élue en Arabie Saoudite. Un Conseil consultatif a été nommé en août 1993, qui compte 120 membres et un Président a été nommé par le roi pour un mandat de quatre ans. Ce Conseil a des pouvoirs limités et il n'affecte pas le processus de prise de décision ou les structures du pouvoir de façon significative. Le peuple d'Arabie Saoudite bénéficie de droits politiques limités.

Les principaux partis politiques

Aucun parti politique n'est autorisé en Arabie Saoudite. Certains mouvements et partis (Islamistes, communistes, libéraux, verts, etc.) peuvent cependant exister, sous la forme d'organisations non reconnues.

Chefs de gouvernement

Le roi et Premier Ministre : Salman bin Abdulaziz al-Saud (depuis janvier 2015) - héréditaire.

Héritier : Mohammed bin Salman (depuis avril 2015) - fils du roi

Les prochaines élections

Pas d'élections prévues. La monarchie est héréditaire.

 

Situation politique actuelle

L’Arabie Saoudite se trouve dans une phase de transformation politique et économique intense sous la direction du prince héritier Mohammed bin Salman (MBS), architecte du programme Vision 2030. Ce plan, lancé en 2016, vise à diversifier l'économie au-delà du pétrole et à moderniser la société saoudienne tout en maintenant une forte stabilité politique. Le prince Mohammed bin Salman, qui est désormais Premier ministre, continue à centraliser le pouvoir au sein de la monarchie, consolidant son autorité sur les organes de sécurité et d'influence du royaume.

Les relations extérieures, autrefois marquées par les tensions, ont pris un tournant. L'Arabie Saoudite a rétabli ses relations avec l'Iran en 2023, sous l'égide d'une médiation chinoise, marquant un changement majeur dans sa politique régionale. Ce rapprochement s'inscrit dans la volonté de Riyad de réduire les conflits régionaux, notamment au Yémen, où un cessez-le-feu a été négocié avec les Houthis, malgré les tensions persistantes.

La politique étrangère saoudienne est de plus en plus pragmatique, cherchant à maintenir des relations avec diverses puissances mondiales, comme les États-Unis, la Chine et la Russie. Ce repositionnement stratégique est essentiel pour garantir les investissements et soutenir les projets ambitieux tels que NEOM et les autres "giga-projets" visant à transformer l'économie du pays​.

Le roi Salman bin Abdel-Aziz devrait ainsi continuer à déléguer la majeure partie de son pouvoir au prince Mohammed bin Salman al-Saud. Etant donné l’âge avancé du roi et sa santé considérée comme fragile, il est probable que le prince Mohamed bin Salman al-Saud monte sur le trône dans les prochaines années. Il pourrait alors potentiellement régner pendant une cinquantaine d’années étant donné qu’il n’est âgé que de 39 ans, ce qui pourrait lui permettre de remodeler profondément le pays. Cette délégation du pouvoir par le roi Salman bin Abdel-Aziz a déjà permis au prince de mettre en place des réformes sociales mais aussi de consolider son pouvoir et de prendre des mesures relativement fortes, voire même coercitives contre les menaces perçues. En novembre 2017, une opération d’arrestations en masse a été menée contre des figures importantes du gouvernement, du monde des affaires et même de la famille royale dans le cadre d’une opération anti-corruption ce qui a permis au prince de consolider à la fois sa figure autoritaire mais aussi populaire. En mars 2020, plusieurs des plus hauts responsables de la famille Al Saud ont également été arrêtés et accusés de sédition.

Le prince Mohamed Ben Salman a pris en charge des mesures de réformes économiques importantes à travers le plan vision 2030. Le prince a également gagné en popularité en levant l’interdiction de conduire des femmes. Néanmoins, aucune mesure visant à améliorer les droits politiques n’est prévue au programme, ce qui pourrait à terme mener à un mécontentement de la part de la population. Le prince est également la cible d’importantes critiques en matière de respect des droits de l’homme. En effet, le meurtre en octobre 2018 de Jamal Khashoggi, journaliste saoudien critique du pouvoir saoudien, a fortement entaché la réputation du régime au niveau international. L’Arabie Saoudite a constamment refusé les demandes d’enquêtes internationales, préférant mener un procès national contre 15 suspects potentiels. Ce procès n’a pas permis d’améliorer l’image du régime, mais au contraire, il a été vivement critiqué par la communauté internationale concernant notamment les exigences en matière de transparence. Toutefois, malgré les vives critiques à l’encontre de l’Arabie Saoudite, les relations du pays avec les grandes puissances occidentales demeurent relativement cordiales.

Politique internationale

En 2024, la politique étrangère de l'Arabie Saoudite est largement influencée par les défis géopolitiques de la région. À court terme, les relations internationales du royaume sont dominées par le conflit entre Israël et le Hamas, qui a mis à mal les efforts saoudiens pour réduire les risques politiques au Moyen-Orient. L'instabilité régionale croissante pousse l'Arabie Saoudite à renforcer ses dispositifs de sécurité, en particulier à travers des négociations avec les États-Unis pour un accord bilatéral, visant à offrir au royaume des garanties de défense contre les attaques extérieures, ainsi qu'un accès à des équipements militaires avancés et un soutien pour un programme nucléaire civil. Cependant, la finalisation de cet accord avant l'élection présidentielle américaine de novembre reste incertaine.

Les États-Unis espèrent que cet accord inclurait également un cessez-le-feu à Gaza et un accord de normalisation historique entre l'Arabie Saoudite et Israël, une extension des Accords d'Abraham signés en 2020. Toutefois, tout progrès significatif semble peu probable à court terme en raison de l'opposition ferme du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la création d'un État palestinien, une demande conjointe de Riyad et de Washington.

En parallèle, l'Arabie Saoudite doit faire face aux risques que représenterait une normalisation des relations avec Israël pour son rapprochement récent avec l'Iran. Le royaume, après avoir rétabli des relations diplomatiques avec l'Iran en 2023, cherche à maintenir ce rapprochement malgré les tensions persistantes et le risque d'une nouvelle guerre régionale. Un des principaux objectifs de Riyad est d'éviter un affrontement renouvelé avec les Houthis soutenus par l'Iran au Yémen, qui pourraient de nouveau cibler les installations pétrolières saoudiennes.

Par ailleurs, le partenariat stratégique de longue date avec les États-Unis n'empêche pas l'Arabie Saoudite de renforcer ses liens avec des partenaires non occidentaux, notamment la Chine. Cette orientation est accentuée par l'intégration du royaume au groupe BRICS au début de 2024, soulignant la volonté de Riyad de diversifier ses alliances économiques et politiques​.

Dans le Golfe, les relations avec le Qatar, longtemps tendues, continuent de s'améliorer après la réconciliation de 2021. Toutefois, des frictions subsistent avec les Émirats Arabes Unis, Riyad cherchant à surpasser les EAU en tant que principal centre d'affaires de la région.

Les relations avec l'Europe se renforcent également. L'Union européenne continue d'exprimer des préoccupations sur les droits de l'homme, mais l'Arabie Saoudite est perçue comme un partenaire économique de plus en plus attractif dans le cadre de son programme Vision 2030, notamment en raison des réformes économiques et sociales en cours. Riyad intensifie ses échanges avec des pays européens comme la France, l'Allemagne et la Suède​.

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