L’Albanie a enregistré une baisse significative de son taux de pauvreté, qui est passé de 25,4 % en 2002 à 14,3 % en 2012. Son PIB par habitant stagne en revanche autour de 30 % de la moyenne européenne, ce qui en fait l’un des pays les plus pauvres des Balkans. L’agriculture est l’un des principaux secteurs de l’économie albanaise : sa part dans le PIB est d’environ 23 %, le secteur employant environ 43 % de la population active.

Le pays, qui dispose de ressources importantes (chrome, pétrole, fer, acier ou minerais), a notamment permis d’attirer les investissements étrangers. C’est le cas notamment dans le secteur de l’énergie (complexe hydroélectrique sur la rivière Devoll et gazoduc trans-adriatique). L’Albanie exporte des matières premières et doit importer des biens d’équipement et certains services. L’économie albanaise est toutefois portée par le dynamisme du secteur tertiaire (environ 48 % du PIB en 2019), notamment lié à l’essor du tourisme. Le pays dispose en effet d’une ouverture sur la mer favorable à son développement économique et touristique. 

Le PIB réel a connu une croissance robuste en 2022, de 4,8 %, malgré l'impact de la guerre en Ukraine. La croissance a été soutenue par une demande intérieure résistante, une saison touristique estivale vigoureuse et une forte activité de construction dans le secteur résidentiel.

Cependant, en 2022, des manifestations de rue de grande ampleur ont eu lieu dans toute l'Albanie en raison de la forte hausse des prix des carburants et des denrées alimentaires. Le gouvernement a introduit un ensemble de mesures sociales, mais les prix demeurent élevés. Compte tenu de la pauvreté généralisée et du manque de confiance dans les hommes politiques, l'Albanie est très vulnérable à l'instabilité politique et aux troubles sociaux. Ceci constitue un risque à surveiller dans les 2 années à venir.

Un ralentissement de la croissance à 3 % en 2023 est prévisible. Au niveau global, la Russie et l'Ukraine sont des partenaires commerciaux mineurs, mais ils sont d'importants fournisseurs de certains produits pour l'Albanie, notamment le blé, les céréales et le pétrole. Les revenus disponibles seront soutenus par une forte croissance des salaires, mais les prix toujours élevés des produits essentiels, en particulier des denrées alimentaires, devraient limiter la consommation privée.

Avec une normalisation progressive des conditions de la chaîne d'approvisionnement mondiale et un assouplissement de la politique monétaire, le PIB réel devrait croître à des taux plus normaux en 2024-27, avec une moyenne de 3,5 % par an.

Le potentiel de croissance de l'Albanie est cependant limité par des problèmes structurels profondément ancrés. Les deux principaux défis que le gouvernement devra relever pour soutenir la croissance sont la faiblesse des structures de gouvernance et la persistance d'un niveau élevé d'émigration de travailleurs qualifiés.