Avec la mondialisation qui s’est imposée ces vingt dernières années, les entreprises ont oublié un peu vite qu’il ne faut pas uniquement s’attacher à la solvabilité de son client mais aussi au risque politique du pays dans lequel il est situé.

 

Pour beaucoup, ce risque est lié à des guerres ou révolutions qui affectent la stabilité politique du régime en place. Cet aspect est certes le plus visible et le plus facilement compréhensible.

L’élément essentiel du risque politique est en fait tout autre : il s’agit essentiellement des réserves en devises d’un pays.

Si en Belgique, et plus généralement dans les pays membres de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) qui regroupe les pays dits « développés », le transfert de devises étrangères  n’est soumis à aucune restriction pour autant que les activités ne soient pas prohibées, il n’en est pas de même dans la plupart des pays du monde.

Un importateur situé dans un pays étranger est soumis à la règlementation de son pays qui peut limiter, voire interdire l’envoi de devises étrangères.

Il importe toujours au vendeur de s’assurer que la devise contractuelle négociée en paiement de ses livraisons ou prestations de services peut être reçue sur son compte en banque.

Il existe deux types de devises à travers le monde :

  • les devises transférables ;
  • les devises non transférables (monnaie d’un Etat qui en interdit sa détention à l’étranger).

Un client qui ne peut payer dans sa monnaie nationale un achat à l’étranger devra donc via son système bancaire national se procurer une devise tierce qui peut être reçue et acceptée par son fournisseur.

Pour ce faire, un accord de l’organisme de contrôle des changes de son pays devra être obtenu afin que le banquier de l’acheteur puisse échanger de la monnaie nationale non transférable contre une devise étrangère transférable.

L’ensemble des devises étrangères détenues par un Etat, ses résidents (entreprises et particuliers) et les placements/prêts en devises réalisés par des étrangers dans un pays donné forment les réserves en devises.

Si un pays vient à manquer ou voit celles-ci se réduire, il va imposer des restrictions aux opérations de changes (transferts) avec l’étranger.

Les assureurs-crédit suivent donc le risque politique et assurent les entreprises actives à la vente avec l’étranger en ou hors Union européenne pour cette problématique en plus du risque commercial sur leurs clients.

Les événements récents et à venir (non-levée de l’embargo américain sur l’Iran et Cuba, le BREXIT, le développement d’énergies alternatives au pétrole qui risque à terme de priver ou diminuer plus ou moins fortement les rentrées devises transférables de certains pays, les tensions internationales qui se matérialisent par l’embargo du Qatar par ses principaux voisins, …) rendent nécessaire l’intégration de cette problématique ainsi que de son coût de couverture si une assurance-crédit est possible pour sécuriser une opération donnée.

Le site d’un des assureurs-crédit belges (https://www.credendo.com/fr/country-risk) vous renseignera utilement à ce sujet.

 

Vincent REPAY - Conseiller en Commerce extérieur

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