Se faire payer (1)
Exporter peut déjà signifier, comme indiqué dans un article précédent, prendre le risque de devoir traiter dans une autre devise que l’EURO.
La petite PME doit aussi être sûre d’être payée dans les délais par son client.
Comment peut-elle s’y prendre?
Le paiement d’acompte plus ou moins important par le client peut sécuriser la trésorerie de la PME à condition que le client n’exige pas de garanties de remboursement d’acompte qui nécessite des lignes d’engagement ou de crédit auprès d’une banque.
Le pourcentage de l’acompte ne doit pas être défini arbitrairement, mais doit tenir compte de la trésorerie de la PME pour faire face au paiement de ses fournisseurs et coûts internes (salaires, loyers, …).
Même si une commande potentielle, qui implique un préfinancement, dégage une marge importante mais que l’entreprise n’a pas de réserve financière ni de ligne de crédit avec sa banque, elle ne pourra l’honorer.
Le prépaiement
par le client de l’entièreté de sa commande est courant pour les particuliers ou entre petites entreprises, mais extrêmement rare quand une petite PME travaille avec des plus grandes sociétés.
Celles-ci acceptent rarement cette technique pour des petits montants ou sans garantie de restitutions d’acompte pour les plus grands.
Lorsque les clients sont des entreprises localisées dans l’Union européenne et surtout dans les pays proches de la Belgique, le recours au factoring pourrait être envisagé : la PME fait agréer par le factor son portefeuille « client » et/ou fait agréer les nouveaux prospects. En échange, elle reçoit le montant de sa facture duquel le factor déduira un montant convenu.
En échange, les factures devront être payées sur le compte bancaire du factor.
Attention, cette technique n’est pas acceptée par tous les clients et il conviendra de vérifier leurs conditions d’achat.
L’avantage pour la PME est qu’elle reçoit l’argent peu après avoir émis sa facture et bénéficie immédiatement de la trésorerie, même si le paiement du client est prévu dans un certain délai.
Le coût du factoring est à intégrer dans le prix de revient.
L’assurance-crédit permet, en échange de l’accord de l’assureur, de bénéficier d’une couverture de paiement sur un client pour un encours donné (rapport entre le montant et le délai de paiement).
L’inconvénient de cette technique est qu’à l’échéance, si le client n’a pas payé, il faudra encore un certain délai de « constitution de sinistre » et la fourniture de toute la documentation requise dans la police d’assurance avant de recevoir l’indemnité, qui sera établie contractuellement à un certain pourcentage de la valeur de la facture.
Il faudra donc que la PME intègre le coût de l’assurance dans son prix de vente et que sa marge bénéficiaire soit idéalement supérieure à la différence entre la valeur de la facture et le montant remboursé par l’assurance-crédit (quotité garantie).
Ces quatre techniques sont les plus simples à appliquer au niveau d’une petite PME qui sait calculer son prix de revient et qui est capable de choisir l’une d’entre elles qui rencontre ses besoins de trésorerie.
Vincent REPAY - Conseiller en Commerce extérieur