L’économie norvégienne en bref

La Norvège est la trentième économie mondiale avec un PNB de près de 344 Mds EUR en 2019. Le PNB par habitant, avec près de 64 k EUR, est presque 50% supérieure à la moyenne de l’UE et la place le pays au troisième rang mondial du classement du FMI des pays les plus riches du monde.

L’économie norvégienne repose essentiellement sur le secteur offshore avec l’exploitation d’importantes ressources de pétrole et de gaz en mer du Nord. La Norvège est notamment un important exportateur de gaz vers l’Europe et l’industrie connexe amont/aval de ce secteur est très importante pour l’économie du pays.

Le secteur maritime est aussi important pour les exportations. Ainsi en 2019, le montant des exportations de produits de la mer a dépassé pour la première fois les 10 Mds EUR. La Norvège est le premier producteur et exportateur mondial de saumon et le deuxième exportateur de fruits de mer au monde après la Chine. C’est également un des pays les plus en avancé en matière de nouvelles technologies d'aquaculture. La Norvège possède également l'une des flottes marchande des plus importantes et des plus modernes du monde.

Le second pilier de l’économie norvégienne est l’économie dite « continentale », c’est-à-dire hors activités offshore, avec plusieurs types d’industries lourdes très bien représentées. La construction navale, les métaux, la filière bois, l’industrie chimique, les machines et le matériel électrique constituent les principales industries manufacturières norvégiennes.

Le secteur des services est très développé ; il emploie plus des trois quarts de la population (78,9%) et représente 57,7% du PIB. Le secteur de la santé et des soins, largement financé par des fonds publics, est en valeur ajoutée, le second plus gros secteur d’activité du pays, avec près de 35 Mds EUR en 2018. Il est en outre le premier employeur du pays, avec plus de 580.000 salariés. Le commerce (25 Mds EUR), la construction et l’industrie (21 Mds Euro chacun) viennent ensuite.

La Norvège, membre fondateur de l'AELE, ne fait pas partie de l'Union européenne mais est signataire des accords de Schengen.

Conjoncture économique

La Norvège se présente comme un exemple prospère de capitalisme mixte à vocation sociale, où coexistent liberté du marché et intervention de l’Etat. Sa politique économique vise à garantir le plein-emploi et le progrès social.

L’économie reste largement dépendante du secteur offshore, les exportations d'hydrocarbures représentant plus de la moitié des exportations totales du pays, contribuant à une balance commerciale positive.

Depuis plusieurs années, le pays est engagé sur la voie de la diversification de son économie. Il souhaite mettre à profit sa tradition d'ingénierie et ses savoir-faire développés dans l'extraction offshore au service d’une économie «verte» et «bleue». De nombreux projets sont en cours et ont reçus des investissements supplémentaires suite à la crise Covid, pour accélérer cette diversification et transition. Parmi ceux-ci on peut retenir la capture et stockage du carbone, le développement d’usines à batteries, les technologies hydrogène innovantes et l’éolien offshore.

Même si le pays a traversé plusieurs crises comme celles de 2008, de 2013-2015, et dernièrement celle liée au COVID-19, la Norvège s’en sort plutôt bien. En effet, le gouvernement puise dans l'énorme fonds souverain du pays pour contrebalancer ces crises et financer ainsi une politique budgétaire expansive, soutenant activement l’économie et encourageant l’innovation dans des secteurs porteurs tels que la pêche et aquaculture, biotechnologie marine et santé.

En 2020, le ralentissement économique de la Norvège est resté limité par rapport à la plupart des pays européens, suite aux mesures intensives de soutient, visant entre autres le secteur pétrolier. La reprise économique a commencé dès juin 2020, après la première vague de la pandémie. La dette brute du gouvernement norvégien n'a pas augmenté en 2020, néanmoins, la valeur des exportations a considérablement baissé.  Malgré cette baisse, la production pétrolière a augmenté de près de 20% en 2020, principalement suite à la mise en exploitation de nouvelles plateformes pétrolière.

La valeur du fonds souverain norvégien en NOK est restée relativement stable sur l'année 2020, la force de l'euro et du dollar américain ayant compensé la baisse des prix mondiaux de l'énergie.

L'inflation est restée inférieure à l'objectif de 2% en 2020, mais devrait remonter à 3,3% en 2021 dans un contexte de reprise attendue de la consommation intérieure.

Au total, le gouvernement a prévu une utilisation supplémentaire de l'argent du Fonds souverain pétrolier de 240 Mds Euro en 2020 et 2021 pour couvrir les coûts de la pandémie. L'utilisation totale du fonds pétrolier est estimée à 36 Mds Euro en 2021, ce qui correspond à 3,3% de la valeur du fonds.

Le nouveau budget de 2021 comprend une nouvelle impulsion de 13 Mds Euro (3,6 % du PIB) qui se concentre principalement sur les projets d'infrastructure, le développement de l'énergie verte et les dépenses de défense. Une partie de ces dépenses sera financée par une augmentation de 5 % de la taxe sur les émissions de CO2. D'autre part, la Banque de Norvège maintient le taux d'intérêt directeur à 0 % en 2020. Elle a aussi fourni des liquidités supplémentaires aux banques sous forme de prêts de diverses échéances. Toutefois, en raison du développement économique robuste, il n’est pas exclu une première hausse du taux de 25 points de base à la fin de 2021.

Les premiers mois de 2021 confirment cependant une économie qui peine, avec une chute du BNP de 1%.

Croissance :

La croissance du PNB était de 0,9% en 2019, et de -0,8% pour 2020 ; ce qui est finalement beaucoup moins catastrophique que les premières prévisions émises en cours de crise en 2020. Cette croissance du BNP devrait se renforcer pour 2021 et 2022 avec respectivement 3% et 3,9%.

Ménages :

Les salaires norvégiens, qui sont parmi les plus élevés de l’OCDE, permettent aux ménages d’avoir un fort pouvoir d’achat.  Cependant, les ménages norvégiens demeurent les foyers les plus endettés d’Europe, seulement battus par le Danemark. La tendance est en effet à la hausse depuis 2019 avec 235% d’endettement par rapport au revenu net disponible pour les ménages norvégiens. Cet endettement élevé, est notamment causé par l’acquisition de biens immobiliers.

L’indice des prix à la consommation est resté faible en 2020 avec une valeur de 1,3, contre 2,7 et 2,2 les années précédentes.

Emploi :

Le taux de chômage, qui avait atteint son plus haut niveau en onze ans en 2016, s’était stabilisé en 2019 autour de 3,7%. La pandémie COVID-19, a fait passer ces chiffres à entre 4,5 et 5,5% dans le courant de 2020, pour redescendre dans la première moitié de 2021 à 4,5%. Le chômage devrait se stabiliser dans le futur pour atteindre des niveaux antérieurs à la crise, soit 3,7% en 2024.

Prix immobilier :

Les prix des logements ont augmenté de 8,7% en moyenne à l'échelle nationale en 2020. Ce sont les plus hauts atteints en Norvège depuis cinq ans, ce qui a poussé la banque centrale à relever les taux d'intérêt bien avant ses pairs, avec une décision dès le second semestre 2021.

Avec des taux d’emprunts très bas (1,77%), le secteur connait toujours une forte croissance avec 11% en 2020. Ce secteur ne semble pas connaître les effets de la crise sanitaire, enregistrant des niveaux records dans les grandes villes. Cependant il semblerait que le marché se stabilise en 2021, les prix atteignant vraiment les limites de ce que les ménages peuvent se permettent.

Prévisions pour 2021-2024 :

Le BNP devrait bien se redresser en 2021 et 2022 avec des croissances respectives prévues à 2,8% et 4,3%. Celui-ci devrait ensuite redescendre progressivement vers 2,5 – 2% pour la fin de 2024.

Commerce extérieur

Depuis la fin des années des années 80, la Norvège affiche une balance commerciale systématiquement positive, grâce à ses exportations d’hydrocarbures, en 2019, l’excédent était encore de 6 Mds Euro. Cependant la crise COVID-19 a eu un fort impact et pour la première fois, la balance est repassée en négatif avec un déficit de 1,5 Mds Euro en 2020.

La Norvège a une économie très ouverte, le commerce représentant environ 70% du PIB. Traditionnellement, le pays exporte les produits pétroliers ainsi que les services liés à ce secteur ainsi que les produits marins. La Norvège, dû la taille réduite de son marché est fort dépendante des importations de produits de haute technologie et manufacturés tels que outillages, composants electriques et electroniques, machines et véhicules, qui représentent 40% du total des importations.

En 2020, les exportations norvégiennes ont atteint 77 Mds Euro. Les principaux partenaires commerciaux de la Norvège sont, par ordre d’importance : la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède ; la Belgique se positionnant en 9ème place, grâce aux exportations importantes de gaz vers notre pays.

Les importations ont atteint 80 Mds Euro en 2020. La Chine, l’Allemagne et la Suède forment le trio de tête des pays qui exportent le plus de biens vers la Norvège.

L’UE est le principal partenaire avec 66% des importations provenant des pays de la communauté. La Belgique se situant à la 18ème place des importations de biens et services vers la Norvège.

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