Contexte général

Situé dans un carrefour géopolitique stratégique, au sud de la Syrie, au nord d’Israël et de la Jordanie, le pays du Cèdre est au cœur d’une zone de conflits. Après quinze années de guerre civile, il a dû faire face à une reconstruction difficile. Le pays voudrait retrouver la place qu’il occupait dans la région, l’une des grandes métropoles levantines et «la Suisse du Moyen Orient».

Dépourvue de ressources minérales et dotée d’un secteur productif limité, l’économie libanaise repose traditionnellement sur les importations : près de 80 à 90% des produits consommés sont importés. Grâce à une longue tradition de marché ouvert, le Liban entretient des liens étroits avec le monde arabe, les Etats-Unis et l’Europe. Membre de la ligue des Etats arabes, le pays est assuré de l’aide d’une diaspora de 13 millions de nationaux vivant à l’étranger. Excepté pour les projets d’infrastructures, le gouvernement s’est toujours gardé d’intervenir dans le secteur privé, qui représente 90% du PIB.

La politique commerciale du Liban est pour l’essentiel libérale, ce qui favorise les importations et expose la production locale et les exportations à la concurrence des pays voisins.

L'économie libanaise se caractérise par un secteur privé important (qui contribue à près de 90% du PIB). Le pays est avant tout un pays de services (78% du PIB). Il tire ses revenus d'un nombre limité de secteurs, tels que les banques, les assurances, l'immobilier, le tourisme, et la santé.

Dépourvue de ressources naturelles et dotée d'un secteur productif limité, l'économie libanaise, qui est pour l'essentiel libérale, favorise les importations et expose la production locale et les exportations à la concurrence des pays voisins. Le pays est ainsi amené à importer la quasi-totalité des matières premières nécessaires à son secteur productif et une grande partie de ses besoins en biens d'équipements et de consommation.

Conjoncture économique

L’économie libanaise a été durement touchée par la guerre civile syrienne qui a débuté en 2011. Le nombre de réfugiés syriens au Liban est maintenant estimé à 1,5 million, dont plus des deux tiers n’ont pas de statut juridique.

La profonde crise politique qui a éclaté en octobre 2019 a considérablement accéléré la détérioration des conditions économiques locales. A partir du premier semestre 2019, l’économie a stagné en raison de l’abstention du secteur privé à investir dans de nouvelles capacités, et a été confrontée à la dégradation des notations de crédit des agences.

L’économie devrait également connaître des difficultés en raison de la faiblesse des consommations publiques et privées. En effet, la confiance des ménages, déjà affectée par la hausse des impôts et le resserrement des conditions de crédit, est écrasée par les licenciements, les réductions de salaires ainsi que les limites aux retraits d’espèces et la réduction des jours ouvrables par les banques, tous induits par la crise politique.

La hausse de la nervosité a affaibli la confiance dans la monnaie locale, ce qui en retour pèse sur la confiance des investisseurs et retarde la progression de l’exploitation du gaz offshore.

À moins que des réformes structurelles indispensables ne soient appliquées, le gouvernement devrait afficher des déficits importants à l’avenir, ce qui n’aidera pas le pays à réduire sa dépendance à l’égard de l’aide extérieure et des capitaux.

Perspectives

Les perspectives économiques à moyen terme du Liban demeurent sombres.

La nouvelle équipe au pouvoir fait face à une situation économique et financière très dégradée. Outre l’accélération de la récession depuis la fin de l’année 2019, le pays fait face à la raréfaction des devises qui alimente les tensions sur le marché parallèle des changes, ce qui entraine une poussée de l’inflation (supérieure à 10% en ce début d’année 2020) mais surtout ce qui pénalise le financement des importations.

Le secteur privé se retrouve particulièrement affecté puisque ce sont près de 220 000 emplois (sur les 800 000 existants) qui ont été détruits ou suspendus depuis le mois d’octobre 2019. Enfin, le système bancaire reste fragilisé et les opérations de retrait de liquidité en devises étrangères sont très strictes et limitées alors que les transferts à l’étranger demeurent quasiment impossibles.

Relations commerciales du Liban

Malgré une situation économique et financière très dégradée qui devrait se traduire par une contraction du PIB d’au moins 5% en 2019, le volume des échanges commerciaux est resté stable et à même très légèrement augmenté entre 2018 (22,93 Mds$) et 2019 (22,97 Mds$).

Exportations :

Le volume des exportations libanaises est passé de 2,95 Mds$ en 2018 à 3,76 Mds$ en 2019, soit une augmentation voisine de 27% sur un an. A noter que cette augmentation est le résultat de la hausse importante d’un poste en particulier à savoir celui des «perles, pierres précieuses et métaux» qui a augmenté de 125% en un an et qui concentre 39% du total des exportations.

Les principaux postes d’exportations sont :

  • Perles, pierres précieuses et métaux : 1,455 Md$ (contre 648 M$ en 2018);
  • Machines et équipements électriques : 382 M$;
  • Produits des industries alimentaires : 371 M$;
  • Produits chimiques et des industries connexes : 369 M$;
  • Métaux et articles en métal : 297 M$.

Les principaux clients du Liban en 2019 étaient :

  • La Suisse (1,062 Md$, dont 99% constituées de perles, pierres précieuses et métaux);
  • Les Emirats Arabes Unis (439 M$);
  • L’Arabie Saoudite (246 M$);
  • La Syrie (190 M$);
  • L’Irak (146 M$);
  • Le Qatar (128 M$).

Importations :

Le volume des importations libanaises a été ramené de 19,98 Mds$ en 2018 à 19,24 Mds$ en 2019, soit une baisse voisine de 3,7% sur un an. Cette baisse s’est surtout confirmée au dernier trimestre de l’année 2019 où les importations ont baissé de 18,4% essentiellement du fait de la paralysie du système bancaire depuis le mois d’octobre dernier et de la raréfaction de l’accès au dollar pour le financement des importations.

Les principaux postes d’importations sont :

  • Produits minéraux : 6609 Mds$;
  • Produits chimiques et industries connexes : 1991 Md$;
  • Instruments mécaniques et machines : 1665 Md$;
  • Produits des industries alimentaires ; boissons et tabac : 1214 Md$;
  • Véhicules, aéronefs, navires, équipements de transport : 1175 Md$.

Les principaux fournisseurs du Liban en 2019 étaient :

  • Les Etats-Unis (1,705 Md$);
  • La Chine (1,627 Md$);
  • La Grèce (1,401 Md$);
  • La Russie (1,401 Md$);
  • L’Italie (1,326 Md$);
  • L’Allemagne (954 M$).

Relations commerciales avec la Wallonie

Exportations wallonnes vers le Liban 2019

70ième marché de la Wallonie.

En ce qui concerne les Pays du Proche et Moyen Orient, le Liban se situe loin derrière l’Arabie Saoudite (21ème), les Emirats Arabes Unis (36ème), Israël (37ème), la Jordanie (57ème), le Koweït (68ème), mais devant le Qatar (75ème), l’Irak (79ème), l’Iran (89ème), Oman (92ème) et Bahreïn (116ème).

Chiffres et tendances : Le Liban compte pour 0,04% de nos exportations (20,94Mo d’€ taux en baisse depuis 4 ans), on constate une baisse de 22,99 % par rapport à 2018.

Poids de la Wallonie dans le total des exportations belge : 7,37%

Principaux secteurs concernés :

  • Produits chimiques et pharmaceutiques: 48,25% ; -12,06% par rapport à 2018 ;
  • Animaux vivants et produits animal: 15,31% ; -15,73% par rapport à 2018 ;
  • Ouvrages en pierre; ciments: 11,06% ; -22,60% par rapport à 2018 ;
  • Produits du règne végétal: 8,76% ; plus 46,75% par rapport à 2018 ;
  • Machines et équipements mécaniques: 4,79% ; -57,80% par rapport à 2018 ;
  • Métaux communs et ouvrages en ces métaux: 3,38% ; plus 7,82% par rapport à 2018 ;
  • Instruments d'optique, de précision: 2,86% ; plus 69,11% par rapport à 2018 ;
  • Produits alimentaires, boissons et tabacs: 2,69% ; -37,87%.

Importations wallonnes 2019

107ème fournisseur de la Wallonie.

Par rapport aux autres pays du Proche et Moyen Orient, le Liban se situe très loin derrière Israël (25ème), l’Arabie Saoudite (59ème) les Emirats Arabes Unis (74ème), Bahreïn (87ème), l’Iran (71ème), la Jordanie (97ème), le Qatar (99ème) et OMAN (104ème). Seuls deux pays de la zone se trouvent derrière le Liban à savoir l’Irak (129ème) et le Koweït (138ème).

A noter toutefois que, hormis Israël, qui nous a fourni pour 91,87 Mo d’€, les importations des autres pays se trouvent en dessous de 10Mo d’€.

Chiffres et tendances : Les importations wallonnes sont très faibles (0,09Mo d’€).

Principaux secteurs d’importation :

Nos importations concernent en 2018 principalement :

  • Produits alimentaires, boissons et tabacs : 55,04% ;
  • Marchandises et produits divers : 14,50% ;  
  • Perles, pierres et métaux précieux : 8,85% ;
  • Instruments d'optique, de précision : 7,52% ;
  • Métaux communs et ouvrages en métaux : 5,65% ;
  • Peaux et cuir; ouvrages en ces matières : 4,49%. 

Commerce Wallonie - Liban sur 10 ans

La balance commerciale des marchandises entre la Wallonie et le Liban est traditionnellement excédentaire pour notre pays. Compte tenu de la faiblesse des importations wallonnes de produits libanais, la balance commerciale suit essentiellement les fluctuations de nos exportations vers ce pays. Celles-ci connaissent depuis 2008 une évolution en dents de scie.  Après un rebond en 2016, nos relations commerciales avec le Liban sont à nouveau à la baisse, avec une chute de nos exportations de 22,5% en 2019 par rapport à 2018.

Relations commerciales avec la Belgique

En 2019, le Liban est le 64-ème client de la Belgique avec EUR 369.2 million. Nos exportations ont connu une augmentation de +1.6% par rapport à 2018

Le Liban est le 116ème fournisseur de la Belgique avec EUR 35.1 million. On constate une diminution de nos importations de l’ordre de -25.3% par rapport à 2018

La balance commerciale de la Belgique s’élève à EUR 334.1 million

Principaux secteurs d’exportation :

  • Produits des industries chimiques et Produits pharmaceutiques : 28,11% ;
  • Perles, pierres et métaux précieux ; monnaies : 13,60% ;
  • Produits alimentaires, boissons et tabacs : 11,66% ;
  • Machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques : 6,92% ;
  • Matières plastiques et caoutchouc ; ouvrages en ces matières : 6,31% ;
  • Animaux vivants et produits du règne animal : 5,71% ;
  • Instruments d'optique, de précision, d'horlogerie : 4,44% ;
  • Produits minéraux : 4,11%.

Principaux secteurs d’importation :

  • Métaux communs et ouvrages en ces métaux : 60,79% ;
  • Perles, pierres et métaux précieux ; monnaies : 25,18% ;
  • Produits alimentaires, boissons et tabacs : 3,10% ;
  • Matériel de transport : 2,91% ;
  • Machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques : 2,43% ;
  • Produits minéraux : 1,60%.

Commerce extérieur Belgique - Liban sur 10 ans

La balance commerciale des marchandises entre la Belgique et le Liban est traditionnellement excédentaire pour notre pays. En 2012, la balance commerciale des marchandises entre la Belgique et le Liban présentait un excédent chiffré à 153,6 millions d’€. En 2013, la hausse des exportations, combinée à la baisse des importations, a étoffé le surplus qui s'est élevé à 200,7 millions d’€. Entre 2014 et 2017, la hausse des exportations, combinée à la baisse des importations, a étoffé le surplus commercial de la Belgique pour atteindre en 2017 un chiffre de 285,7 millions d’€.

En 2018, la hausse des importations, combinée à la baisse des exportations, a réduit le surplus qui s'est chiffré à EUR 231,4 millions d’€. En 2019, nos exportations repartant à la hausse parallèlement à une baisse des importations, le surplus de la balance commerciale belge a atteint un nouveau plafond de 265 millions d’€.

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