Conjoncture économique
 

Le Guyana est un producteur de pétrole émergent et l'économie à la croissance la plus rapide de la région. Cette économie de marché ouverte produit également des produits agricoles, de l'or, de la bauxite et du bois. À court terme, la politique économique du gouvernement visera à garantir que les solides perspectives de croissance de la Guyane ne soient pas matériellement entamées par des pressions inflationnistes persistantes et une récession économique imminente. Le gouvernement bénéficiera d'une manne durable de recettes pétrolières qui lui permettra de poursuivre une politique fiscale extrêmement expansionniste en 2023-2024. Dans ce cadre, le gouvernement devrait probablement mettre en place des réductions d'impôts et des subventions afin d'atténuer les pressions inflationnistes du côté de l'offre et de réduire les coûts pour les consommateurs et les entreprises. Parallèlement, le gouvernement prendra des mesures pour soutenir l'activité économique non pétrolière, par exemple en appliquant une règle de contenu local (adoptée en décembre 2021) pour s'assurer que les entreprises locales bénéficient également du boom pétrolier.
À moyen terme, le président Ali et son gouvernement s'efforceront de mettre en œuvre un vaste plan de développement national 2020-2025 avec le soutien de bailleurs de fonds multilatéraux, dont la Banque interaméricaine de développement. Dans le cadre de ce plan, le gouvernement utilisera les recettes pétrolières pour promouvoir un modèle de développement dirigé par l'État en investissant dans les services publics et les entreprises publiques. Le gouvernement a également exprimé son intention d'exploiter le marché des crédits carbone afin d'obtenir des financements supplémentaires pour les projets de travaux publics. L'augmentation des investissements publics et privés devrait faire de la Guyane l'économie à la croissance la plus rapide de la région, et ce avec une certaine marge, en 2023-2024.
Le secteur privé bénéficiera de l'augmentation des dépenses de services et d'une série de projets d'infrastructure qui feront l'objet d'appels d'offres. L'une des priorités du gouvernement est de développer l'utilisation des sources d'énergie renouvelables en relançant le projet hydroélectrique d'Amaila Falls, que l'administration précédente avait annulé. Le gouvernement espère que le projet pourra être achevé d'ici 2030, ce qui permettra à la Guyane d'atteindre ses objectifs en matière d'énergie.
Pour améliorer l'efficacité des entreprises d'État, le gouvernement a investi dans la Guyana Sugar Corporation (GuySuCo, l'entreprise sucrière publique) et l'a restructurée. Au cours des deux dernières années, le gouvernement a injecté 20,4 milliards de dollars guyanais (98 millions de dollars américains) dans la société. Il devrait réaliser d'autres investissements dans GuySuCo en 2023-2024 et au-delà, et à ce que la production de sucre de l'État augmente sensiblement.
Un défi politique important sera la mise en œuvre des réformes de gouvernance (notamment en matière de passation de marchés et de suivi financier) qui sont nécessaires pour gérer l'augmentation importante de la capacité de dépense due à la manne pétrolière. Les prix élevés du pétrole en 2023-2024 soutiendront les recettes publiques et les initiatives politiques.
Après une croissance estimée à 59 % en 2022 (l'expansion la plus rapide de la région, malgré une base de comparaison élevée), le PIB devrait augmenter d'un taux encore impressionnant de 23 % en 2023 et de 20 % en 2024. La production pétrolière sera en moyenne de 475 300 barils/jour (b/j) en 2023 (contre 380 700 b/j estimés en 2022) ; le développement des gisements pétroliers étant en avance sur le calendrier. La production moyenne de pétrole atteindra 600 000 b/j en 2024, à mesure que de nouvelles exploitations pétrolières seront mises en service. Les compagnies pétrolières et gazières étrangères qui opèrent actuellement en Guyane ont revu à la hausse leurs prévisions de production à long terme, ce qui attirera de nouveaux investissements.
Les règles de contenu local pour les projets énergétiques stipulent que certains composants et services doivent être fournis par des entreprises locales, dans le cadre des efforts visant à garantir que le secteur non pétrolier bénéficie également du boom pétrolier. Du côté des dépenses, l'augmentation des dépenses en biens et services, des salaires du secteur public et des dépenses sociales stimulera la consommation publique. L'investissement public connaîtra une croissance à deux chiffres en 2023-2024, les dépenses en capital étant consacrées aux entreprises publiques, au secteur de l'énergie et aux projets d'infrastructures. La croissance non pétrolière sera soutenue par de nouvelles capacités d'extraction de bauxite et d'or, et par une augmentation de la production de sucre à mesure que de nouvelles capacités deviendront opérationnelles. De même, une augmentation des arrivées de touristes et d'hommes d'affaires devrait soutenir la croissance du secteur de l'HORECA. 

Source : Guyana One-click Report 1st quarter 2023 – www.eiu.com

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