Secteur Agroalimentaire

Terre très fertile et climat tropical permettent une agriculture diversifiée, tant pour les cultures rentières et de subsistance que pour l’élevage (porc et volaille notamment). La productivité, notamment dans le stratégique secteur du cacao (premier producteur mondial), reste insuffisante en raison de: difficultés de financement, absence de formation des agriculteurs, manque d'irrigation, foncier rural inefficace, faible taux de mécanisation, un manque d'organisation (peu de coopératives).

Pour pallier à une partie de ces problèmes, le gouvernement ivoirien prévoyait, dans le cadre du 2ème PND (2016-2020), la mise en place de quatre pôles agro-industriels dans le pays ainsi que de quatre incubateurs régionaux pour l’agrobusiness. Ces projets sont toujours d’actualité puisqu’ils n’ont pas été réalisés pleinement.

Outre la mécanisation accrue de l'agriculture, le PND 2021-2025 met un accent explicite sur l’industrialisation en général et très particulièrement l’amélioration du taux de transformation industriel des matières premières agricoles, offrant ainsi différentes opportunités pour nos entreprises, qu’elles visent l’exportation ou le marché régional.

Trois entreprises belges, spécialisées dans l’agriculture tropicale, sont actives avec des plantations en Côte d’Ivoire. Le groupe SOCFIN possède deux exploitations, à la fois agricoles et industrielles, d’huile de palme et de caoutchouc : la SOGB et la SCC, respectivement à Grand Béréby et à Aboisso. Le groupe SIAT possède aussi une plantation d’hévéa et une usine de transformation qui produit du caoutchouc à Cavally (CHC). Enfin, le groupe SIPEF exploite les Plantations Jean Eglin qui produisent des bananes douces et des fleurs coupées.

Puratos est aussi en train de finaliser la construction d’une usine de transformation du cacao et de production de chocolat, ainsi que d’intrants pour le secteur boulanger. Cet investissement devrait être inauguré courant 2021.

Outre ces entreprises, de nombreuses autres entreprises belges fournissent produits et services divers au secteur de l’agriculture et de l’agro-industrie ivoirien.

Infrastructures

Le PND 2021-2025 donne un aperçu exhaustif des nombreuses priorités dans le domaine du redéveloppement des différentes infrastructures. Même si le gouvernement privilégie les PPP, les bailleurs internationaux (BAD, Banque AfrExim, Banque Mondiale et l'UE via le FED ou la BEI) et bilatéraux (France, Japon, Chine) financent un nombre de projet important. Les opportunités pour nos entreprises sont très larges. A noter que les projets publics sont préparés par le Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement (BNETD, voir site www.bnetd.ci).

 

Ports

La Côte d'Ivoire a démarré la construction d'un second terminal à conteneurs pour le Port Autonome d'Abidjan en novembre 2015, afin de passer de 800 000 containers par an aujourd’hui à plus de 2 millions en 2018. Abidjan deviendra alors le premier port d'Afrique de l'Ouest en termes de capacité. Dans le cadre de ce projet, les autorités du Port Autonome d'Abidjan ont élargi le canal de Vridi, qui relie la lagune d'Abidjan à la mer, approfondi quelques quais, et agrandissent la zone portuaire. Ils cherchent également à désenclaver le port complètement entouré par la ville.

Le gouvernement projette également de se doter d’un nouveau terminal à conteneurs dans le second port du pays, San Pedro. De plus, le gouvernement y a entamé la construction d'un terminal polyvalent industriel et l'agrandissement du bureau des douanes et des entrepôts qui entourent le port.

Les besoins et possibilités dans le domaine portuaire sont très divers, couvrant tout l'éventail des métiers du port.

Plusieurs entreprises belges sont impliquées dans le secteur portuaire. Le groupe Sea Invest, outre ses activités de manutentionnaire de vrac dans les deux ports (Abidjan et San Pedro) a de nombreux projets d’investissement pour développer leurs activités en Côte d’Ivoire, dont un en collaboration avec le Port d’Anvers à San Pedro.

Transport terrestre

Le gouvernement a lancé et partiellement achevé un programme ambitieux de développement routier d’un coût global estimé à plus de 5 milliards € répartis sur la période 2016-2020. Le plan prévoit un renforcement et une extension des voiries urbaines de la ville d’Abidjan – notamment pour le désenclavement du port – ainsi que de grands ouvrages d’art (dont des 4e et 5e ponts à Abidjan) et le renforcement et à la réhabilitation de presque 4.000 km de routes bitumées interurbaines. Un projet de métro (en réalité, un tram), dont les travaux ont enfin commencé après de multiples retards, doit également voir le jour à Abidjan.

Le gouvernement projette également la construction d'un corridor ferroviaire sur 1.000 km, reliant le port San Pedro à la capitale du Mali, Bamako. Pour l'instant, une ligne de chemin de fer relie Abidjan à Ouagadougou au Burkina Faso.

Le secteur génère des besoins en matériel de chantier, équipements et matériel roulant.

Energie

1. Situation du secteur en général

La Côte d’Ivoire persévère dans son ambition d’éclairer toute la région. De 2011 à 2017, le pays a investi 7 000 milliards de FCFA (plus de 10 milliards d’euros) dans le secteur, selon les données du ministère de l’Énergie. Le pays exporte déjà de l’électricité au Ghana, au Burkina Faso, au Mali, au Togo, au Bénin et au Libéria.

Malgré la croissance du secteur énergétique, l’équilibre entre l’offre et la demande demeure fragile. La demande externe en hausse conduit à une augmentation de la consommation électrique. Dans le cadre du programme de renforcement du parc électrique, lancé en 2011 pour doubler la puissance installée à l’horizon 2020, le pays mise sur une réorganisation du mix énergétique, afin de répondre à cette demande grandissante. L’objectif est de développer le renouvelable, principalement l’hydraulique, pour réduire la part du thermique (gaz ou pétrole pour l’instant et peut-être charbon dans le futur), lequel reste prédominant : plus de 80 % du parc actuel.

Le pays, dans le cadre de ses engagements à la COP21, avait misé sur une réduction de 28% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Une perspective pour laquelle les autorités avaient prévu de faire évoluer le “mix énergétique” dans le sens des énergies renouvelables. La construction de nouveaux barrages hydrauliques est programmée et la volonté de faire évoluer les énergies renouvelables est présente, ce qui devrait permettre au pays de tenir ses engagements.

La puissance totale installée de la Côte d'Ivoire est de 1 975 MW, fournie majoritairement par quatre centrales thermiques et, en plus petite partie, par six centrales hydrauliques.

2.  Evolution des ventes en volume

La forte augmentation des exportations entre 2015 et 2016 est la conséquence du renforcement des capacités de production du système ivoirien par la mise en service des cycles combinés d’AZITO et de CIPREL et l’accroissement de la fourniture de gaz naturel de FOXTROT et CNR.

3. Principales sources d’énergie

Thermique: Le mix énergétique en Côte d'Ivoire est principalement thermique. Il y a quatre grandes centrales thermiques. La source principale est le gaz naturel. Mais la production nationale de gaz en Côte d’Ivoire ne permet pas de satisfaire la demande nationale des centrales thermiques.  Le HVO (Heavy Fuel Oil) et le DDO (Distillate Diesel Oil) sont donc les combustibles de secours, et de nombreux projets de diversification du mix énergétique sont en cours.

Hydraulique: Le potentiel hydroélectrique non exploité est estimé à 7 000 MW, dont 1 847 MW potentiellement exploitables économiquement. Dans le cadre du plan 2020, sept nouveaux projets totalisant +/- 1 150 MW de capacité ont été annoncés: trois sur le fleuve Sassandra, au sud-ouest, d’une puissance totale de 548 MW, en aval du barrage de Soubré ; au nord-ouest, deux barrages d’une puissance totale de 206 MW et au sud-est, deux barrages de 200 MW sur le fleuve Comoé. Le nouveau barrage hydraulique de Soubré, d’une capacité de 275 MW, a été inauguré en novembre 2017.

Solaire: Le GHI moyen est de 2077 kWh/m2. Beaucoup d’entreprises indépendantes fournissent du matériel qui permet de s’approvisionner en énergie solaire. Leurs projets sont surtout destinés à l’électrification rurale. L’Etat s’intéresse également au développement des mini-grids, pour lesquels le photovoltaïque est très bien adapté. Ainsi, de nombreux projets d’éclairage public par lampadaires solaires ont déjà vu le jour. Néanmoins, il n’y a pas encore de centrale solaire à proprement parler.

Biomasse: La biomasse est considérée comme l’énergie renouvelable la plus prometteuse à court terme. La société Biokala, filiale du groupe agro-industriel SIFCA, et son partenaire, la société Electricité de France (EDF), ont comme projet d’ouvrir une centrale de biomasse avec une capacité de production de 46 MW (2 x 23 MW), Biovea, dans la région d’Aboisso. Celle-ci serait la première d’une série de 6 unités que Biokala compte développer sur les prochaines huit années.

Source:  CIPREL, présentation générale (septembre 2017)

4. Cadre juridique

Le secteur de l’électricité est régi par une loi (n° 2014 – 132 du 24mars 2014) portant sur le code de l’électricité. Ce nouveau code de l’électricité libéralise les activités de transport, de distribution, d’importation et d’exportation de l’électricité, les faisant ainsi sortir du monopole de l’Etat.

Cependant, l’Etat demeure très lié avec les principaux opérateurs et très présent dans la régulation de la concurrence, afin de maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande et de stabiliser les tarifs. Tout opérateur qui souhaite intervenir dans le secteur de l’électricité sur le territoire ivoirien doit signer une convention avec l’Etat qui précise l’activité qu’il exercera et ses obligations.

5. Acteurs principaux (génération/transmission/distribution)

  • Ministère du Pétrole et de l’Energie: Assure la tutelle technique.
  • La direction générale de l’énergie: élaboration de la législation et réglementation relatives à l’énergie électrique.
  • Ministère de l’Economie et des Finances: Assure la tutelle financière.
  • Compagnie Ivoirienne d’électricité (CIE): Le concessionnaire du service public national de production, de transport, de distribution, d’exportation et d’importation d’énergie électrique est la propriété du groupe français Eranove à hauteur de 54,02%. Il se charge de l’exploitation des moyens de production qui font partie du patrimoine de l’Etat de Côte d’Ivoire. La CIE est aussi présente sur le segment de la production avec des producteurs indépendants. Elle a l’obligation d’assurer la fourniture permanente, continue et régulière de l’électricité.
  • L’ANARE: Organe régulateur. Contrôle des opérateurs du secteur, arbitre les conflits et protège les consommateurs (ex: proposition à l’Etat des tarifs applicables dans le secteur).
  • CI-Energies: Société d’Etat qui assure le suivi de la gestion des mouvements d’énergie électrique, et orchestre la maîtrise d’œuvre des travaux publics, sous la houlette du Ministère du pétrole et de l’énergie.

5.1. Les producteurs indépendants d’électricité thermique

  • CIPREL 556 MW– qui appartient au groupe Eranove (aussi actionnaire principal CIE).
  • AZITO énergie 430 MW –  qui appartient au groupe Globeleq.
  • Aggreko +/- 200 MW.

5.2. Les approvisionneurs en gaz de ces producteurs

  • Foxtrot International (filiale du groupe Bouygues).
  • CNR international (Canadian Natural Ressources).            
  • Petroci-CI (Société Nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire).

6. Plans de développement futurs de la Côte d’Ivoire

  • Doubler la capacité de production à l’horizon 2020, dans le but de produire 4 000 MW.
  • Mettre en œuvre le programme électricité pour tous (PEPT) sur le terrain. Une ambition qui vise à raccorder 1 million de ménages sur la période de 2015-2020, soit une puissance de 400 MW supplémentaires à distribuer d’ici 2020.
  • Accroître la capacité de production des plus importantes centrales à turbines à gaz (Ciprel, Azito)
  • Extension de deux centrales: CIPREL (+350 MW) et Azito (+277 MW) d’ici 2020.
  • Trouver un concurrent au concessionnaire du service public de l’électricité, laCIE, afin de faire face à la hausse annuelle de la demande.
  • Diversifier le mix énergétique: d’ici 2020, le gouvernement souhaite réduire la part des énergies fossiles à 66 % et augmenter à 34 % la part des énergies renouvelables (essentiellement hydraulique) dans la production d’électricité. L’UE injecte 200 millions pour aider la Côte d’Ivoire à réaliser cet objectif. Construction du projet ‘Biokala’, centrale biomasse SIFCA / EDF·         
  • Projets de constructions de barrages hydrauliques entre 2018 et 2030 (Soubré – 275 MW, Boutoubré – 156 MW, Louga – 280 MW, Gribo-Propoli – 112 MW, Aboisso Comoé – 90 MW, Daboitié – 91 MW, Tiassalé – 51 MW).
  • Accroître les interconnexions: à terme, exporter de l’électricité en Guinée, au Sierra Léone, et au Libéria par la construction d’une ligne à haute tension. Une entreprise belge a signé un contrat avec Transco CLSG, une entreprise régionale de distribution d’électricité, pour la construction d’un réseau de distribution de 1 303 km à partir de la Côte d’Ivoire qui reliera le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée. Cette entreprise sera le maitre d’ouvrage qui supervisera les travaux de construction et assurera la mise en œuvre de ce projet d’interconnexion CLSG.
  • Construction d’une centrale thermique au charbon de 2 x 350 mégawatts (MW) dans la ville de San Pedro d'ici 2020 (par la société SNEDAI).

7. Quelques liens utiles sur le secteur Energie en Côte d’Ivoire

https://oxfordbusinessgroup.com/news/c%C3%B4te-d%E2%80%99ivoire-doubler-la-production-d%E2%80%99%C3%A9lectricit%C3%A9-d%E2%80%99ici-2020

https://www.lexology.com/library/detail.aspx?g=d972cef3-6beb-4dbc-8bde-8a2cfe897422

http://afrique.le360.ma/cote-divoire/economie/2016/11/14/7522-cote-divoire-le-boom-du-secteur-electrique-va-t-il-entrainer-une-nouvelle-hausse-des-tarifs

http://news.abidjan.net/h/621917.html

http://news.abidjan.net/h/578824.html

http://news.abidjan.net/h/608284.html

http://www.cie.ci/ebook/rapport-de-developpement-durable-2016/docs/rapport_developpement_durable_CIE_2016.pdf

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/11/20/tres-dependante-du-gaz-la-cote-d-ivoire-se-convertit-lentement-aux-energies-renouvelables_5034621_3212.html

https://www.energies-renouvelables-afrique.com/fiche-pays-cote-divoire/

http://apanews.net/index.php/news/la-cote-divoire-va-fournir-de-lelectricite-a-la-guinee-a-la-sierra-leone-et-au-liberia-officiel

http://www.cie.ci/ebook/rapport_annuel_CIE_2016/

https://afrique.latribune.fr/economie/2017-01-03/la-cote-d-ivoire-se-positionne-en-puissance-electrique-regionale.html

https://intellivoire.net/cote-divoire-a-double-exportations-delectricite-2016/ 

Education

Le gouvernement poursuit des programmes de construction et d'équipement d'universités et d'écoles professionnelles et le secteur privé de la construction bénéficie de l’urbanisation croissante et de la timide industrialisation.

Sport

La Côte d'Ivoire est désigné pays hôte de la Coupe d'Afrique (CAN 2023) rendant nécessaire la construction ou la modernisation d'infrastructures sportives, qui auront été normalement déjà partiellement remises à niveau pour les Jeux de la Francophonie (juillet 2017).

Environnement et eau

Le gouvernement renforce petit-à-petit le système d'alimentation en eau potable de plusieurs villes. Dans le domaine de l'environnement, un important projet (deuxième phase de la gestion intégrée du bassin du Gourou) est prévu à Abidjan qui met l'accent sur la régulation des eaux de drainage ainsi que sur une meilleure  gestion  de  l’environnement et des déchets solides. Les plans directeurs de l’assainissement des grandes villes sont en cours de révision.

Ce secteur est prometteur mais souvent peu propice aux PPP. La question du financement des projets risque donc de se poser.

Santé

Construction de 450 établissements sanitaires de premiers contacts, construction et équipement de 10 hôpitaux généraux, de 5 centres hospitaliers régionaux ainsi que de diverses unités spécialisées. De nouveau, la préférence allant aux prêts concessionnels, la question du financement doit être sagement considérée.

Produits de consommation

En particulier à Abidjan se développe une classe moyenne avide de consommer. Le marché de la distribution en profite et tous les grands Français du secteur sont présents. Cela représente donc des opportunités pour une entreprise mais le marché reste néanmoins assez limité.

Tourisme

Ce secteur est à reconstruire et il lui faudra longtemps pour redevenir profitable. Il y a cependant un sous-secteur qui peut se redresser plus vite, en particulier à Abidjan: le tourisme d’affaires. Abidjan est en effet de plus en plus utilisée comme centre de conférences.

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