Situation politique

La Côte d’Ivoire a organisé en septembre 2023 des élections municipales et régionales remportées largement par le RHDP [Rassemblement des Houphoutistes pour la Démocratie et la Paix], parti au pouvoir depuis 2011. Ce double scrutin à valeur de test pour les principaux partis politiques du pays en vue de l’élection présidentielle de 2025, a été unanimement salué comme inclusif, ouvert et paisible par l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux. Depuis la résolution des tensions liées à l'élection présidentielle de 2020, à l’issue de laquelle le Président Ouattara a été réélu pour un troisième mandat consécutif, la Côte d'Ivoire connaît une stabilité politique et sociale notable. Cependant, le pays fait face à un défi humanitaire dans sa partie nord, frontalière avec le Burkina Faso, en raison de l'afflux de réfugiés. Ces personnes fuient principalement les violences djihadistes dans le pays voisin. 

 

Principaux partis politiques

  • Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) est une alliance crée en 2018, qui comprend le Rassemblement Des Républicains (RDR) du Président Ouattara, l’Union pour la Démocratie et la Paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) et d’autres plus petits partis;
  • Le Parti Démocratique de Côte d'Ivoire / Le Rassemblement Démocratique Africain (PDCIRDA—connu comme PDCI) – présidé par Henri Konan Bédié;
  • Le Front Populaire Ivoirien (FPI) – présidé par Laurent Gbagbo;
  • Le Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT);
  • L’Union Démocratique et Citoyenne (UDCY);
  • Liberté et Démocratie pour la République (LIDER).

Stratégie 

Le gouvernement de Côte d’Ivoire a entamé la mise en œuvre de son nouveau Plan national de développement (PND 2021-2025). À travers ce PND qui mobilisera 59 000 milliards de FCFA, soit environ 100 milliards de dollars, le gouvernement compte accélérer la transformation structurelle de l’économie et l’accès des populations à l’éducation, à l’eau potable, à l’électricité, aux soins de santé, à la protection sociale, à l’emploi. Il envisage également de poursuivre le développement du secteur privé, en lui donnant un nouveau souffle, pour en faire un véritable moteur de l’économie ivoirienne. 

Pour soutenir davantage la lutte contre la pauvreté et promouvoir la prospérité partagée dans le pays, la Banque mondiale a présenté en février un nouveau Cadre de Partenariat-pays (CPF) 2023-2027 avec la Côte d’Ivoire axé sur une amélioration du capital humain, une réduction des disparités et un renforcement de la résilience, et la création d’emplois émanant du secteur privé. Cet engagement, qui a fait l’objet de consultations avec le secteur privé, les autorités, la société civile, et les autres partenaires de développement, vise à soutenir une transformation économique et sociale plus inclusive et durable, telle qu’articulée dans la Vision 2030 du gouvernement et le Plan National de Développement 2021-2025.  

Le Nouveau Cadre de Partenariat avec la Côte d’Ivoire se concentre sur trois axes prioritaires: 

  1. Améliorer le capital humain pour aider la Côte d’Ivoire à atteindre des résultats tangibles et renforcer le contrat social entre l’Etat et les citoyens ; 
  2. Réduire les disparités régionales et promouvoir la résilience à travers la construction d’infrastructures durables et une gestion rationnelle des ressources naturelles ; 
  3. Promouvoir l’investissement privé pour créer des emplois de meilleure qualité à travers le secteur privé. 

A travers ce nouveau CPF, la Banque mondiale marque son engagement à soutenir la poursuite des réformes et des programmes qui visent à combler le déficit en capital humain, à renforcer la gestion des ressources naturelles et la capacité du pays à faire face aux effets du changement climatique, et à encourager le développement compétitif de filières agricoles et manufacturières génératrices d’emplois. L’objectif de cette stratégie est de réduire le nombre de personnes en situation de pauvreté ou vulnérabilité, de renforcer la capacité des communautés à faire face aux risques y compris ceux d’insécurité, et de renforcer le contrat social entre l’Etat et la population. 

Ce nouveau CPF est également en cohérence avec la stratégie régionale du Groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centreet rétablir la confiance entre les citoyens et l’Etat pour créer un nouveau contrat social, éliminer les goulots d’étranglement qui empêchent les entreprises de créer plus d’emplois et de meilleure qualité, renforcer le capital humain ainsi qu’autonomiser les femmes pour que tous les garçons et les filles atteignent leur plein potentiel, et renforcer la résilience climatique pour aider les pays à s’adapter et à atténuer les chocs climatiques en renforçant la résilience des villes et des zones rurales. 

Pouvoir judiciaire

L’organisation judiciaire ivoirienne reste encore influencée par le droit français. Le pouvoir judiciaire est exercé par des juridictions de premier et de second degré, sous le contrôle de la Cour Suprême. Le Conseil Constitutionnel forme, avec la Haute Cour de Justice, des juridictions spéciales.

Politique extérieure

  • L’UE est le 1er fournisseur de la Côte d’Ivoire, son 1er client et le principal investisseur direct étranger du pays. Parmi les pays membres de l’UE, la France est le plus important partenaire de la Côte d’Ivoire et conserve un lien de coopération et de développement très fort, notamment grâce la conversion de la dette ivoirienne envers la France en « C2D » (contrat de désendettement et de développement), mécanisme qui permet à la France de financer des projets de développement en Côte d’Ivoire qui profitent à des entreprises françaises.
  • Depuis janvier 2019, l’UE et la CI ont enfin mis en œuvre l’Accord de Partenariat Economique (APEi), qui entérine le principe de réciprocité dans les facilités accordées aux deux parties pour accéder à leurs marchés respectifs. Deux vagues de démantèlement tarifaires (01/2019 et 01/2021) permettent désormais l’entrée de plus de 2,300 lignes de produits originaires de l’UE en Côte d’ivoire libres de droits de douane. Trois autres vagues prévues en 2024, 2026 et 2029 donneront lieu à un abattement quasi-total des barrières tarifaires sur les échanges commerciaux entre les deux parties. De plus, l’APEi fournit un cadre juridique de discussion pour tout ce qui concerne les relations commerciales entre l’UE et la Côte d’Ivoire.
  • La Côte d’Ivoire fait partie de la Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975 qui compte 15 Etats membres. Son objectif, à terme, est la création d’une union économique et monétaire.
  • La Côte d’Ivoire fait aussi partie de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine) qui est une zone monétaire regroupant huit pays d'Afrique de l'Ouest, tous membres de la CEDEAO : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Ces pays jouissent d’une monnaie unique, le Franc de la Communauté Financière Africaine (FCFA – XOF, pour le distinguer du XAF, le FCFA d’Afrique Centrale), indexé à l’euro et garanti par le trésor français, ce qui leur octroie une stabilité monétaire appréciée des investisseurs étrangers. Le FCFA a été très légèrement modifié en 2019 (élimination de certains symboles et mécanismes aux relents de néocolonialisme) mais reste soumis à des pressions pour une transformation plus radicale. Un passage à une monnaie unique (l’Eco), pour tous les pays de la CEDEAO, libre de tout lien controversé avec la France, est prévu mais bute sur des oppositions de principe entre le bloc UEMOA et les autres poids lourds de la CEDEAO (principalement, le Nigéria et le Ghana).
  • La Côte d’Ivoire est membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) qui est une institution dont les membres (des États ou gouvernements participants) ont en commun la langue française et certaines valeurs (notamment : la diversité culturelle, la paix, la gouvernance démocratique, la consolidation de l'état de droit, la protection de l'environnement). Selon son site web, en décembre 2014, elle regroupe 80 États ou gouvernements (54 membres de plein droit, dont la Côte d’Ivoire).
  • Depuis le 8 septembre 2014, la Banque Africaine de Développement est officiellement de retour en Côte d'Ivoire après avoir passé 11 ans à son siège temporaire de Tunis.

Pouvoir exécutif

Le Premier Ministre ivoirien , Amadou Gon Coulibaly, est décédé le 8 juillet 2020, à  Abidjan, après avoir regagné son pays le 2 juillet suite à deux mois de convalescence à Paris. Âgé de 61 ans, Amadou Gon Coulibaly était le candidat du RHDP (coalition au pouvoir), à l’élection présidentielle d’octobre 2020.

C’est suite à son décès que le président ivoirien Alassane Ouattara a déclaré se représenter aux prochaines élections prévues le 31 octobre 2020 pour un 3ème mandat (controversé).

Le successeur d’Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko, est lui aussi décédé quelques mois à peine après sa nomination. Le Président Ouattara a donc nommé Patrick Achi comme Premier Ministre en mars 2021 pour le remplacer.

Le premier ministre poursuit le dialogue politique dans un but de réconciliation nationale, avec notamment les partis des anciens présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.

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