La nature de l'Etat, pouvoir exécutif et législatif
- République, démocratie parlementaire avec un gouvernement de forme présidentielle. 
Le Président est le chef de l'Etat ; il est aussi à la tête du gouvernement. Il est élu au suffrage universel pour un mandat unique de 5 ans. Le Président est le commandant en chef de l'armée et il bénéficie des pouvoirs exécutifs. Il nomme le Premier Ministre et le Conseil d'état (cabinet) avec le consentement du Parlement. Le Premier Ministre n'a pas besoin d'être membre du Parlement. Son rôle est avant tout d'assister le Président.
- La législature en Corée du Sud est monocamérale. Le Parlement, appelé Assemblée nationale compte 299 sièges, distribués entre les partis selon un système proportionnel au nombre de votes, pour un mandat de 4 ans. La branche exécutive du gouvernement est directement ou indirectement dépendante du soutien du parlement, souvent exprimé par un vote de confiance. 
Principaux partis politiques
- Parti démocratique de Corée (DPK ou Minjoo Party of Korea) - centre gauche, libéral modéré
- Liberty Korea Party (LKP, ancien Parti Saenuri) - centre-droit, conservateur
- People's Party (PP) - centre, libéral
- Parti Bareun (BP, division de Saenuri) - centre-droit, conservateur-libéral
- Parti de la justice (JP) - gauche, progressif
-Nouvelle Alliance Politique pour la Démocratie (NPAD) : centre, socio-libéral, principal parti     d'opposition, né en 2014 des suites de la fusion entre le Parti Démocrate et le Parti pour une Nouvelle Vision Politique

Composition du nouveau Gouvernement élu en mai 2017

- Président : M. MOON Jae-in
- Premier ministre : M. LEE Nak-yeon
- Vice-premier ministre et Ministre de Stratégie et Finance : M. KIM Dong-yeon 
- Ministre des Affaires étrangères : Mme KANG Kyung-hha
- Ministre du Commerce, Industrie et Énergie : M.PAIK Un-gyu
- Ministre de la recherche scientifique, ICT et Planification Future : M. YOO Young-min
- Vice-Premier ministre et ministre de l’Education : M. KIM Sang-kon
- Maire de Séoul : M. PARK Won-soon
- Maire de Busan : M. SUH Byung-soo
- Maire d'Incheon : M. YOO Jeong-bok

La Corée du Sud a traversé une crise politique sans précèdent fin 2016 – début 2017. Un énorme scandale de corruption et trafic d’influence a éclaté avec comme principale protagoniste la Présidente conservatrice Park Geun-hye, fille du général Park Chung-hee (qui fut Président de 1963 à 1979), à la tête du pays depuis 2012. 

Le 9 décembre 2016, le Parlement a ainsi approuvé pour la deuxième fois de l’histoire démocratique du pays la destitution du chef de l’Etat. Cette destitution a été confirmée par la Cour constitutionnelle le 10 mars 2017, entraînant des élections anticipées organisées le 9 mai 2017.

Elu en mai 2017, le leader du principal parti d'opposition (majoritaire au Parlement), ancien avocat des droits de l'homme et bras-droit du Président Roh, et candidat malheureux des élections de 2012 (perdues de justesse face à Mme Park), M. Moon Jae-in cherche à mettre en œuvre les lignes fortes de son programme :

  • Au niveau social, l’emploi constitue la première préoccupation de M. Moon Jae-in.  Il luttera contre le chômage des jeunes, en promettant de créer plus de 800.000 places, aussi par augmentation de la fonction publique. M. Moon désire par ailleurs que l’Etat aide le secteur privé à créer des emplois.
  • En matière économique, M. Moon Jae-in bénéficie d’une relance des exportations vers les principaux marchés que sont la Chine et les USA afin de poursuivre la restructuration du tissu industriel sud-coréen vers davantage de services liés à la 4e révolution industrielle Son modèle économique se base sur les politiques développées par le président US Franklin Roosevelt, dont le New Deal, afin de remédier à la bipolarisation économique et sociale qui menace la Corée du Sud. La loi sur les Chaebols devrait être révisée afin que leur nombre passe de plus de 60 à maximum une vingtaine, voire moins en fonction des options sur la table.  L’influence des familles puissantes devrait être revue à la baisse. En parallèle, l'accent sera mis sur le développement des petites et moyennes entreprises.
  • Au niveau de la politique étrangère, M. Moon Jae-in continuera à s’appuyer sur les USA, principal garant de la sécurité sud-coréenne, mais de manière plus critique. Dans les relations intercoréennes, M. Moon Jae-in, considère que les sanctions seules ne règleront rien et prône le retour au dialogue. Après la période de déclarations musclées de M. Trump et les crispations qui s’en sont suivies, Séoul suit avec intérêt les entretiens « 1.5 » à Oslo entre des représentants du Minafet nord-coréen et d’un think-tank US. Toutefois, M. Moon Jae-in considère comme « regrettable » que Séoul ne soit que spectateur dans ces négociations ou dans les entretiens USA-Chine sur l’avenir de la péninsule.

Si la victoire de M. Moon Jae-in est révélatrice de cette envie de clarifier les règles politiques et les relations entre le politique et le monde économique, M. Moon Jae-in ne pourra diriger le pays sans faire des concessions et nouer des alliances afin d’atteindre une majorité parlementaire

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